Après une journée particulièrement chargée, nous avons parfois tendance à nous croire ou à nous dire fatigués, déprimés, frustrés, malades. Nos impressions peuvent prendre de l'importance et déterminer notre façon d'agir. Mais rien ne nous oblige à laisser des sentiments négatifs contrôler nos actions.
La Science Chrétienne enseigne que de tels sentiments peuvent être corrigés par la perception spirituelle affirmative qui met en évidence le gouvernement de Dieu. Dans son « Cantique de communion », Mary Baker Eddy pose trois questions qui remettent en question les perceptions négatives et font appel au discernement spirituel: « Avez-vous vu mon Sauveur ? Avez-vous entendu ce son joyeux ? / Avez-vous ressenti le pouvoir de la Parole ? » Voir Hymnaire de la Science Chrétienne, n° 298 (d’après la version anglaise). Ressentir « le pouvoir de la Parole » est une expérience spirituelle, une conviction profonde de la présence du Christ, une vive confiance dans le Christ, la Vérité. Cela nous vient à mesure que nous faisons taire les sens physiques pour que la Parole puisse être entendue. Selon la description du Psalmiste, Dieu dit: « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu. » Ps. 46:11.
Il ne s'agit là en aucune façon d'un sentiment de nature émotionnelle ou sensorielle. C'est l'acceptation inspirée de la communication divine, et non une réaction au stimulus du sens physique. La conviction spirituelle produit la paix et non l'agitation, l'harmonie et non la douleur, la confiance et non la peur. Elle fait pénétrer dans notre expérience une mesure de la Vérité salvatrice, enseignée et exemplifiée par Jésus Christ, et dont les prophètes et les disciples saisirent des lueurs. Paul, qui savait ce que signifie ressentir profondément la présence du Christ, la Vérité, expliqua: « J'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. » Rom. 8:38, 39.
La Science Chrétienne nous enseigne comment répondre affirmativement à la question: « Avez-vous ressenti le pouvoir de la Parole ? » Elle nous montre comment être sûrs que nos sentiments émanent bien du sens spirituel, communiquent seulement la vérité, reposent sur le pouvoir divin, et répondent à la Parole de Dieu. Cette Science nous libère des limitations et des épreuves que les sens physiques tendraient à imposer à l'humanité.
Les sensations physiques représentent l'argument persistant selon lequel la vie serait dans la matière. Les sensations communiquées par les diverses parties du corps peuvent bien transmettre soit la douleur, soit le plaisir, le rapport qu'elles donnent est une fausse communication, parce qu'il n'a aucun fondement dans l'homme de la création de Dieu, notre réelle identité, qui est entièrement spirituelle.
La Science Chrétienne met fin sans conteste à la tromperie globale des sens matériels. « Il n'y a ni vie, ni vérité, ni intelligence, ni substance dans la matière », nous dit Mary Baker Eddy dans Science et Santé. Des milliers de Scientistes Chrétiens ont prouvé de façon incontestable la vérité de ces paroles. Dans cet « exposé scientifique de l'être », Mary Baker Eddy continue ainsi: « Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout. » Science et Santé, p. 468.
L'Entendement divin, qui est Esprit, ne communique jamais aucune sensation dans la matière, aucune impression de matière, ni aucune crainte de la matière. Ce que l'Entendement ne communique pas n'existe pas. En conséquence, il n'y a aucune réalité dans les sens physiques ni dans ce qu'ils affirment. Qu'ils nous informent de la douleur, qu'ils émettent des théories sur son emplacement et sa nature, qu'ils insistent sur sa réalité et nous avertissent de ses effets, ils ne disent jamais la vérité. Leurs suggestions ne méritent aucune confirmation ni tolérance de notre part, et peuvent être surmontées par notre confiance dans le pouvoir divin de la guérison.
Le sens spirituel, lui, dit la vérité, affirme que l'homme est sujet non à de fausses impressions, mais seulement à ce qui est vrai, qu'il est non pas asservi aux sensations matérielles, mais entièrement soumis au gouvernement de Dieu.
Nous assurant de l'harmonie et de la santé, la perception chrétienne ne nous prive pas de la joie et de la satisfaction, elle enrichit ces qualités. L'amour que nous ressentons envers les autres, notre réaction à la beauté, nos aspirations, notre courage et notre force, proviennent non des sens physiques, mais d'une conscience intérieure profonde du pouvoir du bien. Cette conscience n'est pas abstraite, ni austère, ni d'une froide intellectualité. Elle n'exige pas que l'on soit un ascète. De fait, ressentir le pouvoir de la Parole permet d'avoir des activités humaines plus agréables, plus constructives et plus enrichissantes.
L'homme, obéissant à la loi de Dieu, ressent la réalité spirituelle de l'être, il connaît pleinement la présence divine. Il n'est pas affecté par les faux stimulus des sens physiques, il est toujours un avec le bien. Il lui est impossible d'être séparé de l'harmonie, du bien. Il ne peut pas connaître la souffrance parce qu'il ne ressent que l'Amour divin. Il ne craint ni pour sa vie ni pour sa santé, car il vit en Dieu. La pureté, l'intégralité, la constance, la justice demeurent en lui, et il est assuré de la santé, de l'innocence et de la force. Connaissant sa nature semblable à Dieu, il ne peut se sentir moins que cela.
Par suite d'une blessure au genou, j'ai un jour éprouvé une douleur intense, de la gêne dans mes mouvements et la peur de devenir infirme. Mais la phrase: « Avez-vous ressenti le pouvoir de la Parole ? » remit en question ces croyances et me força à admettre que ce dont j'avais besoin, ce n'était pas simplement de ressentir moins de douleur, moins de gêne, moins de peur, mais de remplacer une notion matérielle de la sensation par une reconnaissance spirituelle profonde de la présence et de la loi de Dieu. J'étudiai et mis en application les synonymes de Dieu donnés à la page 465 de Science et Santé, et cela m'aida à clarifier et à discipliner ma pensée jusqu'à ce que je sache que j'étais en mesure de comprendre et de ressentir l'effet de chacun d'entre eux.
Ainsi, je pouvais ressentir l'activité ininterrompue de la Vie, manifestant entrain et maîtrise, libérant la pensée et le corps de la limitation et de la peur. La douce étreinte de l'Amour était là pour me soutenir, me rassurer et me protéger de la dureté de la douleur et de la discorde.
Je commençai à comprendre la discipline spirituelle du Principe vin, exigeant l’obéissance à la loi de la création et ne tolérant aucune mauvaise volonté, aucune résistance, ni aucune négligence susceptibles de m’en détourner. L’influence sacrée de la Vérité confirmait l’intégrité de l’homme et refusait d’admettre qu’une erreur ou une faute puisse causer une punition ou un désavantage. La beauté radieuse de l’Ame révélait la forme parfaite et l’intégralité de l’être. Cela me permit de rejeter les menaces matérielles de déformation ou de distorsion. La brillante illumination de l’Entendement projetait des idées claires et des facultés non diminuées, éliminant par son éclat toute pensée d’ignorance, de confusion ou d’obscurité.
En méditant six de ces synonymes, je fus amenée à obéir à l’invitation pressante de Science et Santé en ce qui concerne le septième: « Ressentons la divine énergie de l’Esprit, qui nous mène au renouvellement de la vie et ne reconnaît aucune puissance mortelle ou matérielle capable de détruire. » Ibid., p. 249.
La guérison ne fut ni rapide ni facile, mais impressionnante et complète. La domination sur ces sensations des sens vint avec la profondeur de la reconnaissance spirituelle qui me permit de répondre par « oui » à la question: « Avez-vous ressenti le pouvoir de la Parole ? »
Quelle joie nous éprouvons lorsque nous ressentons véritablement la grâce de Dieu, révélant l’héritage divin de l’homme et assurant une guérison permanente et immédiate.
