La Science Chrétienne nous fait vivre des choses merveilleuses. Par exemple, la guérison qui vient en lisant Science et Santé, le livre d'étude de la Science Chrétienne, de Mary Baker Eddy; ou une visite à un praticien de la Science Chrétienne qui a contribué à nous montrer le chemin de la guérison et d'un bonheur plus sûr; ou bien la chaleur et l'empressement avec lesquels un membre de notre église nous encourage et nous soutient dans nos progrès spirituels. Tout cela nous est infiniment précieux.
D'autres choses, bien sûr, peuvent également nous réjouir. Il est merveilleux de pouvoir se rendre dans une salle de lecture de la Science Chrétienne située dans sa ville. Avoir la possibilité de suivre le cours Primaire de Science Chrétienne avec d'autres élèves qui partagent les mêmes idées est un événement unique. Découvrir que nous pouvons prendre soin de nous-mêmes et, surtout, aider les autres grâce à notre compréhension de Dieu et de Sa loi divine est un don d'une valeur inestimable. En fait, toutes ces choses merveilleuses, considérées globalement, constituent un héritage sans prix. Le paradoxe est qu'elles nous sont parfois si familières que nous risquons de ne plus les apprécier à leur juste valeur.
Je m'entretenais récemment avec un ami qui me dit: « C'est seulement quand on est malade qu'on se rend compte à quel point il est merveilleux d'être en bonne santé. Alors, tout d'un coup, on ne désire rien d'autre au monde qu'échapper à la souffrance et être réceptif aux pensées de Dieu. »
L'auteur des Proverbes a formulé ainsi cette idée: « Celui qui est rassasié foule aux pieds le rayon de miel, mais celui qui a faim trouve doux tout ce qui est amer. » Prov. 27:7. C'est lorsque nous sommes le plus conscients de nos besoins que nous apprécions l'essentiel, la paix de l'esprit, la compagnie d'amis honnêtes et travailleurs en qui nous avons confiance, les moments calmes où nous nous tournons vers Dieu pour être guidés, la satisfaction de savoir que nous nous efforçons de faire ce qui est juste. Il est alors crucial de ne pas perdre de vue ce qui est réellement de grande valeur et mérite, à ce titre, que nous y consacrions toute notre force et toute notre pensée.
Le livre des Proverbes contient, dans un autre chapitre, les remarques pleines de sagesse d'un inconnu appelé Agur. Son nom n'apparaît pas ailleurs dans la Bible et ce n'est même pas un nom hébreu. Mais cet homme portait un regard fort sage sur la vie. Il enseignait que chaque parole de Dieu est pure, que l'Éternel est un abri pour ceux qui placent leur confiance en Lui. Et il priait pour que Dieu « ne [lui] donne ni pauvreté, ni richesse... » Prov. 30:8. Agur comprenait qu'un excès de richesses matérielles risquait de l'entraîner à renier Dieu. Et, inversement, que la pauvreté le conduirait peut-être à voler, et donc à déshonorer Dieu.
Certes, il n'est pas difficile de vouloir se sentir bien quand on est malade. Il n'est pas difficile de vouloir plus quand on n'a pas assez. Il n'est pas difficile de vouloir se réformer quand on s'est fait prendre en flagrant délit, surtout si la réforme permet d'atténuer la punition. Même un animal est capable de se laisser soigner quand il est malade, de se montrer énergique quand il veut quelque chose, ou de chercher le moyen d'échapper à la douleur. Mais ni par sa nature ni par ses désirs, l'homme créé par Dieu ne ressemble à un animal. La Science Chrétienne révèle que l'homme est la plus haute idée de Dieu, reflétant Sa bonté, Sa pureté et Sa perfection. Cette vérité spirituelle a guéri et renouvelé l'espoir de générations d'hommes et de femmes qui ont recherché dans la Science la guérison, la sécurité et, comme le comprenait Agur, la satisfaction spirituelle profonde, seule capable de combler nos désirs immortels.
C'est par la guérison que Mary Baker Eddy découvrit la Science Chrétienne. Elle eut tôt fait d'apprendre que ceux qui souffraient de maux et de malheurs divers pouvaient être guéris tout comme elle, en recourant spirituellement à l'unique Entendement divin, Dieu. Mais Mary Baker Eddy comprit également que les gens ne cherchent pas simplement à être libérés de la souffrance. Elle savait qu'il existe en l'homme un désir ardent, une aspiration insatiable vers le bien et le bon, qui, même si l'on en ignore encore la profondeur, n'en est pas moins très réelle. Elle la décrit ainsi: « ... les buts plus nobles et les desseins plus vastes d'une vie rendue honnête... »; elle poursuit en donnant un aperçu de ce qu'est cette vie: « ... une vie dans laquelle s'épanouissent les fraîches fleurs du sentiment qui, semblables à la camomille, plus elles sont piétinées, plus doux est le parfum qu'elles exhalent pour le bien de l'humanité; une vie dans laquelle les pensées calmes et respectueuses d'elles-mêmes demeurent dans leur propre tabernacle, sur une montagne sainte, mettant la vérité dans le cœur; une vie dans laquelle l'entendement peut se reposer dans de verts pâturages, près des eaux paisibles, dans des îles offrant un doux repos. La substance sublime d'une vie honnête satisfait l'entendement qui aspire à un bien plus élevé, et le baigne dans les eaux fraîches de la paix sur la terre, jusqu'à ce qu'il parvienne à la stature de la sagesse, mesurant son propre bonheur d'après celui qu'il a dispensé aux autres. » Écrits divers, p. 227.
Nos yeux et notre cœur peuvent se porter sur bien des choses quand nous sommes insatisfaits et voulons davantage. La sagesse vient quand nous comprenons que ce que nous désirons réellement ne procède pas de la matière et que nous ne pouvons pas être vraiment satisfaits par elle. Échapper à l'ambition et à la convoitise matérielles conflictuelles qui attisent la jalousie et la cupidité, échapper au terrible fardeau que fait peser sur nous la compétition perpétuelle avec nos semblables, n'est-ce pas ce que nous désirons par-dessus tout ? Lorsque nous pourrons répondre par l'affirmative à cette question, nous serons sur le point de faire une découverte spirituelle puissante: nous vivons réellement dans l'univers de Dieu.
Plus que le désir d'échapper aux maux, au besoin ou à la maladie, c'est le désir sincère d'être semblable à Dieu qui apaise notre faim et révèle le moyen spirituellement scientifique de corriger ce qui tend à nuire. Nous possédons le sens spirituel qui nous permet de connaître cette divine réalité. Et, en le cultivant, nous apprécions à sa juste valeur tout ce qui est bon ou salutaire. Nous découvrons réellement une nouvelle vie. C'est là une vérité essentielle du christianisme scientifique.