Tout développement de l'idée divine, Christ, dans la conscience humaine, répète de façon modeste l'avènement à jamais inégalable de Christ Jésus. Jésus dit à Nicodème: « Il faut que vous naissiez de nouveau. » Jean 3:7. Les Évangiles déclarent l'homme fils de Dieu et fait à Son image et impliquent la nécessité pour nous de revendiquer cette filialité en étant les disciples du Christ. Ce message diffusé par les Évangiles nous apporte à nous aussi la renaissance spirituelle.
La régénération spirituelle n'est-elle pas, dans chaque cas, la manifestation grandissante de cette pureté spirituelle et de cette communion fervente intime avec Dieu ? Dieu est la seule Mère et le seul Père de l'homme: n'est-ce pas là une vérité fondamentale qui assure et vivifie notre renaissance spirituelle ? On peut donc dire d'une certaine façon que la régénération de chacun de nous provient d'une conception virginale.
Grâce à la prière quotidienne et à une mise en pratique consciencieuse constante, celui qui, dans une certaine mesure, connaît une nouvelle naissance spirituelle, accueille comme étant sienne la manifestation de l'individualité spirituelle véritable de l'homme. Il découvre au fond de son vrai moi les qualités que Marie, la mère de Jésus, a exprimées concrètement — qualités qui, fidèlement et humblement, donnent naissance à son identité, nouvellement découverte, d'enfant spirituel de Dieu et la protège. On trouve aussi des qualités — celles de Joseph — qui, à travers la charité et l'obéissance, apportent force et protection spirituelles. Ainsi, grâce à la fidélité et à l'amour dérivés de Dieu qui nous nourrissent et nous protègent, notre nature Christ — innée en nous — apparaît progressivement à la vue humaine. C'est ainsi que, comme l'exprime Paul, nous revêtons « l'homme nouveau » Éph. 4:24..
Maints chrétiens sincères ont remarqué, chez d'autres ou en euxmêmes, les améliorations qui se produisent grâce à la régénération individuelle: la nouvelle naissance. C'est peut-être ce qui fait du chant de Noël de Phillips Brooks, « O Bethléhem », un cantique bien connu en Amérique du Nord:
Si la charité veille,
Si la foi veut le ciel,
A nos yeux point le jour réel,
De nouveau, c'est Noël ! Ce chant de Noël se trouve dans l'Hymnaire de la Science Chrétienne au n° 222.
L'événement qui est célébré à l'époque de Noël, la naissance de Jésus de Nazareth, semble être perçu surtout comme la venue du Sauveur individuel et personnel de l'humanité. Mais son avènement peut aussi être considéré comme un nouveau développement, la manifestation la plus élevée possible de l'idée-Christ dans l'histoire humaine. Cette idée-Christ est réapparue à notre époque dans la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce). Le message et la mission de ce Christ incorporel sont à la fois individuels et collectifs. Et les progrès que fait chaque individu pour s'élever spirituellement portent témoignage du pouvoir rédempteur de ce message transcendant.
Mary Baker Eddy, Découvreur et Fondateur de la Science Chrétienne, a ressenti de façon exceptionnelle un sens plus large de Noël, un Noël qui ne cesse jamais. Elle a perçu qu’ « une nouvelle naissance » était indispensable au christianisme, car la guérison — son élément vital — présentée si magistralement par Jésus avait été perdue de vue au cours des siècles.
Qu'est-ce qui est réapparu lors de cette seconde venue du Christ à la chair, la découverte de la Science Chrétienne ? On peut trouver une réponse dans cette déclaration de Mary Baker Eddy: « A des époques différentes l'idée divine revêt des formes différentes, selon les besoins de l'humanité. A notre époque elle revêt, avec plus d'intelligence que jamais auparavant, la forme de la guérison chrétienne. C'est là le petit enfant que nous devons chérir. » Écrit divers, p. 370. Au sujet de la Science Chrétienne — la structure et la substance du petit enfant de la guérison chrétienne — Mary Baker Eddy écrit: « ... la Fondatrice de la vraie Science Chrétienne a passé toute sa vie à lui donner naissance. » Ibid., p. 39.
C'est là la relation entre notre Leader et la guérison chrétienne. Et notre relation à nous, quelle est-elle ? Est-ce seulement en période de crise que nous ménageons une place à ce petit enfant ? Ou avons-nous dédié notre vie à la guérison chrétienne ? En tant qu'étudiants et praticiens de la Science Chrétienne, n'est-ce pas notre rôle d'adopter et de chérir le petit enfant — de comprendre et de démontrer sa Science — afin qu'il puisse délivrer de la croyance à la matière toute l'humanité, nous y compris ? C'est en donnant au petit enfant de la guérison chrétienne toutes les occasions possibles de se développer que cela s'accomplira.
Peut-être sommes-nous parfois tentés de penser que nous pouvons résoudre un problème — par exemple obtenir une guérison ou nous faire un ami — plus rapidement et plus aisément par un moyen humain qu'en laissant faire le petit enfant. Mais en choisissant de donner à la guérison chrétienne l'occasion de faire ses preuves par notre pratique, nous découvrirons une voie meilleure. Nous pouvons mettre en évidence les possibilités de la guérison chrétienne en mettant mieux à profit chaque occasion qui nous est offerte de développer nos aptitudes de praticiens de la Science Chrétienne. La guérison chrétienne est pleinement capable de faire pour tous les autres ce qu'elle a fait pour les premiers disciples de Jésus, donc de nous guérir des suggestions de péché et de maladie enracinées dans l'illusion selon laquelle l'homme existerait en dehors de l'Esprit, l'Ame.
L'ancienne conception de l'homme en tant que mortel et matériel disparaît dans la nouvelle naissance continue qu'exige la fidélité à la guérison chrétienne. Comme le petit enfant de la guérison chrétienne grandit dans notre cœur pendant que le nouvel homme apparaît dans notre vie, l'office de praticien de la Science Chrétienne prend forme de façon pratique et efficace pour nous et pour l'humanité.
A notre époque, la guérison chrétienne, telle que la pratique de la Science Chrétienne l'a fait renaître, doit affronter des difficultés, tout comme l'enfant Jésus a dû en affronter. Mary Baker Eddy explique dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Le froid dédain, la résistance opiniâtre, l'opposition des églises, des lois nationales et de la presse sont encore les précurseurs de l'apparition complète de la vérité. » Science et Santé, p. 224. Mais, sans devoir aller jusqu'en Égypte, nous avons un refuge où est préparé pour nous un abri contre ces Hérodes modernes. Cet abri, nous le trouvons dans la prière scientifique chrétienne.
Nous avons l'autorité divine pour savoir que ni le petit enfant de la guérison chrétienne ni la venue de l'homme nouveau à la lumière, grâce à la nouvelle naissance, ne peuvent être séparés de leur source spirituelle ou l'un de l'autre. Toutefois, bien que la prière fidèle soit nécessaire, la continuité de la guérison chrétienne ne dépend pas des seuls efforts humains. Et par ailleurs, elle ne peut pas être anéantie, par quelque moyen que ce soit. L'individualité de l'homme, spirituelle et véritable, ainsi que la Science de la guérison chrétienne, sont à la garde de Dieu et donc l'objet de Son amour constant et dévoué. Nous devons en être conscients et le démontrer.
La guérison chrétienne ne disparaîtra pas par manque de témoins et ne sera pas chassée de la surface du globe par manque de compréhension ou en raison d'une utilisation frauduleuse. Partout où veille la charité, partout où la foi est dans l'expectative, Noël viendra, à tout jamais.