Récemment notre journal local a publié une série d'articles sur les malformations génétiques et sur les conséquences financières et psychologiques du fait d'avoir des enfants. Il présentait même des théories contradictoires concernant la manière d'accoucher, d'élever et d'éduquer les enfants. Quiconque lisait ces articles pouvait certainement en conclure que ce qu'on appelle « le don de la vie » représente une offre passablement hasardeuse. En cette période de Noël, alors que notre attention se porte sur le sens et sur le but de la naissance et de la vie, il m'est souvent arrivé de penser à deux récits de la Bible qui présentent deux réactions totalement différentes concernant la naissance.
Dans les deux cas, une très haute espérance et une terrible tragédie semblent s'enchevêtrer. La réaction du premier personnage vis-à-vis de sa naissance est faite de sentiments conflictuels, d'échec et de désespoir quasi insurmontables. « Périsse le jour où je suis né, s'écrie Job, et la nuit qui dit: Un enfant mâle est conçu ! » Job 3:3.
La naissance du second se produisit dans des circonstances difficiles: la vie n'était pas facile à cette époque ! Bien entendu, c'est de Christ Jésus qu'il est ici question. Cependant, la réaction de la mère de Jésus, qui avait une pensée plus spiritualisée, fut infiniment différente de la malédiction lancée par Job sur sa propre naissance. Pour Marie, il y avait une raison spirituelle fondamentale de dire: « Mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur... parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est saint. » Luc 1:47, 49.
Considérant les choses du point de vue de notre époque, après des siècles d'histoire chrétienne, il pourrait ne pas paraître juste de comparer Job à Marie; en effet, celui-là est généralement présenté comme l'archétype du simple mortel, tandis que Marie est considérée par certains chrétiens comme la mère de Dieu. Mais, au-delà de l'immense débat historique sur le sens de l'épreuve de Job et sur l'identité de Jésus et de Marie, leur attitude devant le problème de la naissance et de la vie soulève une question qui est intimement liée à notre propre vie. Et c'est celle-ci: que devons-nous faire lorsque nous nous trouvons seuls, aux confins solitaires de nos désirs et de nos besoins ? Lorsque cela nous arrive, lorsque les projets longuement chéris et les sécurités familières semblent balayés par les circonstances, à quoi pouvons-nous vraiment nous raccrocher ? Qu'avons-nous véritablement pour nous aider, nous guérir, nous sauver ?
Est-ce trop demander que d'espérer qu'un christianisme spirituel et profond puisse intervenir et nous secourir ? Non ! En effet, désirer de tout son cœur voir l'Amour percer l'obscurité mentale et donner sens, vigueur et plénitude à notre vie est une aspiration qui a véritablement sa source en Dieu. C'est l'évidence naissante de la vie éternelle et de la compréhension si longuement attendues, mais que l'on ne voit pas encore. Cette soif de connaître la Vie, Dieu, le bien, ainsi que notre place dans Son univers, fait avancer la question de l'origine de l'homme bien au-delà des limites biologiques dépassées, même si elle répond simultanément aux besoins pratiques de la vie quotidienne.
Ce n'est pas de simples abstractions philosophiques que nous parlons ici. Il existe une Science du christianisme démontrable, qui peut donner un sens à la naissance et à la vie humaines. La Science Chrétienne enseigne qu'il existe un Principe intelligible à la base des œuvres de guérison de Jésus, comme à celle de la joie et de la sécurité de Marie au milieu des circonstances humaines adverses et de la guérison finale de Job. Dans chacun de ces cas, la guérison et la bénédiction ne furent pas l'effet d'une remise en ordre par la loi matérielle ni d'une soumission au pouvoir de la matière, mais le résultat du profond changement opéré par la spiritualisation de la pensée. Essentiellement, la réponse à la question de notre origine et de la valeur de la vie réside dans a transformation spirituelle et dans la guérison chrétienne qui montrent où nous en sommes maintenant relativement à Dieu: nous avons toujours été Son enfant parfait.
La guérison en Science Chrétienne ne répète pas et ne concurrence pas les méthodes matérielles de rétablissement, mais en fait, elle réconcilie l'individu avec Dieu en diminuant la matérialité qui semble séparer l'homme de sa nature réelle, spirituelle. Faisant allusion à l'esprit véritable du christianisme que Noël devrait représenter, Mary Baker Eddy écrit: « Que les sentinelles sur les tours de guet de Sion proclament à nouveau: “Un enfant nous est né, un fils nous est donné.”
« A des époques différentes l'idée divine revêt des formes différentes, selon les besoins de l'humanité. A notre époque elle revêt, avec plus d'intelligence que jamais auparavant, la forme de la guérison chrétienne. C'est là le petit enfant que nous devons chérir. C'est là le petit enfant qui entoure affectueusement de ses bras le cou de l'omnipotence, et fait appel à la sollicitude infinie de Son cœur aimant. » Écrits divers, p. 370.
Cette naissance spirituelle, ou guérison et régénération chrétiennes, coïncide avec la nouvelle humanité introduite par Christ et se trouve à la portée actuelle de chaque individu prêt à sacrifier tout sens personnel, tout ce qui est séparé de Dieu dans sa pensée et dans son action, pour atteindre cette naissance. La nouvelle naissance est conçue dans ces parties honnêtes de la conscience et de la prière, régénérant les corps et les existences. C'est un mode de vie qui rapproche de Dieu, par l'abandon de l'ignorance, du péché et des fidélités fallacieuses qui engendrent la maladie et le désespoir.
Aussi, lorsque vous méditez les vieilles questions: « Pourquoi suis-je né ? Ma vie a-t-elle un sens ? Quel est le but de ma vie ? », considérez le don du Christ que renferme cette période de fêtes et toute époque de changement humain, la faculté que nous avons dès maintenant de refléter ce qui est bon et durable, d'être l'enfant de Dieu. C'est là le vrai « don de la vie », et ce n'est pas une offre hasardeuse !
L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit
que nous sommes enfants de Dieu.
Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers:
héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ.
Romains 8:16, 17