On nous dit qu'un changement est aussi bienfaisant que le repos, et pourtant peu d'entre nous se sentent à l'aise lorsqu'ils ont à faire face à un changement radical. Beaucoup préfèrent une petite vie tranquille se rassurant par des formules telles que: « Mieux vaut le mal que l'on connaît que celui qu'on ignore. » La Bible nous raconte comment les enfants d'Israël, libérés de l'esclavage par un Pharaon réticent et conduits à travers le désert où les choses devenaient difficiles, furent si effrayés qu'ils regrettaient d'avoir quitté l'Egypte.
Notre monde moderne est en perpétuel changement. Rien en lui ne paraît stable ni durable. La valeur de l'argent est instable, les emplois changent ou disparaissent, les familles se divisent, les amis et les êtres chers vont et viennent. Bien des entreprises font faillite ou sont reprises par d'autres, des gouvernements tombent ou sont renversés. Au milieu de tout cela, à quoi pouvons-nous nous raccrocher ? Sur quoi pouvonsnous vraiment compter ? La vraie sécurité peut-elle se trouver dans l'argent, dans les devises étrangères, dans l'or, dans les terrains, dans les possessions ? La valeur de toutes ces choses peut facilement varier.
La Science Chrétienne, reconnaissant que dans la vie et les enseignements de Christ Jésus se trouve la réponse à tous les problèmes, nous montre que seul Dieu reste inchangé et immuable — le même dans le passé, le présent et éternellement — et qu'aucun changement intervenant dans notre vie ne peut nous séparer de Son infinie source d'inspiration, de soutien et d'amour illimité. Il y a des siècles, Paul énuméra quelques-unes des circonstances susceptibles d'éveiller la peur en nous. Il écrivait: « J'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. » Rom. 8:38, 39.
Lorsque j'étais parachutiste et que je luttais contre l'angoisse précédant le saut, j'utilisais ces paroles de Paul, tout spécialement celles relatives à la hauteur et à la profondeur pour m'aider à prendre conscience que je ne pouvais sauter hors de la protection de Dieu. Récemment, j'eus l'occasion d'appliquer d'autres aspects de cette merveilleuse citation. Durant plusieurs mois, j'avais essayé de me faire avancer ou muter, plutôt que de quitter mon travail. Je semblais être dans une impasse dans laquelle mon travail devenait toujours plus ennuyeux et frustrant. Je savais que la bonne façon de sortir de cette situation était d'exprimer plus d'amour, plus de serviabilité, et aussi d'améliorer la qualité de mon travail autant que cela m'était possible; et j'entrepris de le faire. En même temps, je priai pour voir clairement que la place de l'homme dans le plan de Dieu est assurée et protégée. Inopinément, on me demanda d'aller dans une autre filiale de la compagnie et de continuer de là mon travail.
Pensant que cela pouvait être la réponse à ma prière, j'acceptai, mais fus très vite placé devant plusieurs problèmes désagréables. Il apparut que le poste que je quittais était destiné à un ami personnel de mon patron. Et l'endroit où j'allais travailler se trouvait très loin de chez moi. De plus, je ne connaissais personne dans le service auquel j'étais affecté et mon nouveau chef ne m'inspirait guère. Je commençai à penser que j'avais commis une grave erreur en acceptant ce changement.
Mais j'étais devenu un combattant chevronné sur le champ de bataille des suggestions erronées et je me mis au travail. Premièrement, je me rappelai les paroles de Paul, qui dit que « ni les puissances... ni les choses à venir... ni aucune autre créature » ne pouvaient nous séparer de l'amour de Dieu. J'abandonnai donc tout ressentiment à l'égard de celui qui allait prendre ma place et le mis au courant du mieux que je pus, lui promettant d'être à sa disposition autant qu'il le désirerait. Je vis clairement que je serais en présence de Dieu où que j'aille, et n'oubliai pas de Le remercier pour cette occasion qui m'était donnée de prouver que j'étais inséparable de Dieu, en surmontant des sentiments d'insécurité et de crainte de l'échec. Je fus puissamment réconforté par les paroles du cantique 148 de l'Hymnaire de la Science Chrétienne ; les quatre premiers vers répondaient pleinement à mon besoin:
En l'Amour je demeure,
Je ne crains nul danger ;
Confiant à toute heure,
Là, rien ne peut changer.
Inutile de dire que ce transfert s'est avéré profitable. Dans mon nouveau poste, je fus accueilli avec toutes sortes de gentillesses. Je découvris que les déplacements ne m'occasionnaient aucune fatigue, car ils se faisaient sur des routes tranquilles dans une campagne verdoyante et reposante. Dès la première semaine, je commençai à obtenir de bons résultats. Cela me causa une grande satisfaction et le merveilleux sentiment d'être utile. Au sens propre comme au figuré, de « riches pâturages » apparaissaient, ainsi que le promet la suite du cantique déjà cité, et le « ciel radieux » remplaçait les « sombres nuages ». Et cela n'était que le commencement de progrès encore plus grands.
Si vous vous trouvez devant un brusque changement dans votre situation avec la crainte et l'incertitude que cela provoque souvent, rappelez-vous que votre relation à Dieu ne sera pas du tout affectée. Et ce fait peut être prouvé. Vous êtes complètement à l'abri et en sécurité, abondamment pourvu de tout bien, où que vous soyez. Dans Science et Santé, Mrs. Eddy nous rappelle ceci: « L'Amour peut faire de la circonstance même que, dans votre souffrance, vous appelez un châtiment et une affliction, un ange que vous avez reçu pour hôte sans le savoir. » Science et Santé, p. 574. Et nous pouvons lire en particulier dans sa définition des « anges »: « Pensées de Dieu se communiquant à l'homme; intuitions spirituelles, pures et parfaites... » Ibid., p. 581.