J'ai Récemment Reçu une lettre d'une personne dont la mère a vécu tout un siècle. Cela m'a rappelé deux Scientistes Chrétiens qui avaient franchi le cap des quatre-vingt-dix ans. J'avais noué d'étroites relations d'amitié avec chacun d'eux pendant plusieurs années. Ils avaient beaucoup de points communs. Tous deux se montraient compréhensifs et compatissants envers ceux qui étaient aux prises avec les problèmes de l'existence.
Ils avaient vu se produire des changements considérables dans leur existence et dans le monde. En fait, ils acceptaient plus volontiers les changements que bien des jeunes de leur temps. Ils avaient connu la voiture à cheval et les vaisseaux spatiaux. Ils avaient été témoins de guerres et de périodes de paix fragile. Ils se rappelaient l'expérience de la démocratie que fit la Russie avant la révolution de 1917. De leur vivant, les États-Unis, dont la population était au départ relativement clairsemée, accédèrent au statut de leader dans le monde, puis connurent le désenchantement militaire dans le Sud-Est asiatique au cours des années 70.
Tous deux s'intéressaient aux gens, à la tournure des événements, à l'avenir. Plus que toute autre chose, sans doute, leur vie illustre à mes yeux ce conseil biblique: « Voici le commencement de la sagesse: Acquiers la sagesse » (Proverbes).
La sagesse, cependant, peut sembler presque hors de portée. Il ne suffit pas de décider un beau jour d'en avoir. Et l'on ne peut se permettre d'attendre d'avoir accumulé expérience et observations pendant près d'un siècle pour savoir distinguer le bien du mal. Non, la sagesse n'est pas l'apanage des personnes âgées. Même les tout jeunes enfants peuvent être sages. Je me souviens d'une époque où j'étais malade. Un après-midi, j'avais prié pour être guéri et pour mieux comprendre Dieu. Je me souviens encore des encouragements de mon petit garçon m'assurant que Dieu m'aimait et qu'il me guérirait. Cet après-midi-là marqua un tournant décisif et je fus très vite rétabli.
Parallèlement au conseil biblique cité plus haut, Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé que nous devons, nous aussi, travailler et veiller pour acquérir la sagesse. Elle dit qu'elle est essentielle dans la vie et permet de suivre Christ Jésus. Pour comprendre ce que nous sommes et comprendre les autres, nous devons reconsidérer complètement la place que nous accordons à la sagesse dans notre existence. Voici ce qu'écrit notre Leader: « Supprimons les richesses, la renommée et les organisations sociales, qui ne pèsent pas un iota dans la balance de Dieu, et nous obtiendrons des vues plus claires du Principe. Dispersons les coteries; que l'honnêteté nivelle la richesse, que le mérite soit apprécié selon la sagesse, et nous obtiendrons des vues plus claires de l'humanité. »
Je me rends compte que c'était cette façon de voir qui rendait l'amitié et les conseils de mes deux amis nonagénaires si précieux. L'un d'eux fut moniteur à l'école du dimanche pendant au moins quarante ans, parallèlement à une longue carrière d'enseignant à l'école publique. Le second se consacra à la guérison comme praticien de la Science Chrétienne durant un demi-siècle. Ni l'un ni l'autre ne furent ce qu'on appellerait des gens riches. Aucun banquet ne fut donné en leur honneur. Et cependant, ils aidèrent une foule de personnes au cours des ans.
Le passage de Science et Santé mentionné ci-dessus décrit bien leur vie. Leur sagesse et l'orientation donnée à leur existence les rapprochèrent de Dieu et développèrent en eux une force, un courage et une honnêteté extraordinaires.
La sagesse fondée sur une compréhension vivante de la loi divine et de la nature éphémère des choses et des conditions matérielles, si importantes soient-elles, développe en nous beaucoup d'amour et de compassion. Une telle sagesse indique la présence du sens spirituel, la capacité de connaître ce qui est permanent, c'est-à-dire la réalité de Dieu et notre valeur à Ses yeux.
Ce sens spirituel, cette capacité de connaître Dieu, nous permet de venir à bout des difficultés et d'apprendre à décider en toute sagesse ce que nous devons faire pour nous-mêmes et pour ceux qui, tôt ou tard, auront besoin de sollicitude, de patience et de guérison.
Comment faire, donc, pour gagner la sagesse ? On peut l'acquérir où qu'on soit et quelle que soit son occupation. Tous les choix fournissent l'occasion de se montrer sage. Ainsi, de quoi tiendrez-vous compte en décidant d'accepter un emploi, d'acheter une voiture, de choisir entre passer un moment en famille et vous livrer à une autre activité ?
Lorsque vous envisagez de fonder un foyer, de nouer des relations, de vous lier d'amitié profonde, qu'est-ce qui pèse le plus dans votre décision ? Sont-ce les facteurs matériels ou les facteurs spirituels qui font pencher la balance de votre choix ? Acceptez-vous que l'intérêt que vous portez à l'humanité, à l'éducation, aux divertissements soit passablement limité par des considérations de classe, de race ou de popularité bien souvent superficielles ?
La sagesse venant, des questions de ce genre se présentent souvent à l'esprit. D'autres également. Ce qu'il faut voir, c'est que notre vie ne se limite pas à des conditions matérielles qui changent presque constamment. Nous pouvons nous permettre de dépasser ces catégories auxquelles nous avons l'habitude de nous rattacher, afin d'entrevoir la nature spirituelle de notre vie. La vraie sagesse nous aide à juger de façon moins irréfléchie, et nos jugements n'en deviennent que plus judicieux. Cette attitude encourage au bien au lieu d'étouffer une confiance nouvelle et souvent encore incertaine en Dieu.
Certes, la guérison physique par la prière scientifique affermit notre confiance en la présence rédemptrice de Dieu. Mais la guérison ne se borne pas à un changement physique. A mesure que nous grandissons en sagesse, nos investigations dans la Science s'étendent bien au-delà des effets assurément bienvenus de la guérison physique. Dans son sens le plus large, la guérison se poursuit continuellement et nous incite à prier pour acquérir la sagesse elle-même: la sagesse qui connaît Dieu, qui incite à comprendre Sa loi, à apprendre à juger le mérite « selon la sagesse ».
Non seulement une telle sagesse développera notre véritable humanité et nous la révélera, mais elle développera également en nous la force et les ressources qui nous confèrent une spiritualité réelle. Alors notre capacité de guérir et d'aimer sans égoïsme témoignera radicalement du changement profond intervenu dans notre existence. Nous aurons peu à peu la preuve manifeste de la haute valeur de l'homme, la preuve que nous sommes les enfants de Dieu.
Prendre plus pleinement conscience des richesses qu'une telle spiritualité apporte à la vie demande parfois du temps. Mais, Dieu soit loué, une sagesse croissante finit par nous révéler que chacun possède la faculté d'être sage.
Écoute, mon fils, et reçois mes paroles ;
et les années de ta vie se multiplieront.
Je te montre la voie de la sagesse,
je te conduis dans les sentiers de la droiture.
Si tu marches, ton pas ne sera point gêné ;
et si tu cours, tu ne chancelleras point.
Retiens l'instruction,
ne t'en dessaisis pas; garde-la,
car elle est ta vie.
Proverbes 4:10-13
 
    
