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Où commence la sollicitude

Écrit spécialement pour En famille

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 1991


Selon Certains Démographes, nous assistons à un nouveau phénomène: l'augmentation du pourcentage de personnes âgées dans la société. Cette progression du nombre des « anciens » est un atout sous bien des rapports, mais cela peut créer des difficultés supplémentaires dans les relations et les responsabilités familiales.

Dans mes relations avec des proches du troisième âge, l'étude de la Science Chrétienne m'a aidée à me poser régulièrement ces deux questions:

1. Quel est mon point de départ mental ?

2. Mes actes résultent-ils de la compréhension spirituelle ou sont-ils motivés par une réaction humaine ou un effort purement altruiste ?

J'ai trouvé d'utiles réponses à ces questions dans Science et Santé de Mary Baker Eddy. On y lit par exemple: « Le point de départ de la Science divine est que Dieu, l'Esprit, est Tout-en-tout, et qu'il n'y a pas d'autre puissance ni d'autre Entendement — que Dieu est Amour, et par conséquent Il est Principe divin. » Mary Baker Eddy explique aussi: « Pour saisir la réalité et l'ordre de l'être dans sa Science, il vous faut commencer par considérer Dieu comme le Principe divin de tout ce qui existe réellement. »

Quand nous commençons par Dieu, « le Principe divin de tout ce qui existe réellement », nous découvrons la possibilité de considérer nos parents et nos amis d'un point de vue spirituel plutôt que de nous concentrer sur les détails d'ordre physique et sur leur comportement. Au lieu de mollement accepter la réalité permanente de l'image d'un mortel, nous regardons au-delà de la personnalité et des circonstances matérielles et en venons, comme Jacob abordant son frère Ésaü, à regarder la face de Dieu (voir la Genèse).

Puisqu'il n'y a pas d'entendement véritable en dehors de l'Entendement divin, l'homme, qui est une idée spirituelle dans l'Entendement, vit en Dieu, sans crainte, sans âge, sans maladie, débordant d'amour et d'activité. La totalité de l'Esprit ne ralentit pas peu à peu pour aller vers une fin amère ni ne se détériore d'une façon inévitable. « L'homme est l'expression de l'être de Dieu », écrit Mary Baker Eddy dans Science et Santé ; la Bible, quant à elle, déclare: « En lui nous avons la vie, le mouvement, et l'être » (Actes).

L'être véritable de l'homme ne se mesure pas au nombre des années, il n'est pas « bien conservé pour son âge », on ne peut pas dire de ses capacités qu'« elles ne sont plus ce qu'elles étaient ». Le reflet de l'Être suprême n'est pas privé de sa dignité, il n'oublie pas. Dieu est l'Esprit, et Son idée exprime la sagesse, l'amour, la santé, le pouvoir spirituel.

« Tout cela est bien beau, direz-vous, mais beaucoup de gens semblent pourtant vieillir. Les personnes âgées rencontrent des difficultés caractéristiques. » D'un point de vue scientifique, l'homme, créé par Dieu, n'est jamais né dans la matière. Il ne passe pas par la maturité puis par le déclin dans un corps matériel. L'Esprit est l'unique point de départ, et si nous adoptons ce point de vue spirituel, nous pouvons commencer à guérir les croyances qu'on associe à l'âge. Alors, au lieu d'aller vers nos amis et nos parents âgés le cœur lourd de responsabilités, nous pouvons, avec joie, commencer par reconnaître leur identité spirituelle. Comme dans toute guérison par la Science Chrétienne, nous commençons par Dieu, la Vérité. Alors, tandis que nous prions, nos actes deviennent utiles et naturels.

A une certaine époque, une parente, que j'aimais beaucoup et qui n'était pas Scientiste Chrétienne, fut hospitalisée dans un service de soins intensifs pendant plusieurs semaines. Il s'ensuivit une longue période de convalescence à la maison, l'aide de la famille devant nécessairement se plier aux instructions de la profession médicale.

Jour après jour, mon travail de défense consista à faire de l'Esprit le véritable point de départ. Grâce à une étude assidue de la Leçon biblique (indiquée dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne) et à une prière fervente, je m'attachai au fait que Dieu, l'Esprit, est Tout-en-tout. Je ressentais souvent comme un fardeau la tension médicale ambiante, mais je découvris que je pouvais tirer les informations et les conseils qui m'étaient nécessaires des cantiques de la Science Chrétienne et de la Leçon biblique. Les prédictions, les symptômes, les effets produits par les médicaments sur le comportement, les images effrayantes, tout fut affronté en partant du fait qu'il n'y avait aucune autorité, aucune présence en dehors du Principe, l'Amour, pour me dicter mes pensées ou mes actes. Je dus fournir une aide humaine vigoureuse pendant cette période, mais je m'efforçais de me laisser guider en considérant « Dieu comme le Principe divin de tout ce qui existe réellement ».

Quand, petit à petit, l'amélioration s'est enfin produite, c'était formidable. Plus tard, je me suis rendu compte que j'en étais sortie moimême plus forte, plus solide dans l'Esprit et profondément régénérée. Au lieu d'être anéantie par cette épreuve, j'éprouvais de la joie pour tout ce que j'avais appris au fil des mois.

Que nous soyions face à une situation très grave ou que nous aidions simplement des parents à prendre des décisions courantes, nous pouvons être tentés de nous croire accablés par la responsabilité. Un verset de la Bible nous éclaire à ce sujet: « Oui, mon âme, confie-toi en Dieu ! Car de lui vient mon espérance » (Psaumes). Dans la Science Chrétienne, la prière laisse la véritable évaluation de la vie à Dieu. Alors, ce que la conscience spirituelle sait être vrai se reflète dans les faits: Dieu prend soin avec amour de l'homme, Son expression.

Quand nous avons la responsabilité d'aider des personnes âgées de la famille, il nous semble parfois, comme nous sommes plus jeunes, mieux savoir ce qui convient à ces êtres chers. Sans nous en rendre compte, nous accumulons peut-être de nombreuses croyances au sujet de la vieillesse, nous sentant ensuite le droit de diriger la vie de nos parents. Mais il peut en résulter que ces parents se sentent privés de leur dignité.

Dans un paragraphe de Science et Santé qui porte en regard la note marginale « Ne violez pas les droits humains », Mary Baker Eddy déclare: « La loi céleste est violée lorsqu'on empiète sur le droit individuel qu'a l'homme de se gouverner lui-même. En Science Chrétienne nous n'avons pas l'autorité ni le droit moral d'essayer d'influencer les pensées des autres, si ce n'est pour leur faire du bien. » Nos amis et nos parents en conviendraient sans doute. Mais remarquez bien la condition attachée à notre désir de bien faire. On lit ensuite: « Dans la pratique mentale vous devez vous souvenir que des opinions humaines erronées, des motifs égoïstes et contradictoires et d'ignorantes tentatives de faire le bien peuvent vous rendre incapable de connaître les besoins de vos semblables ou d'en juger correctement. »

Je me suis aperçue que je devais protéger et respecter l'idée que chacun a un lien direct avec Dieu. Un ami ou un parent ne dépend pas d'une seule personne — ni de moi-même ni d'un autre — pour recevoir ce que Dieu communique. Puisque l'homme est uni à sa source d'où vient toute initiative divine, les messages du Christ sont directs et se transmettent à la pensée individuelle. Mes opinions et mes mobiles personnels, ainsi que mes efforts bien intentionnés, peuvent ne pas convenir. Sur le plan humain, je n'ai pas forcément de meilleures idées que les autres et je peux, sans le vouloir, influencer dans le mauvais sens. C'est l'Amour divin qui sait le mieux comment ses ressources béniront chaque être humain, alors qu'une simple opinion personnelle n'a peut-être pas tenu compte du pouvoir de la prière ni du déroulement divin des possibilités.

Quand je m'occupe d'amis et de parents âgés, j'apprends à éviter trois pièges courants. Le premier est la volonté personnelle qui, trouvant à redire à tout, fait des plans et arrange les choses à sa manière. Plus d'ordre, plus de propreté ou une meilleure alimentation sont peut-être bien nécessaires. Mais il vaut mieux compter sur l'Amour divin pour mettre ces besoins en évidence de la façon et au moment voulus. Cela peut se faire de bonne grâce à notre suggestion ou cela peut venir par un canal tout différent. Notre tâche de Scientistes Chrétiens est de témoigner du déroulement de l'unique Entendement avec joie et sans que notre participation nous soit pénible. Une telle prière nous évite de nous battre contre l'obstination ou de sembler vouloir dominer.

Le deuxième piège auquel je prends garde, c'est de succomber à la pitié. Souvent, avant une visite, je consacre quelques minutes à me rappeler que mon cœur n'est pas touché par des tableaux pathétiques, mais par l'Amour divin. Je me rappelle que mon but est d'attester que l'être véritable de l'homme est semblable à Dieu.

Enfin, il peut y avoir la tentation de se sentir irrémédiablement des obligations à long terme. Mais, du point de vue de la bonté infinie, ce n'est pas le cas. L'infinité ne peut être prise au piège. La bonté est illimitée et croît en intérêt à chaque nouveau contact plein de tendresse.

J'ai tiré ces leçons des rapports que j'ai eus avec une amie âgée qui vit seule. Cette amie jouit des services d'une association de bénévoles qui lui apporte un repas chaud cinq jours par semaine. Une autre organisation lui fournit une aide à domicile plusieurs heures par semaine. Souvent, nous nous sommes senties reconnaissantes envers ces « bons samaritains » pour leur amour et leur prévenance chrétienne.

Mais un jour, lorsque la directrice d'un organisme a cherché avec beaucoup de véhémence à la persuader d'aller dans une maison de retraite, mon amie m'a demandé de prier avec elle pour trouver une solution. En fait, je commençais à avoir des doutes et je me demandais s'il était bien raisonnable pour elle de demeurer seule dans sa maison, bien qu'elle y vécût depuis quatre-vingt-dix ans. Mais je me suis mise à prier pour reconnaître l'identité spirituelle de l'homme, pour affirmer que mon amie était parfaite, sans âge, unique et entourée de la sollicitude de Dieu, l'Amour divin. J'ai confié son bien-être aux ajustements de l'Amour, je l'ai vue comme une idée de l'Entendement divin, dotée d'intelligence spirituelle. Par moments, il me fallait résister de toutes mes forces pour ne pas lui dire ce qu'elle devait faire. Mais je lui ai assuré que je serais désireuse de prendre parti pour tout ce qu'elle trouverait sincèrement juste de faire après avoir prié.

Nous avons prié ensemble pendant les quelques jours qui ont suivi. Je n'ai pas donné mon avis ni dirigé ses affaires. Toutes sortes d'ajustements harmonieux se sont alors mis en place. Des gens se sont proposés pour lui faire la cuisine le week-end. Un système lui permettant de donner l'alerte en cas d'urgence a été gratuitement installé chez elle. D'autres personnes ont entretenu le jardin qui était à l'abandon. Et, pour couronner le tout, un locataire prévenant est venu occuper l'appartement vide du rez-de-chaussée.

Dans mes moments d'espoir les plus fous, je n'aurais jamais pu imaginer ces dénouements si merveilleux et si empreints d'amour. La Science Chrétienne m'a apaisée et m'a permis de comprendre avec gratitude que c'est Dieu qui gouvernait totalement la situation et que l'Entendement et son idée ne font divinement qu'un.

Grâce à la prière, mon point de vue avait changé. Une idée de vulnérabilité liée à de tristes circonstances avait cédé la place à la compréhension de la réalité de la Vérité. Ma participation avait consisté en fait à reconnaître la toute-présence de Dieu. Grâce à des interventions fort à propos, mon amie put, dans de bonnes conditions d'hygiène, rester dans la son qu'elle aimait tant.

Cette solution, bien sûr, ne serait peut-être pas celle que tout le monde choisirait. Il se peut d'ailleurs que, dans l'avenir, notre amie soit amenée à changer de résidence. Mais, à ce moment-là, notre prière avait été exaucée par des manifestations concrètes d'amour et une amélioration de la situation. La compréhension, enrichie spirituellement, de l'identité, du foyer et de l'obéissance avait apporté des bienfaits uniques. De plus, je ne me suis jamais sentie prise au piège par les relations que j'entretenais avec cette amie; ce fut une période de découverte spirituelle et d'inspiration.

Chérir nos amis et notre famille en priant avec obéissance et de façon spécifique nous donne une joie profonde. Les guérisons et les solutions qui en découlent apportent de vastes bienfaits. Elles nous régénèrent aussi nous-mêmes, nous incitant à aimer davantage dans le contexte de la Science, contexte profondément chrétien.

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