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C'est ici le chemin

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 1983


Dans la Sierra Nevada en Californie, une route de montagne sinueuse, bordée de grands pins et menant à notre bungalow m'a aidée à démontrer une vérité métaphysique.

Au début, lorsque je quittais notre bungalow, je me dirigeais invariablement dans la mauvaise direction pour me rendre à la ville voisine. Je me disais: « La ville est dans cette direction; j'en suis sûre. » Et, à tous les coups c'était faux ! Et ce n'est que lorsque la raison triompha de l'illusion que je me tournai dans la bonne direction. Cette direction m'apparaît encore fausse, mais je ne me laisse plus abuser par les apparences. Je connais le chemin, parce que je l'ai emprunté plusieurs fois.

Il est vrai que l'humanité est continuellement tentée de se fier aux sens physiques et de s'en remettre à la matière pour lui indiquer le chemin à suivre. Mais la matière, aussi appelée entendement mortel, n'est jamais digne de confiance, que ses indications soient bonnes ou mauvaises. Si l'on n'est pas vigilant à l'égard des suggestions de cet entendement charnel, il se peut que l'on soit momentanément inconscients de la tendre direction infaillible de Dieu: « Voici le chemin, marchez-y ! Car vous iriez à droite, ou vous iriez à gauche. » Ésaïe 30:21.

Nous parvenons tous, à un moment ou à un autre, au point où nous devons nous tourner, avec une ferme confiance, vers le Père « qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies » Ps. 103:3.. Et cela doit parfois se faire dans un moment de profond désespoir, lorsque le chemin semble dénué de tout réconfort humain, lorsque — un à un — tous les secours humains nous ont abandonnés.

Pour moi, cette obligation de me tourner de tout mon cœur vers Dieu se présenta il y a environ deux ans, lorsque nous avons perdu une de nos filles dans un accident de voiture. Le monde s'écroula pour moi. Tout d'abord je ne pus même pas prier — et pendant un certain temps je n'en eus même pas du tout envie. Je me sentais trahie par ce Dieu à qui je m'étais toujours adressée dans la nécessité, et qui avait toujours répondu à chacun de mes besoins.

Même si je ne m'en suis pas rendue compte sur le moment, cette épreuve allait provoquer l'éveil d'un sens spirituel d'une profondeur que je n'avais jamais connue jusque-là. Lorsque tous les poteaux indicateurs terrestres indiquent la mauvaise direction, on se trouve finalement obligé de regarder plus haut, loin de la matière, de ses tromperies et de ses mensonges. C'est alors, et alors seulement que nous sommes vraiment prêts à accueillir dans notre conscience les messages de réconfort céleste.

Dans Science et Santé de notre Leader, Mary Baker Eddy, nous lisons: « Les rafales hivernales de la terre peuvent déraciner les fleurs de l'affection et les éparpiller aux vents; mais cette rupture des liens de la chair sert à rattacher plus étroitement la pensée à Dieu, car l'Amour soutient le cœur qui lutte jusqu'à ce qu'il cesse de soupirer après le monde et commence à déployer ses ailes pour prendre son vol vers le ciel. » Science et Santé, p. 57.

Christ Jésus lui-même, le chrétien par excellence, eut à affronter la trahison et la désillusion alors qu'il abandonnait un à un tous les soutiens matériels et tout réconfort personnel. Mais les souffrances de la crucifixion le menèrent à la gloire de la résurrection. Tout désir de se tourner vers la matière pour y trouver un soulagement fut échangé contre la joyeuse prise de conscience qu'il était avec le Père, qu'il avait toujours été avec Lui, et le serait toujours.

Dans notre recherche du chemin qui mène « des sens à l'Ame » Voir Hymnaire de la Science Chrétienne, no 64., il est essentiel que le sens spirituel se développe de plus en plus. Cela s'accomplit en niant de façon suivie les prétentions limitatives du monde physique et en remplaçant chacune d'elles par les faits illimités de l'Esprit. Il est souvent nécessaire de remplacer spécifiquement chaque prétention erronée de l'entendement mortel par son opposé; et bien que les sens finis affirment bruyamment le contraire, ne doutez jamais qu'il existe effectivement un fait opposé, que ce fait opposé est ici, et que vous pouvez le saisir et le faire vôtre.

Les prétentions de séparation et de perte doivent être dénoncées comme nulles par le grand fait de la continuelle sollicitude pleine d'amour de Dieu pour Ses idées — sollicitude qui était là avant que le rêve de l'existence mortelle ne commençât, et qui se prolonge dans toute l'éternité. Les suggestions menteuses qui prétendent que nous sommes de faibles mortels, parents ou enfants, que nous vivons constamment au bord du désastre, doivent être déracinées par une conviction toujours croissante que Dieu, en tant que Père-Mère, n'a besoin d'aucune aide pour maintenir Sa création spirituelle. Les choses sont ainsi parce que Dieu est la Vie omnipotente et parce que nous sommes l'expression même de cette Vie. Science et Santé, le livre d'étude de la Science Chrétienne, nous le rappelle: « Les faits de la Science divine devraient être admis — bien que leur évidence ne soit pas soutenue par le mal, la matière, ni le sens matériel — parce que l'évidence que Dieu et l'homme coexistent est pleinement soutenue par le sens spirituel. » Science et Santé, p. 471.

La paix profonde qui commence à pénétrer notre conscience lorsque nous cessons « de soupirer après le monde » ne peut pas être détruite par la matière, car elle n'est pas basée sur la matière. Cette paix se fonde sur notre perception, si faible soit-elle, du nouveau ciel et de la nouvelle terre, que saint Jean vit, grâce au sens spirituel, alors qu'il était exilé dans l'île de Patmos.

Je serai toujours reconnaissante pour la leçon de la route de montagne. Tout aussi sûrement que j'en vins à reconnaître le bon chemin à prendre alors que les sens physiques semblaient donner une autre indication, nous pouvons tous arriver à avoir confiance dans le réconfort, les directions et l'aide de Dieu. Cette confiance implique le sens spirituel, non le sens matériel. Et le sens spirituel est aussi digne de confiance que notre Dieu qui est Principe, aussi réconfortant que notre Dieu qui est Amour, aussi éternel que notre Dieu qui est la Vie éternelle.

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