Dans un numéro du Christian Science Journal paru en 1897, il était relaté le cas d'un homme, invalide depuis bien des années et ne pouvant marcher sans cannes, qui se trouvait de passage à Boston, chez un ami.The Christian Science Journal, février 1897, p. 550. « Le dimanche matin, en entendant le son des cloches, il demanda de quelle église il s'agissait. Apprenant que c'était l'Église de la Science Chrétienne et que les fidèles de cette église prétendaient guérir les malades, il se rendit au service. Il y était arrivé depuis peu, racontait-il, lorsqu'est entrée une femme, qu'on présenta sous le nom de Mary Baker Eddy et qui prononça une allocution. Il n'y avait pas longtemps qu'elle parlait lorsque, subitement, il se sentit guéri. C'est seulement en arrivant chez son ami qu'il s'aperçut qu'il avait oublié ses cannes. »
Cet homme ne fut pas seulement guéri physiquement, mais son caractère changea aussi du tout au tout. Une personne de sa connaissance qui le vit, peu après sa guérison, déclara: « Je ne pense pas qu'il se rende compte de la transformation qui s'est opérée en lui. Je vous assure, jamais je n'ai vu chez qui que ce soit un tel changement. »
Dans un Statut du Manuel de L'Église Mère intitulé « accueil des nouveaux venus », Mary Baker Eddy, notre Leader, invite chaleureusement dans son Église « les personnes de toutes sectes et confessions qui viennent écouter le sermon du dimanche... » Man., Art. XVI, Sect. 1. Nous pouvons, à notre tour, regarder comme un privilège et un devoir de faire de même.
Dans les églises de la Science ChrétienneChristian Science ('kristienn 'saïennce), le sermon consiste, comme on sait, en une lecture de passages tirés de la Bible et de Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy. Détournant la pensée de la prédication personnelle pour la tourner vers la Parole de Dieu, Mary Baker Eddy a ordonné ces deux livres comme pasteur de son Église.
Lorsque nous étudions ces livres en vue d'un renouveau d'inspiration spirituelle, nous nous apercevons que les Écritures prennent vie et nous deviennent plus immédiatement accessibles. Elles nous parlent de la Vie divine. Elles nous font voir que les enseignements de Jésus sont tout aussi utilisables de nos jours, pour amener la guérison et la rédemption, qu'ils l'étaient au temps où les disciples ont joyeusement entrepris leur mission de guérison, mus sans cesse par leur compréhension du Christ ressuscité.
Une personne, membre d'une église filiale qui donnait une conférence sur la Science Chrétienne destinée à la localité, eut le vif désir d'y inviter des nouveaux venus. Elle découvrit un sens particulier aux paroles de Jésus: « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. » Voir Matth. 25:34–40. En priant pour devenir elle-même réceptive à une telle invitation, elle prit conscience de la profondeur et de la portée du message offert à l'humanité par le Christ, la Vérité. Le monde est invité à puiser sans restriction dans l'héritage du bien que Dieu a préparé pour tous Ses enfants. Elle ouvrit donc son cœur à cet amour de Dieu et à Sa bénédiction et, sûre du résultat, elle sut que son voisinage était inclus dans l'irrésistible invitation du Christ.
Cette personne ne s'étonna pas de recevoir, au cours des jours qui suivirent, plusieurs demandes de traitement par la Science Chrétienne de la part de nouveaux venus. Une mère de famille, avec qui elle avait parlé, amena ses deux filles à la conférence et les inscrivit dès le jour suivant à l'école du dimanche. Une autre dame, qui venait d'être guérie par la Science Chrétienne, fut invitée à la conférence. Elle y vint accompagnée de son mari et de deux voisins. Le lendemain, elle amena ses quatre enfants à l'école du dimanche. Maintenant cette dame découvre la joie de travailler activement pour l'église.
Jésus loue ceux qui nourrissent les affamés, qui donnent à boire à ceux qui ont soif, qui recueillent les étrangers, qui vêtent ceux qui sont démunis et qui rendent visite aux malades et aux prisonniers. « Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites. »
Comment être davantage sensibles à la présence d'étrangers parmi nous et mieux comprendre leurs besoins ? Nous sommes parfois si préoccupés de nos propres affaires, que nous ne remarquons même pas l'étranger qui marche à nos côtés. N'est-ce pas ce qui s'est passé avec les deux disciples qui avaient quitté Jérusalem, le cœur lourd, à la suite du crucifiement ? Voir Luc 24:13–35. Tout ce que Jésus leur avait enseigné semblait avoir été à jamais perdu au cours de cette nuit d'horreur qui avait dispersé les quelques disciples demeurés fidèles. L'homme qui s'approcha d'eux, sur la route d'Emmaüs, semblait tout ignorer de ces événements. Ils lui demandèrent s'il était étranger.
Ils exprimèrent alors leur cruelle déception et leurs inquiétudes, et lui firent part de rumeurs selon lesquelles leur Maître était peut-être encore en vie. Ce que tout cela pouvait bien signifier, ils se le demandaient.
Jésus réprimanda les deux disciples pour s'être éloignés de lui et avoir oublié ses enseignements spirituels qui avaient annoncé sa résurrection. « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât dans sa gloire ? », leur demanda-t-il. Son rappel des prophéties bibliques et l'évidence de leur accomplissement dans sa vie durent réveiller la conscience des disciples, car ils invitèrent de bon cœur l'étranger à entrer dans leur maison et il partagea leur repas.
Ils allaient finalement reconnaître leur Maître dans le simple geste qu'il eut, geste rempli d'amour, de rompre le pain avec eux. Ils cessèrent alors de se réfugier dans un chagrin personnel. En présence de la lumière du Christ, leur peine et leur doute s'étaient évanouis. A cette lumière, ils purent mieux reconnaître leur propre nature spirituelle. Ils étaient prêts désormais à retourner à Jérusalem, pour témoigner avec les autres disciples que Jésus était vraiment ressuscité !
Si nous nous trouvons, nous aussi, en route sur notre propre chemin d'Emmaüs, accablés par nos soucis au point de nous croire dans l'impossibilité de tendre la main aux autres, nous ferons bien de chercher le Christ toujours présent, la Vérité. Le Christ nous sort des ténèbres de l'existence mortelle et nous ouvre les yeux à la réalité de notre véritable identité spirituelle, qui ne fait qu'un avec Dieu, dont elle est la ressemblance. Même à l'heure la plus sombre, nous ne sommes jamais séparés de la présence et du pouvoir de l'Amour. Lorsque, dans notre angoisse, nous nous tournons vers Dieu, nous trouvons réconfort et guérison.
Ouvrir notre cœur au Christ ne nous fait pas seulement découvrir ce que nous sommes réellement, en tant qu'enfant de Dieu; cela nous permet aussi de voir les autres sous le même jour. Nous sommes vivement incités à tendre tout naturellement la main aux autres; rien ne nous en empêche plus. Notre amour débordant pour Dieu et pour l'homme motive notre élan.
Nous pouvons être certains que la prière scientifique produit des résultats et nous pouvons garder cela à l'esprit. Lorsque notre cœur brûle du message vital de la Vérité et de l'Amour, nous avons le désir tout naturel de rompre avec d'autres le pain de la Science divine. Nous réservons un chaleureux accueil à tous ceux qui assistent à nos services et à nos conférences, et qui amènent leurs enfants à l'école du dimanche.
Le Christ est toujours actif dans la conscience humaine, attirant les êtres à la lumière de la Vérité. La Science du christianisme demeure le pouvoir irrésistible qui apporte à notre époque la guérison et la rédemption.
Le titre de cet éditorial cite les paroles de Christ Jésus dans le traduction anglaise du Nouveau Testament due à J. B. Phillips (Matth. 25:36).
