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Un faux réalisme

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 1988


Je n’ai jamais eu connaissance d’un sondage à ce propos, pourtant je présume que, si l’on demandait aux gens de se classer dans une des trois catégories suivantes: « pas du tout réaliste », « quelque peu réaliste » ou « très réaliste », la plupart croiraient appartenir à cette dernière. Nous avons tendance à considérer que nous sommes en mesure de juger avec réalisme, de déceler, à travers les apparences et les erreurs, les faits indiscutables.

Mais imaginez un instant que vous n’ayez jamais lu ni entendu dire que la terre se déplaçait en tournant dans l’espace à une vitesse de quelque 106 000 kilomètres à l’heure. Les sens ne vous permettent aucunement de détecter le moindre souffle causé par ce mouvement. Êtes-vous donc fermement convaincu que la terre sur laquelle reposent vos pieds est stable et immobile ? Et serez-vous « réaliste », c’està-dire sceptique, à l’égard d’autres possibilités ?

Les circonstances humaines sont nombreuses qui exigent qu’on ne s’arrête pas aux données du bon sens, ni même à un jugement perspicace, pour se faire une idée exacte de la réalité. Il faut une certaine connaissance, voire une observation systématique, une expérience préalable et la compréhension de la loi, tous éléments couramment associés à une approche scientifique.

Ces éléments sont importants pour ceux qui s’efforcent de vivre en Scientistes Chrétiens. Au lieu d’accepter les données générales des sens matériels et d’en tirer des conclusions prétendues réalistes, le Scientiste Chrétien tâche de s’en référer à la connaissance et à l’expérience spirituelles. Il peut, par exemple, avoir tant soit peu appris que, lorsqu’on essaie de porter un jugement sur la gravité d’une maladie, sur la situation d’une entreprise soumise à des tensions ou sur le caractère impossible de personnes se heurtant dans des conflits familiaux, l’estimation humaine peut s’avérer manquer totalement de réalisme quand on aborde au contraire la situation, avec persistance, d’un point de vue chrétiennement scientifique. La prière qui, au lieu de s’appuyer sur les impressions courantes de l’entendement humain, se fonde sur le fait spirituel, nous amène à voir les choses sous un jour différent. Cette prière fait plus que nous procurer paix et confiance; elle apporte aussi, de façon tangible, solution et guérison. Chaque fois que cela se produit, notre expérience spirituelle s’enrichit pour nous servir quand nous en avons besoin.

Peut-être que même les disciples de Christ Jésus eurent un peu cette impression. Depuis le début, ils étaient profondément remués par la bonté pure et la sainteté qui émanaient des paroles de Jésus. Mais, chaque fois qu’ils virent s’opérér une guérison, ils durent apprendre un peu plus à douter du « réalisme » de leur propre analyse de la scène humaine qui défiait le Maître. La belle-mère de Pierre guérie de la fièvre. La fille de Jaïrus ramenée à la vie. Le serviteur du centenier, couché à la maison, retrouvant la santé alors même que Jésus n’était pas avec lui. Pareilles guérisons faisaient plus que libérer ceux qui en étaient l’objet, elles permettaient aux disciples de s’imprégner toujours davantage de la vérité que leur enseignait Jésus.

Il semble que nous possédions tous, bien plus que nous le croyons, une sorte de confiance aveugle dans ce qui ne constitue en réalité que des apparences. Le matérialisme de notre époque favorise et accentue cette confiance. Mais pareille « foi » doit être ébranlée si nous voulons que la Science Chrétienne
Christian Science (’kristienn ’saïennce) soit pour nous tout ce qu’elle peut être. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser le faux réalisme faire obstacle à notre découverte spirituelle.

Tant que nous ne sommes pas disposés à tenir compte de l’existence de la Vérité divine, nous laissons de côté le facteur qui seul importe. (Cette Vérité n’est pas un facteur parmi d’autres; c’est le grand et unique facteur.) Il est évident qu’un aperçu réel de la véritable nature de Dieu, de la bonté de l’Amour divin qui remplit l’univers, rendrait tout le reste bien moins significatif.

La nature même de ces aperçus spirituels de la réalité divine empêche de se livrer à des conjectures et de s’étendre en commentaires. Au contraire, il faut tranquillement faire accorder ses paroles avec ses actes. J’ai une amie dont la fille, à l’âge de l’adolescence, avait appris, après avoir été examinée par deux dentistes différents et subi des radios, qu’elle était affligée d’un très grand nombre de caries. Pour mon amie, ce que la Science Chrétienne lui avait enseigné sur la réalité de Dieu et de l’homme était beaucoup plus certain que la manifestation physique; aussi, sa fille et elle mirent-elles toute leur confiance dans la loi et les faits spirituels. La fermeté et la constance de leur prière chrétiennement scientifique apportèrent la guérison complète.

Le prétendu réalisme de l’entendement mortel humain constitue, à n’en pas douter, l’une des pierres d’achoppement les plus conséquentes dans la pratique de la guérison en Science Chrétienne. Ce réalisme hypothétique a quelque chose de froid et de négatif. Il aurait pour effet de glacer, dès le départ, le sentiment que nous avons de l’Amour divin. Mais, lorsque nous nous tournons de tout notre cœur dans la direction de cet Amour, qui est la Vérité, nous sentons la puissance de son effet guérisseur. Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, fait la remarque suivante: « Des conceptions réalistes erronées sapent la Science du Principe et de l’idée; elles rendent la Divinité irréelle et inconcevable, soit en tant qu’entendement soit en tant que matière; mais la Vérité vient au secours de la raison et de l’immortalité et révèle la nature réelle de Dieu et de l’univers au sens spirituel qui témoigne des choses spirituelles, non des matérielles. » Écrits divers, p. 218.

La Vérité qui vient à notre secours n’est pas différente de celle qui modifia radicalement l’existence d’André et de Simon, de Jacques et de Jean, ainsi que des autres disciples. Pour la Science Chrétienne, cette Vérité est le Christ, l’idée spirituelle qui sauve et guérit, avec laquelle Jésus ne faisait qu’un.

Lorsque nous suivons réellement ce Christ, ou la Vérité, nous ne ressassons pas continuellement les éléments humains de la situation. Cela fermerait la porte à Dieu, nous donnerait l’impression qu’Il est irréel. Cela nous empêcherait de nous attacher, totalement et fermement, à la vérité spirituelle scientifique qui peut révéler à la pensée l’homme et l’univers créés par Dieu. Lorsque nous cessons de placer à tort tant de foi dans notre faculté d’être réaliste, nous découvrons à quel point cette prétendue perception des choses est limitée. Nous sommes en mesure de reconnaître qu’elle est fondée sur l’ignorance pure et simple de la présence si réelle de Dieu. Alors, l’idée divine perce enfin la brume et nous sommes prêts à apprendre, sur la réalité, des choses d’une nouveauté incroyable.

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