« Mman ?
« Mamaaaaannnnn ! »
C'était en pleine nuit. Les branches des grands sapins effleuraient les vitres de ma chambre, dansant dans la pénombre. J'étais terrorisée.
« Et alors ? » direz-vous. Oui, mais j'avais sept ans et cela faisait très longtemps que je me réveillais ainsi la nuit. J'avais beau essayer de mettre la tête sous les couvertures ou de bien fermer les yeux, rien n'y faisait. J'avais toujours peur du noir. Parfois j'appelais maman ou papa et parfois j'essayais d'être brave, d'enfiler le long couloir en me couvrant les yeux au passage des grandes fenêtres, devant lesquelles les arbres prenaient des formes de loups, pour enfin dévaler les escaliers quatre à quatre jusqu'à la chambre de mes parents.
C'était plutôt fatigant pour toute la famille ! Comme mes parents étaient Scientistes Chrétiens et que je fréquentais l'école du dimanche depuis l'âge de deux ans, nous savions que je pouvais m'adresser à Dieu, même pour surmonter cette peur. L'expérience m'avait appris que, dans certains cas, la guérison venait rapidement, mais que, d'autres fois, nous devions tenir bon dans nos prières avant de constater que Dieu prend soin de tous Ses enfants, partout et toujours.
Dans ce cas précis, il a vraiment fallu s'accrocher, je vous assure ! J'avais beau savoir que Dieu m'aime, j'avais beau prier tous les soirs, il m'arrivait encore de me réveiller prise de panique.
Maman a été très persévérante. Elle me prenait dans ses bras, sans me dire de choses inutiles du genre « Il n'y a aucune raison de t'inquiéter », alors qu'il me semblait bien que si. Elle me disait par contre que je n'avais rien à craindre parce que si Dieu était tout-puissant — et Il l'est — il n'existait rien qui puisse me faire du mal.
La Bible nous parle de façon merveilleuse de la protection de Dieu et de Sa sollicitude constante. L'un de mes passages préférés est l'histoire des enfants d'Israël dans l'Exode. Comme les Hébreux avaient très souvent peur, Moïse devait constamment leur rappeler de faire confiance à Dieu. D'ailleurs, quand ils voyageaient de nuit, Dieu leur donnait « une colonne de feu pour les éclairer » et leur montrer le chemin. Donc, même dans les endroits les plus sombres, la lumière de Dieu brille toujours.
Il importait peu que ma peur n'ait aucune base logique. En réalité, je ne risquais absolument rien dans la maison. Mais la peur arrive à nous prendre par surprise. Prenez ces sapins par exemple. Je jouais dans le bois presque tous les jours. Je grimpais souvent aux arbres (surtout aux cèdres parce que leurs branches étaient assez basses). Je savais donc bien que les sapins n'étaient pas des loups la nuit. Mais ce dont j'avais besoin, ce n'était pas d'essayer de penser très fort afin de sortir de ce problème, c'était d'apprendre à faire confiance à mon Père-Mère Dieu en sachant qu'Il me protège toujours, quoi qu'il arrive.
Je me souviens d'un soir en particulier, où cela n'allait pas du tout. Je pleurais, trop effrayée même pour descendre. M'ayant entendue, maman est montée me voir. Comme toujours, elle était pleine d'amour; mais cette fois-là, elle s'est aussi montrée très ferme. Elle m'a parlé de ce que j'avais appris à l'école du dimanche: on ne peut trouver de meilleur père ni de meilleure mère que Dieu, mon Père-Mère, qui prend soin de moi parce que je suis Son enfant bien-aimée. Nous avons vu aussi que nos prières pouvaient vraiment apporter la guérison. Ce n'était pas seulement de belles paroles, mais c'était la vérité de ma vie et j'avais le droit d'être libérée de cette peur.
J'ai alors dormi d'une seule jusqu'au matin. Je me suis encore réveillée une ou deux fois au cours des semaines qui ont suivi, mais, au lieu de céder à la peur, je me rappelais que les bras de Dieu m'entouraient et que Ses anges, Sa présence chaude et réconfortante, étaient toujours avec moi. Certaines nuits, il me fallait prier plus que d'autres. Mais la peur me quittait et je me rendormais.
Cela a été une très belle guérison pour nous tous. Je dormais toute la nuit sans réveiller, et mes parents aussi ! J'ai ainsi appris que je pouvais toujours faire confiance à l'amour que Dieu a pour moi et voir que cet Amour donne toute la lumière dont j'ai besoin. Comme la colonne de feu, il continue à me guider et à me protéger.
Ainsi que le dit un de mes psaumes préférés, « tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole de jour... Car tu es mon refuge, ô Éternel ! Tu fais du Très-Haut ta retraite. Aucun malheur ne t'arrivera... Car il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes voies. » Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit: « Ces anges nous délivrent de l'abîme. » J'ai été très heureuse d'apprendre que cela s'applique aussi aux profondeurs de la peur !
 
    
