La différence fondamentale entre la plupart des religions, toutes les connaissances et les sciences humaines d’une part, et la Science Chrétienne d’autre part, est que celle-ci met en question la matière. Mary Baker Eddy écrit: « Le domaine du réel est l’Esprit. » Dans le même paragraphe, elle ajoute: « La matière est une erreur d’énoncé. Cette erreur dans la prémisse entraîne des erreurs dans la conclusion de toute proposition où elle entre. Rien de ce que nous pouvons dire ou croire relativement à la matière n’est immortel, car la matière est temporelle et par conséquent un phénomène mortel, un concept humain, quelquefois beau, toujours erroné. » Science et Santé, p. 277.
Alors comment faut-il comprendre la vie humaine ? Comme symbole ou comme contrefaçon de la Vie, Dieu. Tout ce que nous éprouvons peut être perçu soit comme le symbole des choses spirituelles que « l’œil n’a point vues », soit comme la contrefaçon de la création réelle spirituelle que Dieu a faite.
Par exemple, notre personnalité corporelle représente notre concept actuel de notre vraie identité. Quand nous sommes en bonne santé, notre condition physique peut être perçue comme le symbole de la santé, si nous la considérons d’un point de vue spirituel. En revanche, un sens de maladie est l’opposé de l’homme fait à l’image de Dieu.
Chaque fois que le corps souffre, il présente la contrefaçon évidente de la création de Dieu. Mais l’homme véritable existe toujours, il est simplement masqué à notre vue par une fausse représentation de la réalité divine. Nous en avons la preuve dans la vie de Christ Jésus. Il n’aurait pas déclaré: « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » Matth. 5:48., si cela n’était possible à réaliser. L’essai constamment renouvelé de comprendre Dieu et l’homme amènera une spiritualisation de la pensée et nous permettra d’apporter la preuve, dans une certaine mesure, de la vraie nature de la création.
La Bible apporte des solutions à de nombreux problèmes humains, mais bien souvent sans fournir le raisonnement sur lequel on s’est appuyé pour obtenir ces réponses. Mary Baker Eddy nous donne la clef des enseignements de la Bible dans Science et Santé et dans ses autres livres. Ces livres nous permettent de réfléchir à fond jusqu’à discerner les faits spirituels concernant chaque circonstance de la vie, qu’il s’agisse de catastrophes ou de bénédictions. A mesure que nous nous appuyons de plus en plus sur ces enseignements solides, nous découvrons que la vraie création décrite dans le premier chapitre de la Genèse a toujours été présente. Elle n’a pas disparu de la réalité, mais a simplement été perdue de vue à cause d’un faux raisonnement.
Il se peut que notre capacité de percevoir le monde merveilleux que Dieu nous a donné soit demeurée à l’état latent, mais l’univers spirituel est présent en lieu et place de ce que voient les yeux humains. Comment est-il possible de trouver cet univers véritable et d’y vivre plutôt que de rester dans la contrefaçon matérielle ? La matérialité que nous acceptons comme réelle est engendrée par un aveuglement, une opacité mentale résultant d’un manque de spiritualité. Nous surmontons cet aveuglement à mesure que nous apprenons qui est Dieu. La Bible, les œuvres de Mary Baker Eddy, le cours de Science Chrétienne et l’étude de la Leçon-Sermon Dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne. nous aideront à entrer dans ce monde que d’aucuns appellent Paradis et dans lequel tout va bien.
Jeune femme, j’eus de gros soucis dans les affaires et j’étudiai un jour la Leçon-Sermon pour communier avec Dieu. Après l’avoir lue en entier, je me posai la question: « Je viens de lire ce que Dieu me dit. Comment se fait-il que je ne sois pas gaie, que je ne sache pas comment m’en tirer ? Dieu ne répond-Il pas toujours ? » A l’instant je fus si inspirée que je ne vis plus rien du salon, du paysage extérieur, ni de moi-même en tant qu’entité mortelle. Je devins consciente de la réalité qui est beaucoup plus riche et plus belle que tout ce que l’existence humaine propose, au point que je déclarai: « J’ai eu la vision de l’abondance, j’ai mis le pied dans le royaume de Dieu. Je sais pour toujours qu’il est là, que nous y sommes tous. Je n’oublierai jamais. » Et je traitai mes affaires personnelles en conséquence, c’est-à-dire avec sérénité et sécurité totales. Je savais que j’avais eu un aperçu de la réalité divine. L’abondance spirituelle présente dans cette vision fit que la vérité n’était plus une théorie mais un fait démontrable qui se manifesta dans ma vie de façon très pratique.
A la suite de cette expérience, je consacrai plus de temps que jamais auparavant à la recherche spirituelle, étudiant à fond les Leçons-Sermons pour y découvrir la signification profonde de chaque phrase, même la plus petite. En lisant la Leçon biblique de cette manière, recherchant la grande vérité dans chaque passage, nous trouvons des idées que nous pouvons appliquer dans la vie courante. Nous pouvons nous attendre en toute confiance à trouver l’inspiration comme un oiseau reçoit la becquée. Cette inspiration peut par exemple nous aider à parler avec sagesse à des employés en grève, à un conjoint distant, à des enfants désobéissants, ou à un patron tyrannique.
Pour trouver ce Paradis que l’on a perdu de vue, que faut-il faire encore ? Avoir une foi totale dans les promesses que la Bible contient, nous y référer et nous laisser réconforter par elles. Nous pouvons compter sur la Parole de Dieu, mais nous devons aussi la comprendre.
Le vrai raisonnement augmente notre spiritualité au contraire de la fausse pensée qui existe de temps immémoriaux. Mais ce n’est pas parce qu’un mensonge dure depuis longtemps que cela le rend plus vrai ! La recherche qui a pour seul but d’améliorer la vie matérielle tend à nous enfoncer toujours davantage dans un labyrinthe de croyances partant toutes d'un faux énoncé concernant l’homme et à nous faire perdre ainsi l’idée réelle de la création. Ce piège mental, qui définit incorrectement l’homme, peut nous amener à penser que nous sommes malheureux, tristes et essayer de nous faire croire qu’il n’y a pas d’échappatoire. Ce faux raisonnement qu'on retrouve partout, transmis de génération en génération, est approfondi et « amélioré » par de nouvelles « découvertes », qui sont en fait le résultat de croyances mortelles se présentant sous divers déguisements. Mais la vie matérielle est en réalité une illusion. Les bonnes expériences que nous rencontrons sont des symboles de la vraie création; les mauvaises la contrefont. Tous les aspects de la scène humaine peuvent ainsi revêtir une valeur supplémentaire lorsqu’ils sont perçus de cette façon. Mary Baker Eddy écrit: « La patience est symbolisée par le ver infatigable qui, en rampant, gravit les plus hauts sommets, persévérant dans son intention. » Science et Santé, p. 515.
Ce monde est un étalage de symboles: d’un point de vue spirituel, un marché en plein air sera le symbole de vie, de joie, d’abondance, reflétant la beauté et la bonté divines. L’appel téléphonique d'une amie symbolisera, par exemple, l’Amour divin ou les idées que la Vérité communique. En revanche, un cambriolage peut représenter la contrefaçon de la justice divine, un examen raté l’opposé du déroulement infini du bien, etc.
Lorsqu’ils sont perçus grâce au sens spirituel, ces symboles et contrefaçons montrent toujours, positivement ou négativement, la vérité de l’unique création réelle.
Dans la Science, prier veut dire par exemple que l’on met en action le plus haut sens spirituel dans la vie de tous les jours, que les choses aillent mal ou bien. Ainsi, si je reçois de l’argent dont j’ai besoin, je me réjouis de la toute présence de l’abondance divine et reconnais cette réalité, avant de penser chiffres ou projets humains. De cette façon, je vois dans l’argent, non pas le pouvoir de la matière, mais l’évidence de la sollicitude de Dieu. En donnant la première place dans ma pensée au concept spirituel, j’évite l’idolâtrie qu’une dépendance excessive de l’argent peut engendrer. Si un événement désagréable se présente, je dois le considérer de la même manière, non pas comme un fait mais comme représentant le contraire de ce qui se passe en réalité. Par exemple, lorsque Moïse se trouva face à un serpent menaçant, il le vit se transformer en solide bâton, symbole d’appui, lorsqu’il fut disposé à faire confiance aux directives divines. Voir Ex. 4:1—5. Dieu étant toujours bon, cette bonté doit devenir visible à mesure que nous inversons ce qui est mauvais grâce à notre profond discernement spirituel.
Tout au long de notre vie nous verrons des symboles et des contrefaçons de l’existence spirituelle. Considérant le mal de cette façon, nous sommes à même de le dépersonnaliser pour l’annuler ensuite. Remplaçant la contrefaçon par un concept correct de la création, nous renversons cette contrefaçon, et le symbole de la Vie réelle s’établit dans notre vie. Le raisonnement scientifiquement chrétien permet cette transmutation parce qu’il exprime Dieu, la Vérité. La Vérité chasse toujours l’erreur par sa propre omniprésence. Elle est forcément bonne puisqu’elle est Dieu.