Dans le cadre d'un programme de télévision de la BBC, en général très apprécié aux États-Unis pour sa haute qualité, son intégrité et sa profonde humanité, on a présenté dernièrement une série de huit épisodes, intitulée Nancy Astor. La série a commencé le 15 avril 1984, et s'est poursuivie pendant huit semaines. Le personnage principal est une étudiante de la Science Chrétienne
Christian Science (’kristienn ’saïennce). Cette Américaine de naissance devint « Lady Astor » après avoir épousé un Anglais et fut la première femme anglaise membre du Parlement — personnage qui occupa une place de haut rang dans toute l'actualité précédant la seconde guerre mondiale.
Cette dramatique fut d'abord présentée en Grande-Bretagne, où il devint très vite évident que l'on avait pris de grandes libertés avec la réalité biographique. On y déformait aussi, apparemment dans le but de renforcer l'effet dramatique, le rôle qu'avait joué la Science Chrétienne dans la vie des personnages principaux.
Un lecteur du Radio Times écrivit ceci: « ... le portrait que l'on a tracé d'elle [Lady Astor] semble diamétralement opposé à tout ce que chérissent les Scientistes Chrétiens en fait de conduite et de caractère. Je suis sûr qu'ils doivent se sentir profondément blessés de cette fausse impression donnée. » Radio Times, Londres, 1-7 mai 1982.
Quelle doit être l'attitude des Scientistes Chrétiens devant cette présentation ? Comment doit-on réagir au jugement implicite défavorable de la Science Chrétienne qui semble marquer ce programme ou toute autre représentation conventionnelle du même genre que l'on trouve dans le roman ou au cinéma ? La réponse est on ne peut plus simple: il faut adopter une attitude profondément chrétienne.
Une attitude chrétienne élimine complètement la colère et ne laisse pas subsister la moindre amertume; elle exclut tout sentiment d'être offensé. Une réaction basée sur la compréhension spirituelle plutôt que sur les sens personnels apporte la ferme assurance du gouvernement irrésistible de Dieu et de Son intelligence équitable et omniprésente qui s'exprime en l'homme.
Si l'on veut guérir l'idée fausse que se fait le public — et il faut bien espérer le faire — une optique chrétienne plutôt qu'une attitude conventionnelle est nécessaire, car à un extrême, cette dernière peut se hérisser d'indignation, à l'autre, elle prétendra suavement qu'une action spirituelle n'est pas nécessaire. Mais l'approche chrétienne part des paroles mêmes de Christ Jésus.
Le Maître n'a pas dit que le fait de le suivre assurerait la popularité. Il dit de ceux qui le suivaient: « Je leur ai donné ta parole; et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. » Jean 17:14. Mais Jésus ne pria pas pour que ses disciples s'isolent dans une tour d'ivoire paisible ou soient ôtés du monde. Il expliqua: « Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde. » Jean 16:33.
Cette compréhension chrétienne ressemble un peu à l'ampleur et à la profondeur calmes que l'on sent parfois sous un ciel plein d'étoiles. Nous nous rendons compte alors que ce qui importe, ce n'est pas l'opinion du monde, quelles que soient l'habileté et l'ampleur avec lesquelles elle s'impose, mais le paisible déroulement de Dieu, l'Esprit, dans le cœur humain. Ce qui compte, c'est ce qui a apporté inspiration et guérison dans notre vie. Et nous savons que cette grâce et cette puissance divines, plus que n'importe quoi, offrent à la race humaine la promesse de la dignité et de belles réalisations — et même une existence qui ne connaît pas de fin.
L'amour détaché de soi exige donc de nous la plus haute loyauté à ces vérités spirituelles qui nous ont formés, même si momentanément nous devons nous sentir mal à l'aise avec les autres. Après tout, ces vérités ne sont pas « confessionnelles »; elles sont essentielles à l'espoir et au salut de l'humanité. En fait, Mary Baker Eddy, la Fondatrice de la Science Chrétienne, avait grande confiance dans la capacité qu'a la vox populi, sous la providence de Dieu, d'obéir à la vérité spirituelle. Voir Écrits divers 80:20-22.
La critique ne peut pas vraiment nuire, mais elle peut se transformer en bien. Elle peut être salutaire. Elle peut nous forcer à sonder notre cœur en toute humilité pour voir à quel point nous nous conformons à la norme chrétienne. Il n'est pas question que la volonté humaine se fasse passer pour force de caractère, ni que l'arrogance se déguise en autorité spirituelle. Mary Baker Eddy insiste absolument sur la nécessité de la régénération du caractère dans la pratique de la Science Chrétienne. Elle écrit par exemple: « Si le Scientiste Chrétien a assez d'affection chrétienne pour gagner son propre pardon et une approbation semblable à celle que Marie-Madeleine obtint de Jésus, alors il est assez chrétien pour traiter ses patients scientifiquement et user de compassion envers eux; et le résultat correspondra à l'intention spirituelle. » Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 365.
Mais est-ce que cela veut dire que le Scientiste Chrétien reste passif devant la critique, espérant que d'une manière ou de l'autre, l'opinion publique va s'améliorer avec le temps ? Pas du tout ! Il faut maintenir une pensée éveillée, active. Il y a un grand travail à faire et tous ceux qui s'y mettent en bénéficient individuellement et collectivement. Mary Baker Eddy était aussi certaine que la prière des Scientistes Chrétiens pouvait renverser la tendance de l'entendement charnel à donner une fausse représentation de la spiritualité, qu'elle l'était de la possibilité de guérir la maladie et le péché par la prière.
La prière révèle la vérité de la réalité divine. Elle démontre l'opposé de ce que l'entendement mortel, ou mentalité basée sur des prémisses matérielles, considère comme normal et naturel. Elle révèle que le fait métaphysique l'emporte sur les circonstances matérielles. Mary Baker Eddy écrit: « Ce qui gouverne l'homme, c'est la Vérité, non l'erreur, l'Amour non la haine, l'Esprit non la matière. » Ibid., p. 420. Ainsi, la prière peut nous enseigner que l'existence ne dépend pas d'une unanimité d'opinions ni de quelque atmosphère de pensée apparemment prédominante. Nous pouvons donc nous attendre absolument à rencontrer chez les autres plus de sympathie et une compréhension plus cordiale qu'auparavant. Sous les directives de l'Amour divin, nous pouvons trouver et mettre à profit de nouvelles occasions de répondre à l'espoir qui est en nous et nous serons prêts — spirituellement prêts — à faire part du message de guérison.
Nous verrons aussi que l'atmosphère prédominante est en fait celle du seul Entendement omnipotent, Dieu. Comprenant cela, et en étant plus pleinement conscients, nous le démontrerons davantage. Tel est le fait scientifique; notre fidélité à le démontrer, voilà comment s'écrit l'histoire.