Durant mes études universitaires, la marijuana et autres drogues censées augmenter les facultés mentales suscitaient ma curiosité et je décidai de les essayer. J'étais surtout séduit par le fait de pouvoir échapper aux limites de mon esprit et me laisser simplement aller.
Pendant un temps, je crus effectivement que les sensations provoquées par la drogue étaient non seulement agréables, mais qu’elles s’accompagnaient aussi d’une meilleure pénétration et d’une plus grande sensibilité à la réalité des choses. Mais, par ailleurs, je constatais avec anxiété que des personnes habituées à prendre de la drogue finissaient par avoir besoin d’en absorber, rien que pour se sentir « normales ». Je remarquais également que leurs discours consistaient en rabâchages d'opinions exprimées au moyen de lieux communs et de formules « branchées ».
Je continuai malgré tout mes expériences, jusqu'au jour où je m'aperçus que j’étais prisonnier à mon tour de ces illusions. Il se passa alors quelque chose d’inhabituel. Des amis également accoutumés à la drogue cessèrent d’en prendre. Je remarquai qu’ils étaient à présent beaucoup plus heureux. Leurs études s’en ressentaient et leur vie privée n’était plus aussi chaotique. Dans chaque cas, ils me semblèrent avoir atteint cette liberté que nous désirions tous, mais sans l’aide d’aucune drogue — fût-ce même la bière ou le café, qui paraissaient des composantes essentielles de la vie universitaire !
J’appris que mes camarades avaient entendu parler de la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) par une de leurs amies. Les uns après les autres, ils s’étaient mis à étudier cette religion, ce qui, incontestablement, provoquait un changement dans leur caractère. Tout cela semblait souligner l’inutilité de ce que je faisais pour essayer d’élever ma conscience grâce à des substances chimiques.
Je commençai alors à m’intéresser aussi à la Science Chrétienne, mais j’étais encore incapable de renoncer à l’envie de « planer ». Oscillant entre le désir et le refus, je continuai de fréquenter plus ou moins l’univers de la drogue. Trois événements importants m’amenèrent finalement à y renoncer sans l’ombre d’un regret.
En premier lieu, je pris conscience de l’inutilité de la drogue. Un après-midi, je rencontrai l’un de mes amis dans un magasin. La conversation s’engagea et, comme d’habitude, je lui fis part des idées exaltées qui m’étaient venues lors de ma dernière expérience en date. Mon ami me regarda et, avec gentillesse, mais fermement, me dit qu’il lui était impossible d’accorder une valeur quelconque à ce genre de chose, face à l’inspiration que lui apportaient maintenant la prière et l’étude de la Science Chrétienne. Il déclara que la drogue conduisait à l’auto-destruction et limitait la conscience au lieu de l’étendre. Il put me donner, en quelques mots, un aperçu de la portée infinie de l’Esprit, Dieu, et de la capacité qu’a l’homme de Le refléter.
En deuxième lieu, je parvins à voir que le fond de ma nature était bon. J’eus une conversation avec une Scientiste Chrétienne qui comprenait mon désir profond de me libérer de la drogue. Elle me dit que le bien que je m’efforçais d’accomplir ne pouvait être entravé par la confusion et l’égoïsme. Sa conviction que l’homme, l’enfant de Dieu, est réellement spirituel, était si claire qu’elle me permit de croire à mes qualités naturelles. Je sentis que cette personne voyait seulement le bien que je m’efforçais d’exprimer et, grâce à sa perception de l’homme (et donc de moi-même) comme entièrement parfait et pur, j’acquis le profond désir d’exprimer cette perfection dont elle parlait.
Bien qu’étant toujours tenté par la drogue, je parvins à m’en passer pendant à peu près un mois. La lecture de la Leçon biblique Indiquée dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne. clarifiait petit à petit mes pensées. Je me mis à trouver ma satisfaction en essayant d’aider les autres et de moins penser à moi-même et à mes besoins égoïstes. Cela me conduisit au troisième événement, le plus important.
Une nuit, souffrant d’un rhume accompagné de congestion, j’éprouvais les plus grandes difficultés à respirer. Mes efforts pour me guérir s’étaient révélés infructueux. Après avoir lu un moment Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, j’éteignis la lumière et m’allongeai dans l’obscurité pour prier. Pour la première fois de ma vie, je demandai humblement à Dieu: « Père, que dois-je comprendre ou faire pour guérir ? » Et voilà que j’écoutais, espérant fermement une réponse. Aussitôt, je sentis une lumière pénétrer ma conscience, puis vinrent ces quatre mots: « Ce n’est pas toi ! » A mes yeux, ces mots signifiaient que le moi réel n’était pas un mortel confiné dans une histoire, une personnalité et un corps matériels. Je compris que les habitudes néfastes, la maladie, les ténèbres et la crainte n’avaient rien à voir avec ma véritable identité, et qu’en réalité, l’identité est éternelle et spirituelle. Elle est complètement indépendante de tout ce qui est matériel. Cette vision de ma nature véritable s’accompagna d’une joie merveilleuse. Je sus que j’étais guéri; la congestion et le sentiment d’oppression s’évanouirent brusquement.
Dès lors, toute envie de me droguer disparut et j’acquis un sentiment de maîtrise qui s’étendit à tous les aspects de ma vie. Ce que je voulais, c’était en savoir davantage sur la Science Chrétienne et la guérison spirituelle. La déclaration suivante, tirée de Science et Santé, s’applique bien à mon cas: « La Vérité éternelle détruit ce que les mortels semblent avoir appris de l’erreur, et l’existence réelle de l’homme en tant qu’enfant de Dieu est mise en lumière. »Science et Santé, p. 288.
Les enseignements de la Science Chrétienne apportent une solution à tous ceux qui cherchent à se libérer de l’usage des drogues, qu’il s’agisse de caféine, de nicotine, de marijuana, d’héroïne, de cocaïne ou d’alcool. La joie et la vitalité remplacent alors une triste dépendance. Nous pouvons vaincre la croyance aux limitations, qu’il s’agisse d’hérédité, d’attractions erronées ou d’occasions manquées, en prenant conscience de l’identité spirituelle de l’homme. Les théories sur la dépendance et l’incurabilité cèdent bel et bien le pas au pouvoir de la prière et de la régénération chrétienne.
L’autorité spirituelle qui caractérisa le ministère de guérison de Christ Jésus s’exerce encore aujourd’hui. On peut vaincre l’illusion que les drogues procurent du plaisir, favorisent le discernement ou constituent une solution, en sachant que la matière n’est ni cause ni effet, et que la croyance du contraire ne repose sur aucune autorité. Comme le déclare Science et Santé: « Tout prétendu plaisir dans le péché entraînera plus que son équivalent de douleur, jusqu’à ce que la croyance à la vie matérielle et au péché soit détruite. »Ibid., p. 6.
Comprendre le caractère autodestructeur de la drogue fut pour moi le premier pas. Le deuxième point important fut le désir d’abandonner la croyance qu’on trouve de la satisfaction dans la sensualité. Et enfin, la prière — la purification de mes motifs — m’aida à agir en harmonie avec un concept plus élevé de l’homme.
C’est par la prière telle que l’enseigne la Science Chrétienne que nous pouvons discerner la liberté de l’homme à l’égard des lois matérielles et de leurs terribles effets. Par la prière, on peut accéder au point de vue spirituel d’où l’on découvre l’univers de l’Esprit. Mary Baker Eddy, qui découvrit et fonda la Science Chrétienne, écrit:
« La métaphysique, non la physique, nous permet de nous tenir debout sur les hauteurs sublimes, contemplant l’univers incommensurable de l’Entendement, scrutant la cause qui gouverne tous les effets, cependant que nous sommes forts dans l’unité de Dieu et de l’homme. » Écrits divers, p. 369. Cette façon de voir Dieu et le lien qui nous unit à Lui rend notre vie harmonieuse. A mesure que la nature illusoire des croyances basées sur la matière est reconnue — « Ce n’est pas toi » — la Vérité nous donne la domination sur les concepts erronés. Nous lisons en effet dans la Bible: « Lève-toi, sois éclairée, car ta lumière arrive, et la gloire de l’Éternel se lève sur toi. Voici, les ténèbres couvrent la terre, et l’obscurité les peuples; mais sur toi l’Éternel se lève, sur toi sa gloire apparaît. » Ésaïe 60:1, 2.
Là même où la considération erronée que la vie est matérielle prétend nous retenir captifs, la réalité spirituelle est présente. Notre identité réelle, permanente et éternelle, s’éclaire.
Nous pouvons annihiler la dépendance à l’égard des drogues, ou de tout autre soutien matériel, en revendiquant la domination que Dieu nous a donnée.
