Quand j'étais jeune, j'avais bien du mal à obéir à la loi, qui constituait à mes yeux une menace pour ma liberté. J'avais l'habitude de m'accrocher à l'arrière de camions en marche, de grimper au sommet de très hautes cheminées d'usines, enfin, péché suprême, j'osais faire du vélo dans ce sanctuaire du piéton, le jardin public. Et je ne cessais de guetter l'arrivée de l'unique policeman du village, lequel ne m'avait pas en très haute estime.
Un jour, on frappa à la porte et j'eus la surprise de me trouver devant ce personnage, son regard, surmonté de l'impressionnnant casque, tombant droit sur moi. Je pensai aussitôt, les jambes flageolantes: « Ça y est, cette fois il vient me pincer. » Tout au contraire, au lieu de venir pour me punir, il était venu pour s'assurer que je me portais bien, car il y avait une fuite de gaz dans la rue.
Était-ce possible qu'un agent de police, chargé de faire appliquer cette loi si redoutée, puisse s'intéresser à ce qui m'arrivait ? Pour moi, la loi avait toujours eu un aspect punitif et restrictif, jamais je ne l'aurais reliée à une idée de gentillesse et d'attention pour les autres.
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