Le souvenir de cet incident m’a souvent fait rire: un jour d’hiver, je regardais par la fenêtre de mon living-room, et que vois-je ? mon voisin, qui marchait pieds nus au milieu de la rue !
Comme je l’observais, dans la chaleur et l’aise de mon foyer, j’ai ressenti le malaise mental de la propre justification et de la critique. Ne vous rendez-vous pas compte que vous risquez de prendre froid ? ai-je pensé.
Devinez qui a attrapé ce rhume quelques jours plus tard ? C’est moi ! Comme je priais pour voir ce qui avait besoin d’être guéri dans ma pensée, je me suis rappelé l’incident et j’ai corrigé alors ma pensée. J’ai perçu clairement que Dieu, l’Entendement divin, est le seul pouvoir réel. Par conséquent, la matière n’a pas véritablement d’intelligence. Il n’y a pas de pouvoir intelligent dans la glace ou la neige, capable de produire un rhume. Dieu, le bien, remplit tout l’espace et gouverne toute Sa création, qui est entièrement spirituelle. Dans notre identité véritable, mon voisin comme moi-même étions l’idée spirituelle de Dieu, l’homme. En tant qu’idée incorporelle de Dieu, l’homme n’est jamais malade. Il n’est pas sensible aux conditions physiques ou mentales qui produisent la discordance. Comme je prenais conscience du contrôle absolu de Dieu sur ma vie, je fus rapidement guéri.
Ce fut pourtant plus qu’une guérison physique par la Science Chrétienne. En effet, ce n’était pas moi qui avais marché pieds nus sur la route verglacée; moi, j’étais resté bien au chaud à la maison.
Je n’ai jamais su finalement pourquoi mon voisin s’était aventuré dehors sans chaussures, mais cette expérience m’a enseigné une bonne leçon. La maladie n’a rien à voir avec la matière et tout à voir avec ce que croient les mortels. Ce que l’entendement humain accepte comme producteur de discordance, c’est là la question — jamais les conditions matérielles. Nous pouvons penser par exemple que le travail est « naturellement » fatigant. Nous avons peut-être l’impression que la fatigue est naturelle après un rude labeur physique. Mais il n’y a pas de loi divine qui décrète que l’activité juste doit entraîner une peine telle que l’épuisement, par exemple. C’est seulement la croyance mortelle qui dit que nous devons souffrir. La fatigue n’est pas conforme à la loi de Dieu. Puisque l’Entendement divin est toujours actif, il n’est pas de loi qui autorise l’épuisement de l’énergie, tout comme il n’en est pas qui détermine la maladie.
Sur quoi s’appuie cette affirmation ? Sur la vérité que la loi de Dieu, l’éternelle loi de l’harmonie et de la bonté infinie, est la seule loi qui soit. Puisque Dieu est le bien sans limite, nul mal, en fait, ne peut être éprouvé ou venir à la surface. Dieu, le bien, est la seule cause, et l’harmonie parfaite est l’effet. La loi divine d’harmonie ne peut pas produire la discordance. Comment la loi parfaite de Dieu pourrait-elle, en s’exprimant, se déformer en un châtiment ? Elle ne le peut pas, parce que Dieu maintient l’harmonie de Sa création. Il n’y a pas de peine à subir pour le fait que l’on a exprimé Dieu en vivant Ses qualités, des qualités telles que l’amour, la joie, l’intégrité, la patience.
Christ Jésus obéissait à la loi de Dieu. Quand il guérissait les malades, il ne cherchait pas la cause matérielle pour essayer ensuite de contourner la difficulté ou de s’en accommoder. Avec autorité, et avec la certitude que Dieu a donné à l’homme l’harmonie éternelle, notre Maître lançait un défi à la prétendue causation matérielle, la taxant d’illusion.
Le monde donne des significations différentes à la notion de « loi ». Mais une seule est juste, et elle s’applique à la loi de Dieu, qui est irrévocable, éternelle et perpétuellement bonne. La loi divine d’harmonie n’a pour résultat que ce qui est semblable à Dieu. Il ne peut y avoir de subversion, de perversion ou d’altération des lois divines éternelles de santé, d’harmonie, de sainteté et de perfection. Ces qualités s’expriment à toujours dans l’homme.
Qu’en est-il alors de la loi supposée de la matière ? De ce qui a été dit plus haut, il ressort que la matière n’est pas un législateur légitime opposé à Dieu. N’étant qu’une fausse image mentale, la matière ne peut pas vraiment penser, agir, ou causer une action quelconque. Elle ne peut s’opposer à la perfection de l’homme, l’enfant spirituel de Dieu.
L’entendement humain prétend opérer comme loi. Mais Dieu, l’Entendement divin, étant le seul législateur, la croyance humaine générale n’est jamais loi. Même si nous acceptons à tort comme une loi les croyances des gens à propos de la maladie ou de la fatigue, ces prétentions n’ont ni substance ni vérité. La croyance humaine ne peut usurper la place de la loi divine du bien. La loi du Christ, la Vérité, est toujours suprême. L’exemple infaillible d’autorité et d’unité du Christ, la Vérité, que nous a donné le Maître apporte l’harmonie dans notre vie.
Les conditions matérielles discordantes doivent être reconnues pour ce qu’elles sont: de fausses croyances, si l’on veut en venir à bout. Nous avons affaire à la pensée, non à la matière. Il faut aussi bien voir que la croyance matérielle mortelle n’a ni pouvoir ni existence. Les croyances appelées maladie, fatigue, condamnation de soi ne font pas loi. Dieu, le bien, est la seule intelligence gouvernant l’homme et la création. Et Il est immuablement intact.
Le souvenir de l’expérience avec mon voisin m’a souvent fait rire et m’a aussi rappelé la nécessité de surveiller ma pensée. Ce qui compte, ce n’est pas ce que peuvent dire les conditions physiques, mais ce que nous acceptons comme loi pour nous-mêmes. Or, quand nous apprenons à détecter les présomptions d’imperfection, de maladie, de crainte, et que nous les voyons comme des fauteurs de discorde — mentaux, non physiques — nous sommes mieux équipés pour les rejeter au moyen de la compréhension de la loi divine d’harmonie.
Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « Si un sens de maladie cause la souffrance et si un sens de bien-être la neutralise, la maladie est mentale, non matérielle. D’où le fait que seul l’entendement humain souffre, est malade, et que seul l’Entendement divin guérit. » Science et Santé, p. 270.
C’est merveilleux ! Notre réponse se trouve dans l’Entendement divin. Nous savons que faire quand nous sommes tentés de souffrir pour avoir cru à des conditions physiques discordantes: d’abord les résoudre en croyances de l’entendement humain, puis faire le dernier pas: savoir que ces croyances ne sont absolument pas plus réelles que les conditions matérielles elles-mêmes. Elles sont aussi fictives les unes que les autres. Prenez conscience du fait que l’homme n’a jamais perdu son harmonie ni sa santé. Il est l’enfant parfait de Dieu. Ensuite, demeurez dans l’influence de guérison du Christ, l’idée spirituelle de filialité, en reconnaissant que l’homme est l’expression parfaite de l’Entendement.
Le froid macadam ou le verglas ne possèdent pas réellement de pouvoir capable de transmettre la maladie aux pieds ou au corps de qui que ce soit. Est-ce que la croyance à la maladie rend celle-ci réelle ? Non. Pourquoi ? Parce que Dieu, l’Entendement divin, est le seul pouvoir, le seul législateur. Dieu est le Créateur de l’homme dont Il gouverne toute fonction et action.
Cela signifie-t-il que nous n’avons pas besoin de porter de souliers en hiver ? Non. Mais si les circonstances sont différentes de celles que nous nous attendons normalement à rencontrer et que nous agissions pour le bien, nous pouvons comprendre clairement qu’il n’existe aucune loi physique susceptible de nous condamner à souffrir.