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La maturité sous un autre angle

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 1985


Dans le Sermon sur la Montagne, Christ Jésus a dit à ses disciples: « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » Matth. 5:48. On a fait observer que le mot « parfait » employé dans la version française de ce verset de la Bible présente également, dans le texte grec original, le sens de « parvenu à complète maturité ».

Progresser vers la complète maturité, dans une acception scientifique chrétienne, c'est parvenir graduellement à se voir, en vérité, comme la ressemblance spirituelle complète de Dieu, qui est l'Esprit, le Tout-en-tout, le grand Je suis. C'est aussi arriver à vivre à un plus haut degré, dès maintenant dans notre existence humaine, la nature de l'homme véritable.

Les progrès qui nous rapprochent d'une telle maturité sont le signe d'une régénération chrétienne en cours, le signe que nous travaillons à notre salut. Mais cela est certainement très différent de la façon dont on conçoit généralement le mûrissement humain, d'un point de vue physiologique et psychologique.

Le processus physique, en effet, est étroitement lié à la théorie mortelle sur l'origine de l'homme, qui tient à tort pour assuré que l'être individuel a un point de départ biologique. L'idée générale que la vie existe dans la matière suggère que l'existence évolue conformément à un schéma bien défini comportant des transformations d'ordre physiologique et émotionnel. En vertu de cette hypothèse, la vie procéderait d'un œuf fertilisé, pour passer ensuite d'un embryon à la naissance d'un individu. Après la naissance, on se trouverait devant une réalisation toujours plus poussée des aptitudes, des capacités et des caractéristiques individuelles, une progression, du déplacement à quatre pattes jusqu'à la marche, du babillage à la communication verbale complexe, de l'ignorance et de l'instinct à la connaissance et à la raison. Cette théorie avance qu'il y a ensuite cessation quasi totale du processus de maturation tandis que se déclenche un autre processus, celui du déclin et de la dégénérescence.

Mais Mary Baker Eddy affirme dans Science et Santé: « Parce que l'homme est le reflet de son Créateur, il n'est pas sujet à la naissance, à la croissance, à la maturité, à la décomposition. » Dénonçant ensuite la nature illusoire de ces croyances, notre Leader affirme: « Ces rêves mortels sont d'origine humaine, non divine. » Science et Santé, p. 305.

Le fait est qu'en vérité, l'homme est le reflet de son Créateur. Et selon la logique scientifique aussi bien que dans le traitement par la Science Chrétienne, nous apprenons qu'il est nécessaire de prendre pour point de départ la première et la seule cause, Dieu, pour en tirer ensuite nos conclusions sur l'effet, l'homme. Par exemple, nous pouvons faire le raisonnement que Dieu, l'Esprit parfait, l'Entendement infini, n'est pas soumis à un processus de maturation, puisque l'Entendement est complet, qu'il est le Tout-en-tout — et il en est éternellement ainsi.

L'homme réel, la manifestation parfaite de Dieu, Son pur reflet, ne peut donc qu'être éternellement complet, intact, sans qu'il soit besoin d'ajouter quoi que ce soit à son être. Dans une telle perspective scientifique chrétienne, on peut en conclure que l'homme a toujours été et doit toujours être « dans sa pleine maturité », au sens qu'il est déjà parfaitement complet. Et la perfection spirituelle ne s'affaiblit pas.

Une erreur fondamentale inhérente à la théorie matérielle sur la façon dont un individu parvient à la maturité est de présumer que la pénurie est chose naturelle et normale dans notre existence. La croyance prétend que l'homme est créé dépourvu de ce qui lui est nécessaire ou avec des potentiels non réalisés et qu'il doit passer la plus grande partie de sa vie à essayer d'acquérir ce qui lui manque ou d'accomplir ce qui n'a pas été réalisé. Mais ceci n'est que le point de vue mortel de l'existence. La réalité, c'est que Dieu, le bien infini, ne connaît aucun manque. Et l'homme réel, l'immortelle manifestation de Dieu, ne manque de rien non plus. La vérité spirituelle au sujet de la continuité de l'être, la vérité que l'homme ne fait qu'un avec Dieu à tout jamais, inclut également le fait de l'intégralité de l'être: aucune qualité ne manque à l'expression de l'Entendement. A aucun moment l'homme n'est privé de quoi que ce soit dont il aurait besoin pour accomplir le dessein du Père.

La notion que le processus physiologique et émotionnel de la maturation serait une loi prédominante de notre être réel constitue une méprise. Quand nous démasquons cette illusion, notre travail de guérison s'en trouve renforcé, en particulier dans certains cas impliquant des enfants. Par exemple, les croyances relatives aux maladies infantiles se fondent en partie sur la supposition que l'immaturité d'un enfant le rend sujet à certains types d'affections, du fait qu'il ne s'est pas encore suffisamment aguerri pour pouvoir y résister efficacement. On rencontre également la position selon laquelle il est nécessaire en fait d'avoir eu certaines maladies pour que soit mené à son terme le processus établissant la « protection » nécessaire, ou immunité. Mais cette théorie n'assure aucune protection, car nous en restons alors simplement avec la croyance que le mal, la mortalité, produit ou fait régner un bien temporaire et limité. Et comme Jésus l'a déclaré: « Si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne peut subsister. » Marc 3:25.

D'autres problèmes auxquels les enfants peuvent avoir à faire face sont attribuables en partie aux croyances selon lesquelles le jeune enfant est dépourvu des capacités physiques voulues, qu'il manque encore de coordination, qu'il a un développement mental incomplet, qu'il ne sait pas encore comment se débrouiller dans la vie ou n'a pas encore acquis l'expérience requise pour cela, et qu'à tous égards il a des limites dues à son manque de maturité.

Mais la vérité de l'être soutient que l'idée de Dieu, l'homme — l'identité réelle incorporelle de chacun de nous et donc aussi des enfants — est d'ores et déjà absolument parfaite et complète. Il n'existe pas dans l'Entendement d'idée partiellement formée, d'idée incomplète, d'expression imparfaite, de manifestation inadaptée.

Nous pouvons voir également que l'innocence spirituelle est naturelle à l'enfant de Dieu. Ce que nous comprenons et démontrons de la pureté spirituelle nous sert de « cuirasse et de bouclier » contre les agressions des croyances matérialistes du monde, dont les impostures visent aussi bien notre santé que notre moralité. Selon un point de vue mortel des choses, l'individu ne progresserait et ne parviendrait à la maturité qu'aux dépens de son innocence, de sa pureté, de son entrain, de sa confiance, de sa spontanéité, de sa joyeuse expectative du bien, et ainsi de suite. Bien au contraire, l'innocence spirituelle n'est pas et ne peut pas être perdue avec l'accession à la véritable maturité.

Les qualités de l'enfant, qui dérivent de Dieu, doivent être chéries et entretenues dans notre existence, et ne jamais être « dépassées ». Comme l'a indiqué Jésus: « Si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. » Matth. 18:3. Et il est de fait que les qualités de l'enfant, loin d'être le signe d'une personnalité naïve, indiquent de la maturité spirituelle. Vivre les qualités de Dieu, de l'Ame, nous dote de force et de maîtrise, au lieu de nous rendre faibles et fragiles. Nous pouvons commencer à nous rendre compte que jamais l'homme n'est sous l'emprise du mal, de la maladie ou de la destruction.

C'est donc avec une véritable autorité scientifique que nous pouvons savoir que le processus mortel et matériel menant à la maturité ne fait pas partie du plan de Dieu pour Sa création, ni de l'être réel de l'homme. Il n'en reste pas moins que, comme indiqué au début de cet éditorial, nous devons avoir grand soin de ne pas négliger la haute responsabilité qui nous incombe individuellement dans notre vie humaine de croître spirituellement: de travailler comme nous y sommes appelés à notre salut individuel, d'apprendre les leçons morales et spirituelles que nous avons besoin d'apprendre. Il faut que nous consentions à faire des progrès, à mieux comprendre ce qu'est exactement notre relation à Dieu, à nous adapter à la révélation de la Vérité divine, à changer de mode de pensée et à nous dépouiller des vieilles idées fausses pour accéder à la réalité spirituelle nouvelle. Nous pouvons nous tenir constamment prêts à une tranformation de la conscience humaine.

C'est le progrès spirituel et non un développement biologique qui nous place au-dessus des limites et des chaînes du sens matériel, jusqu'à la prise de conscience que l'être de l'homme est dès à présent libre de toute entrave. A mesure que se développe notre compréhension de la Science du Christ, nous acquérons une vive conscience du déroulement continu du bien dans le royaume de Dieu, de la gloire infinie, sans repli ni déclin, de l'univers, y compris l'homme, créé par l'Esprit divin. Nous apportons la preuve de cette compréhension croissante de l'être réel par les guérisons. Et notre travail de guérisseurs spirituels fournit un signe incontestable de la maturité à laquelle, en tant que chrétiens, nous avons atteint.

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