Certaines régions du globe ont connu des changements heureux. Mais les choses se passent différemment dans d'autres parties du monde. On entend sans cesse parler d'oppression, de guerre et de haine. Face à tout cela, les hommes semblent soumis au hasard qui jouerait un rôle déterminant dans leur vie. Après tout, quel choix avons-nous ? Ne sommes-nous pas soumis, jusque dans notre travail et notre vie privée, au pouvoir et à l'autorité de forces extérieures et de gens qui décident de ce que nous pouvons ou ne pouvons pas faire ? Il existe une solution, mais elle n'est peut-être pas si évidente.
Ce qui nous gouverne a, en réalité, son origine dans notre pensée: tout dépend des choses auxquelles nous choisissons d'obéir et de celles par lesquelles nous croyons être gouvernés. Que dire, cependant, de toutes ces circonstances sur lesquelles nous n'avons, semble-t-il, aucune emprise, qui ne nous laissent aucun choix ? Il peut s'agir, par exemple, d'un employeur dont les exigences sont excessives, d'un voisin qui montre peu de considération pour son entourage, ou de parents qui « ne comprennent vraiment pas ». Quel choix avons-nous face à de telles situations ?
Je me souviens d'un choix que je fis il y a quelques années. Insatisfait et désireux de changer, j'avais abandonné un travail sûr et un salaire élevé pour me lancer à mon compte dans une carrière d'expert-conseil. Une fois mon propre patron, je m'aperçus que je n'étais pas préparé à affronter les nombreux défis imprévus qui se présentaient. Mes dépenses s'accumulèrent. En désespoir de cause, je tentai, en vain, de retrouver un emploi sur le marché du travail. Chaque jour apportait plus de crainte, de doute et de désespoir. Il était clair que si rien ne changeait avant peu, nous allions perdre notre maison. Il me semblait n'avoir plus aucun choix.
Et puis, un après-midi, nous assistâmes à une conférence sur la Science ChrétienneChristian Science (´kristienn ´saïennce). Le conférencier expliqua comment cette religion avait apporté des solutions permanentes et pratiques — de vraies guérisons — à lui-même et à d'autres grâce à une meilleure compréhension de Dieu et de l'homme. Je me rappelle avoir quitté la salle avec un nouvel espoir: j'avais entrevu une liberté différente de tout ce que je connaissais. C'était comme si j'avais commencé à saisir quelque chose qui résoudrait tous mes problèmes. La crainte avait desserré son étau.
Le lendemain matin, je m'installai dans notre salle de séjour, mû par une inspiration nouvelle, et je me mis à prier de la seule façon que je connaisse à cette époque. Ouvrant mon coeur, je m'en remis à Dieu pour savoir ce qu'Il voulait que je fasse à présent. Mais, bien que pensant écouter Dieu de tout mon coeur, j'attendais en fait certains types de réponses et elles ne vinrent pas.
Je fus profondément découragé par ce que je considérai être une prière sans réponse. Mais, arrivé à ce stade de la déception, l'idée me vint qu'il était peut-être temps de me consacrer davantage à l'étude de la Science Chrétienne. Ce n'est que plus tard que j'ai compris que ce choix était la réponse à ma prière. Poursuivant mon étude, j'appris peu à peu davantage de choses au sujet de l'Esprit, Dieu, et du lien m'unissant à Lui. Je commençai à comprendre comment Il gouverne l'homme, comment Il le gouverne spirituellement.
Je ne veux pas dire que j'imaginais Dieu dans un certain endroit, envoyant Ses ordres aux humains qui se trouvaient ailleurs. Mais je comprenais que Dieu était Tout, emplissait tout l'espace et gouvernait harmonieusement Sa création — l'homme et l'univers — parce que Sa création est Son expression, Son image et Sa ressemblance, selon les termes bibliques. Rien ne vient s'insérer entre Dieu et tout ce qui exprime Dieu. Rien ne sépare Dieu, l'Amour divin, de tout ce qu'Il aime. En réalité, l'homme étant spirituel et parfait, il ne peut jamais se trouver en dehors ou au-delà de la bonté divine infinie qui gouverne tout. L'homme ne court aucun risque d'être subitement ou accidentellement victime du désintérêt, de la haine, du manque, de la solitude, de la maladie, de la crainte ou de quelque chose qui soit dissemblable au bien infini.
Avec cette nouvelle compréhension que Dieu, l'Entendement divin, me gouvernait effectivement en tant que Son expression, je découvrais une joie et un épanouissement plus grands dans tous les domaines de mon existence. La crainte et les doutes qui m'avaient harcelé disparurent. Peu de temps après, on fit appel à mes services d'expert-conseil dans une autre région, à la suite de quoi on m'offrit un poste à plein temps. Notre maison se vendit facilement et il nous fallut que quelques heures pour trouver une demeure dans notre nouvelle localité.
Cela s'est passé il y a plusieurs années et, depuis lors, nous avons changé notre façon de voir, car nous avons choisi d'être gouvernés par l'Esprit. En fait, nos valeurs ont changé. Les choses matérielles nous attirent de moins en moins et notre croissance spirituelle augmente davantage. Notre existence est plus harmonieuse et comblée par les richesses de Dieu.
Or, il peut sembler contradictoire de dire que nous avons choisi d'être gouvernés par Dieu, puisque l'Esprit, Dieu, est infini, qu'il est Tout. Cela ne laisse pas beaucoup d'autres choix ! Cependant, c'est le point de départ de notre démonstration du gouvernement divin dans notre vie quotidienne qui constitue notre véritable choix. Partant de l'unicité et de la totalité de Dieu, nous prenons mentalement position, en accord avec Lui, pour le Principe divin. Christ Jésus expliqua cela en des termes simples: « Moi et le Père nous sommes un. » Jean 10:30. De ce point de vue, nous voyons abonder les lois divines, dont l'influence qui nous gouverne et nous guide avec amour embrasse chaque activité et s'applique à tous les défis. Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, explique ceci dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Un seul Dieu infini, le bien, unifie les hommes et les nations, constitue la fraternité des hommes, met fin aux guerres, accomplit ces paroles de l'Écriture: “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”, annihile l'idolâtrie païenne et chrétienne — tout ce qui est injuste dans les codes sociaux, civils, criminels, politiques et religieux — établit l'égalité des sexes, annule la malédiction qui pèse sur l'homme, et ne laisse rien qui puisse pécher, souffrir, être puni ou détruit. » Science et Santé, p. 340.
Avoir « un seul Dieu infini, le bien », c'est avoir un gouvernement suprêmement bon. Les conflits avec d'autres entendements, d'autres puissances, d'autres gouvernements, cessent à mesure que nous reconnaissons le lien qui nous unit à Dieu et percevons qu'il n'y a, en fait, rien « d'autre » que Dieu, que l'homme est Sa ressemblance parfaite, Son expression spirituelle.
Chaque jour, pourtant, nous voyons et entendons bien des choses qui suggèrent que tout cela est plaisant à imaginer, mais irréaliste. Quelque chose ou quelqu'un doit d'abord changer avant que ne survienne la moindre amélioration. Mais, en fait, il ne s'agit ni de remplacer une personne mauvaise, obstinée, malhonnête ou ignorante, ni de rendre la santé à un homme malade. Ni l'un ni l'autre ne font en réalité partie de la création de Dieu !
Nous ne changeons pas l'homme, car il est déjà spirituel. En choisissant ce qui nous gouverne, nous partons de la perfection de Dieu. C'est une fausse croyance, un mensonge au sujet de Dieu et de l'homme, qui veut affirmer l'existence de nombreux entendements, à la fois bons et mauvais, luttant pour nous gouverner en dehors de Dieu, l'Entendement divin. Par conséquent, nous ne changeons pas l'homme; nous corrigeons le mensonge au sujet de l'homme et de ce qui le gouverne éternellement. Au moment même où nous sommes en présence d'une loi ou d'un pouvoir supposés qui tendent à étouffer l'individualité, à s'opposer au progrès, à imposer des limitations, à menacer ou à usurper tant soit peu le gouvernement divin de notre pensée ou de nos actes, nous pouvons choisir de répondre à l'appel universel du Christ en faveur du vrai gouvernement spirituel. Chacun de nous peut céder à la toute présence de l'Amour, Dieu, qui embrasse et gouverne l'homme universellement, celui-ci étant Sa ressemblance dès maintenant et à jamais.
La Bible rapporte que, lorsque Jésus demanda à « un publicain, nommé Lévi » de le suivre, cet homme « laissant tout... se leva, et le suivit ». La pensée individuelle peut toujours répondre à la douce invitation du Christ divin: « Suis-moi. » Luc 5:27, 28. Cela ne doit-il pas être notre réponse ?