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Combien de vases pouvons-nous remplir ?

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de décembre 1991


La Réponse A nos problèmes se trouve bien souvent dans les Saintes Écritures, source d'inspiration inépuisable pour accomplir des progrès spirituels !

Prétendre que la Bible n'est plus d'actualité revient à dire que nos besoins, eux aussi, ne le sont plus. Penser que les enseignements, les récits et les guérisons bibliques ne s'appliquent pas à notre âge implique que l'homme d'aujourd'hui ait une nature différente de celle de ses ancêtres; c'est croire que le comportement, les besoins et les facultés de l'homme moderne et de ceux qui ont vécu à une époque et en un lieu différents n'ont rien de commun.

En approfondissant ses connaissances de l'histoire en général et des récits bibliques en particulier, on perçoit plus clairement que les êtres humains ont toujours souffert des mêmes restrictions — pénurie, crainte, rancoeur, ambition, passions effrénées, égoïsme, maladie, etc. — des mêmes choses auxquelles fait face la société d'aujourd'hui, seul étant différent le contexte propre aux époques et aux cultures successives.

Le Scientiste Chrétien s'appuie sur la validité des enseignements de la Bible qu'il applique à sa vie quotidienne ici-bas. Mary Baker Eddy se familiarisa avec les Écritures dès son plus jeune âge. Elle remarque dans Écrits divers: « La Bible est le chef-d'oeuvre de l'érudit, le dictionnaire de l'ignorant, le guide du sage.

« Je prévois et je prédis que chaque époque de progrès de la Vérité sera caractérisée par une compréhension plus spirituelle des Écritures, qui indiquera leur conformité évidente avec le livre d'étude de la guérison-Entendement en Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures. »

Le sens spirituel des récits ou enseignements bibliques n'est pas épuisé et il le sera jamais, car chacun d'entre eux est comme une pierre Précieuse aux multiples facettes, distinctes les unes des autres, et dont les reflets dépendent non seulement de leur structure propre, mais également de la lumière parvenant de l'extérieur. Cette lumière est celle de l'inspiration et de la compréhension avec lesquelles chaque lecteur aborde la Bible.

Des récits qui ont fait, à maintes reprises, l'objet d'une interprétation spirituelle continuent d'être une source d'inspiration inépuisable pour tous ceux qui y cherchent une réponse, un réconfort ou un enseignement. L'histoire de la veuve qui fit appel à Élisée parce qu'elle était harcelée par un créancier est l'un des passages de la Bible qui m'est très cher et sur lequel j'ai beaucoup médité.

Ce récit, qui se trouve au quatrième chapitre du Second livre des Rois, m'a été plusieurs fois d'un grand secours. Le prophète Élisée enjoint une veuve réduite à la misère de se servir du seul vase d'huile qu'elle possède pour remplir autant de vases qu'elle pourra en emprunter. Elle vendra ensuite l'huile et paiera sa dette.

En étudiant la signification spirituelle que revêt pour moi, maintenant même, le récit de la veuve, je comprends que la subsistance divine, qui répond à tous les besoins, ne se manifeste pas forcément de façon concrète et tangible, comme quelque chose de magique ou de mystérieux qu'on aurait déposé à notre porte, mais apparaît plutôt sous forme de possibilités. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « Une connaissance de la Science de l'être développe les facultés et les possibilités latentes de l'homme. Elle donne plus d'étendue à l'atmosphère de la pensée, accordant aux mortels l'accès à des domaines plus larges et plus élevés. »

A divers moments, je me suis demandé ce que signifiaient les vases vides de l'histoire de la veuve et, un jour, en lisant ce passage de Science et Santé, j'ai pensé qu'il pouvait s'agir de ces possibilités latentes, pas encore manifestées, mais qui étaient en moi, en chacun de nous, attendant qu'on les découvre et qu'on les exploite. Étant le reflet spirituel de Dieu, les facultés véritables de l'homme comprennent l'intelligence, la sagesse et l'amour qui appartiennent à l'Entendement divin, Dieu. Une conception matérielle de l'homme limiterait nos possibilités en fonction de notre caractère, de notre éducation ou des circonstances extérieures. La compréhension de notre véritable identité spirituelle révèle que les facultés de l'homme sont l'expression de l'intelligence, de l'intégralité et de la perfection propres à l'Entendement. « Une connaissance de la Science de l'être » nous aide à développer les possibilités illimitées que nous possédons. Il nous appartient de les rendre manifestes. C'est ce que la veuve dut faire avec les vases: les remplir.

Approfondissant cette pensée, je me dis: « Pourquoi a-t-elle eu besoin d'emprunter des vases à ses voisins ? Les voisins en question étaient sûrement ceux qui étaient les plus proches. Qui sont mes propres voisins ? Eh bien, ce sont ceux qui habitent en face de chez moi ou à l'étage supérieur ou inférieur. Ils sont tout proches. » Cela signifiait que je pouvais obtenir mes vases, ou prendre conscience de mes possibilités, dès maintenant; ils étaient à ma portée. Cette pensée m'apporta une grande paix.

J'entends souvent dire à des gens que la seule solution au manque de travail ou de ressources consiste à émigrer, parce qu'il n'existe aucun moyen d'obtenir un emploi là où ils habitent, que les possibilités sont épuisées. Pénurie, spéculation, mercantilisme, injustice... Mises à part les différences propres à la culture et à l'environnement, la situation n'est pas très éloignée de celle de la veuve du récit biblique. Dans son cas, néanmoins, la solution n'a pas été d'émigrer avec ses fils vers des terres plus prospères ou dans un pays éventuellement moins marqué par l'injustice sociale.

Elle avait le sentiment d'être pauvre, mais elle possédait pourtant un vase plein dans sa maison, c'est-à-dire une première possibilité, celle de recourir à l'aide du prophète. Elle choisit de se tourner vers le prophète de Dieu dans sa recherche d'une solution. Il était la seule personne capable de la lui apporter, et elle la lui réclama instamment. Dans un Glossaire des termes bibliques, Science et Santé donne du mot prophète la définition suivante: « Un voyant spirituel; disparition du sens matériel devant les faits conscients de la Vérité spirituelle. »

Le premier pas accompli par cette femme dans la compréhension de son exemption spirituelle de toute pénurie fut de détourner son attention de toute considération matérielle du problème pour écouter le prophète. La disparition du sens matériel et de ses perspectives limitées ouvrit la voie à l'intuition spirituelle qui lui dit de s'enfermer dans sa maison avec ses fils, c'est-à-dire avec ce que le créancier voulait lui prendre. Il me semble que sa maison était avant tout sa conscience, et le créancier n'était rien d'autre que la peur de la pauvreté et de la perte qui essayait de lui soustraire ce qui lui appartenait légitimement: la paix, la joie, la confiance, l'espérance — autant de qualités du Christ, dont la connaissance nous révèle un monde aux possibilité infinies.

L'huile remplit tous les vases que la femme avait pu se procurer. En d'autres termes, l'offre est fonction de notre compréhension de la subsistance infinie que Dieu nous accorde. D'où l'importance de la croissance spirituelle — de notre étude et de notre application constante des vérités de la Science Chrétienne à notre existence — pour que l'huile de l'inspiration continue de s'épandre et notre compréhension d'augmenter.

« Va vendre l'huile », dit Élisée. Ce qui revient à dire: « Sers-toi de ce que tu as reçu. » Ne devons-nous pas utiliser les qualités et les facultés que nous possédons afin qu'elles se multiplient, comme dans la parabole des talents que chaque serviteur reçoit et fait fructifier selon ses possibilités ?

« Et paie ta dette ». Autrement dit, avec ce que tu as obtenu, ou compris spirituellement, tu peux à présent apaiser le « créancier », les exigences apparentes du mal.

Il existe des pays où le « créancier » semble toujours là à guetter, des pays qui connaissent l'instabilité économique, l'inflation, la spéculation, le mercantilisme, une mauvaise utilisation des ressources naturelles, etc. C'est ce qui arrive à mon pays depuis des décennies. Bien souvent, je ressens le besoin de rectifier mes pensées et de me tourner vers le « prophète de Dieu », le sens spirituel, afin de voir plus clairement, pour moi-même et mon pays, que Dieu est le bien illimité et que la nature spirituelle véritable de l'homme exprime la richesse de la bonté du Créateur. Je me souviens qu'il m'a fallu, à deux reprises, découvrir certaines de mes « possibilités latentes », et nous avons été réellement bénis. Dans les deux cas, le besoin d'avoir un travail fut comblé par de nouvelles activités auxquelles je n'avais jamais pensé. Il en résulta non seulement une source de revenus, mais également une occasion d'apprendre, une acquisition de connaissances nouvelles qui enrichit mon existence.

Je peux dire avec assurance que l'histoire de la veuve et d'Élisée m'a été très utile, mais je sais qu'elle présente d'autres facettes que je n'ai pas encore perçues, et je continuerai de l'étudier.

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