La Paix Sur Terre, c'est ce dont le monde semble avoir le plus besoin aujourd'hui. Quelle est la personne, la famille, l'organisation ou la nation qui ne réclame la paix à grands cris ? Si nous ne connaissons pas la paix, c'est peut-être que nous ne remplissons pas les conditions qui la favorisent !
En étudiant la vie de Christ Jésus, vous vous rappellerez sans doute qu'il mettait souvent des conditions à ses enseignements et à ses actes. Par exemple, à ceux qu'il guérissait, il disait: « Étends ta main. » « Va. » « Lève-toi, prends ton lit, et marche. » Lorsqu'il prêchait, Jésus formulait également des exigences, notamment dans son merveilleux Sermon sur la montagne. Il disait: « Aimez vos ennemis... afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux. » Il déclarait aussi: « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. »
Avec ces paroles à l'esprit, réfléchissons aux exigences du Maître, puis demandons-nous ce que ses enseignements exigent de chacun de nous aujourd'hui. Il nous faut remplir ces conditions afin d'obtenir la paix dont parlaient les anges à la naissance de Jésus lorsqu'ils déclarèrent: « Paix sur la terre, bienveillance envers les hommes » (version synodale). Comme il est important d'user de bienveillance envers les hommes ! En fait, il n'y aura jamais de paix sur la terre tant que nous ne remplirons pas cette obligation. La bienveillance implique une attitude amicale, la gentillesse, la générosité, l'assentiment joyeux, l'enthousiasme, la bonne volonté. Ce sont les conditions auxquelles nous devons satisfaire pour trouver la paix céleste.
Heureusement, nous n'avons pas à attendre que le monde change pour démontrer cette paix sur la terre. Nous pouvons dès maintenant la mettre en pratique et la démontrer. Et quel meilleur moment pour cela que Noël ! Faire preuve de bienveillance envers tout le monde, en tout lieu, n'est-ce pas précisément le sens de Noël ? Il ne s'agit pas simplement de commémorer la naissance d'un homme extraordinaire. Nous commémorons la mission et le but de Jésus, qui consistaient à révéler Dieu à l'homme, un Dieu qui est l'Amour. Cet Amour est divin — c'est Dieu Lui-même — il n'est pas humain. Il est universel (nul n'en est exclu); il ne dit pas: « Je vous aimerai si vous êtes bons ou si vous vous conformez à ma conception du bien. » L'Amour déclare: « Je vous aime parce que vous êtes Mes enfants bien-aimés et je vous vois tels que je vous ai faits: parfaits, sans péché, complets, aimants, purs et bons.
A Noël, les éléments positifs de la nature humaine semblent se manifester davantage, mais ils s'accompagnent aussi d'éléments négatifs comme l'avidité, la superficialité, le gaspillage, les dépenses excessives. Ce peut être l'occasion de frictions si les plus anciens membres de la famille estiment qu'on a dépensé trop d'argent pour des futilités. Les jeunes peuvent s'ennuyer, d'autres se sentir seuls et rejetés. Beaucoup sont furieux de ne pas pouvoir s'offrir toutes les choses qui semblent faire partie de Noël. Pareilles attitudes nous amèneraient insidieusement à refuser Noël et à oublier ainsi que sa véritable raison d'être est: « Paix sur la terre ».
Ce refus, c'est un peu comme si des personnalités ou des circonstances humaines nous ravissaient la paix. Mais existe-t-il réellement quelque chose qui puisse nous dérober notre paix ? La seule chose qui semble le faire, et encore seulement pour un temps, c'est la pensée égocentrique.
Jésus fut surnommé le Prince de la paix. Un prince est un fils de roi, et, puisque Jésus est le Fils de Dieu, Dieu est le Roi de la paix. Ce Dieu merveilleux ne connaît que la paix. Il est totalement bon et n'envoie que de bonnes choses et des bénédictions à tous les êtres qu'Il a créés.
Puisque nous sommes enfants de Dieu, nous vivons dans ce royaume, et nous illustrons ce fait dans la mesure où nous embrassons le monde dans l'esprit d'amour que démontra si parfaitement Christ Jésus. Cela n'est pas toujours facile lorsqu'on a le sentiment d'avoir été injustement traité ou que d'autres ont subi des torts. Nous croyons pouvoir ainsi justifier notre colère, notre frustration et notre indignation. Cet état d'esprit prive tout le monde de la paix, non seulement vous et moi, mais aussi tous ceux qui nous entourent. Prenons conscience des torts que la pensée égocentrique ou la haine nous causent et causent à notre monde.
N'est-ce pas là ce que la Science Chrétienne Christian Science ('kristienn 'saïennce) nous enseigne ? Le livre de Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Écritures, nous permet de mieux comprendre la Bible. Il insiste, maintes et maintes fois, sur la nécessité de vivre conformément à ce qu'enseignent les Écritures si nous voulons démontrer ou prouver Emmanuel, ou « Dieu avec nous ». La vie même de celle qui a découvert et fondé la Science Chrétienne illustre tant son engagement envers la paix que les récompenses qui s'ensuivirent. Elle écrit dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany: « Je prie et je travaille depuis de nombreuses années pour la réalisation de cette promesse: "Paix sur la terre, bienveillance envers les hommes." »
Le premier Noël que j'ai vécu après avoir entrepris l'étude de la Science Chrétienne remonte à plus de trente ans. C'est alors que j'ai compris le caractère merveilleux de la fête de Noël.
Une amie m'avait donné quelques exemplaires du Christian Science Sentinel, et je les avais lus avec amour et une profonde reconnaissance pour le message réconfortant contenu dans chaque article. Je n'avais pas tardé à demander l'aide d'une praticienne de la Science Chrétienne pour ma mère, à qui on n'avait donné que trois jours à vivre. La guérison merveilleuse et complète qui s'ensuivit m'incita à aller à l'église et à étudier les œuvres de Mary Baker Eddy. Cela ne me paraissait pas facile. Ma vie était bouleversée. J'étais jeune, mais dans l'incapacité de travailler, car il me fallait m'occuper de ma mère et de notre foyer. Mon père venait de mourir; nous étions très pauvres et vivions de la sécurité sociale. J'avais très envie de porter de beaux vêtements et de faire les mêmes choses que mes amies, mais cela semblait absolument hors de question.
Cette chère praticienne me rendait souvent visite; je me revois lui soutenant que, si seulement la situation s'améliorait, je pourrais changer ma façon de penser. Elle insistait toujours sur le fait que c'était l'inverse, c'est-à-dire que si j'arrivais à penser différemment, la situation changerait. J'étais incapable de voir la moindre logique dans cette façon de raisonner.
La veille de Noël arriva, et je n'avais même pas assez d'argent pour notre repas de fête. Je m'efforçai de faire confiance à Dieu pour répondre à nos besoins, mais, à l'époque, ma compréhension de Dieu était très limitée. C'est alors qu'une voisine vint me voir pour me demander de confectionner des habits pour les poupées de ses petites filles. Elle m'offrit de me payer pour ce travail. J'étais ravie et pleine de reconnaissance.
Comme ma mère voulait m'aider, je lui proposai d'aller acheter des rubans pour les petites robes. En revenant, elle me dit que la boutique où je lui avais conseillé d'aller n'avait pas ce qu'il fallait, aussi s'était-elle rendue dans le magasin le plus cher de la ville et elle avait dépensé tout notre argent dans l'achat de passementerie bien trop raffinée. Très contrariée, je lui arrachai des mains les rubans et sortis de la maison en courant pour tenter d'arriver en ville avant la fermeture des magasins.
L'autobus était bondé de passagers encombrés par leurs achats de Noël. Tout le monde se souhaitait un « joyeux Noël », mais je m'assis, le visage couvert de larmes, furieuse, déçue, abandonnée et seule.
En descendant de l'autobus, j'entendis des chants de Noël et, levant les veux vers l'hôtel de ville, je vis briller dans les guirlandes électriques les mots: « Paix sur la terre, bienveillance envers les hommes ». Je me demandai alors: « Tes pensées sont-elles en paix ? Sont-elles remplies de bienveillance envers les hommes ? » Je dus admettre que ce n'était pas le cas ! Elles étaient si pleines de colère et d'apitoiement sur soi qu'il n'y avait plus de place pour la bienveillance envers autrui.
Je me mis aussitôt à prier pour faire fondre la colère que j'éprouvais envers ma mère. Je ressentis soudain pour elle une telle compassion et un tel amour que l'èventualité de ne pas pouvoir échanger l'article ni récupérer mon argent n'eut plus aucune importance. Je me trouvais à présent dans le magasin. Je racontai à la vendeuse ce qui s'était passé, et elle me répondit qu'elle était désolée, mais que les rubans ne pouvaient être échangés dès lors qu'ils étaient coupés. Elle ajouta cependant: « Le directeur est là, je vais lui parler. »
La vendeuse sortie, je me rendis soudain compte que j'avais changé ma façon de penser — j'y étais arrivée ! C'était ce que la praticienne voulait dire. L'apitoiement sur soi, la colère, la tristesse et le désespoir avaient fait place à l'amour, au pardon, à la compassion et à la miséricorde. Cela s'était produit sans que la situation ait changé. J'étais heureuse et je pensais: « Voilà ! Voilà ce que signifie Noël: paix sur la terre, bienveillance envers les hommes ! Je suis la femme la plus riche d'Irlande. Dieu m'a révélé un secret. Je suis riche ! »
Soudain j'entendis dire à la vendeuse: « Je ne sais vraiment pas ce qui lui arrive aujourd'hui, mais il est d'accord pour que je vous rende votre argent. Ce doit être L'influence de Noël. » Ce à quoi je répliquai: « C'est exactement cela, l'influence bienfaisante de Noël. »
Elle me demanda alors quelle sorte de passementerie je désirais. Je le lui expliquai, et elle dit: « J'ai tout un tas de petits bouts de rubans sous le comptoir que vous pouvez prendre gratuitement. »
En sortant du magasin, j'étais transportée. Sur le chemin du retour, je souhaitai un « joyeux Noël » à chaque personne que je rencontrai, et je le pensais vraiment. Je n'enviais personne. J'avais le sentiment d'avoir reçu le plus précieux cadeau du monde. Je me sentais tellement bénie et privilégiée, tellement aimée !
Lorsque je revins à la maison, je dansai avec ma mère tout autour de la cuisine, et l'embrassai, ce qui la rendit très heureuse. Elle me dit que mon amie praticienne était venue nous voir et qu'elle nous avait laissé un panier plein de bonnes choses.
Quand j'eus fini les robes des poupées, ma voisine fut si enchantée qu'elle me donna plus que ce que je lui demandais. Chez le boucher, il me fut possible d'acheter à moitié prix un gros poulet que le commerçant avait mis de côté pour quelqu'un qui n'était pas venu le chercher. A mon retour, ma mère m'apprit qu'un épicier avait déposé des articles des articles provenant d'un don anonyme: tout ce dont nous pouvions avoir besoin pour Noël.
Ce fut le meilleur Noël que j'aie jamais connu ! J'avais l'impression d'avoir reçu la perle de grand prix dont parlait Christ Jésus. J'avais certainement eu un aperçu de ce que renferme le cœur de l'Amour. Et j'en tirai cette leçon: « La paix vient quand on exprime la bienveillance envers les hommes. » Cette paix viendra sur la terre — pour chacun de nous — si nous faisons preuve d'une véritable bienveillance envers L'humanité.