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Qu'est-ce que la Bible?

Conçue au départ pour les pays qui ne connaissent pas bien la Bible, cette série d'articles fait ressortir la portée morale et spirituelle des leçons que renferment les récits bibliques, ce qui intéressera tout particulièrement les moniteurs et élèves de l'École du Dimanche.

6e partie: Jonas, le prophète récalcitrant

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 1982


Les Israélites n'acceptaient pas toujours le message que les prophètes leur donnaient et résistaient souvent avec obstination aux appels à changer leurs façons de faire. Parfois les prophètes eux-mêmes refusaient d'écouter l'appel de Dieu. Il y a dans la Bible un certain nombre de cas où les gens essayèrent d'échapper à leur devoir de proclamer le message de Dieu.

Moïse par exemple dit à Dieu: « Ah ! Seigneur, je ne suis pas un homme qui ait la parole facile, et ce n'est ni d'hier ni d'avant-hier, ni même depuis que tu parles à ton serviteur; car j'ai la bouche et la langue embarrassées. Ex. 4:10.

Jérémie ne se sentait pas a la hauteur du travail qui lui avait été donné. Lorsqu'il lui fut demandé de proclamer la parole de Dieu, il répondit: « Ah ! Seigneur Éternel ! voici, je ne sais point parler, car je suis un enfant. » Jér. 1:6.

Mais en utilisant leur sens spirituel, les prophètes trouvèrent le courage nécessaire. Ils commencèrent à voir qu'ils ne pouvaient rien faire par eux-mêmes et comprirent que Dieu S'exprimait par eux et cela leur conféra pouvoir, courage et paix.

Alors que Moïse et Jérémie pensaient qu'ils n'avaient pas les capacités suffisantes pour être les messagers de Dieu, un autre prophète, Jonas, refusa pendant quelque temps de faire la volonté de Dieu parce qu'il n'était pas d'accord avec le message de Dieu.

Jonas venait du royaume du nord, le royaume d'Israël. Bien que nous ne sachions pas grand-chose de sa vie, ni exactement à quel moment il exerça son activité de prophète, nous savons que dans les dernières années, il fut envoyé en mission dans la grande ville de Ninive. C'est ainsi que ce prophète devint le personnage le plus important de l'ouvrage dénommé, à cause de lui, le livre de Jonas. Bien que ce livre relate ses aventures en citant des faits, il est peu probable que ce récit ait été vraiment vécu. C'est davantage une allégorie, une parabole, écrite pour enseigner au peuple de Juda une leçon de compassion et d'humilité.

Lorsque le récit fut écrit, Juda traversait une période difficile. Un certain nombre de personnes prêchaient le nationalisme et l'intolérance religieuse et cela avait commencé à diviser les Juifs et leurs voisins non juifs.

Le livre de Jonas essaye de montrer que cette attitude est une erreur. Il cherche à prouver que les non-Juifs sont tout autant dignes de respect, d'amour et de considération que les Juifs eux-mêmes. L'auteur du livre de Malachie proclamait d'ailleurs à peu près à la même époque: « N'avons-nous pas tous un seul père? N'est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? Mal. 2:10.

D'après la Bible, Jonas fut envoyé par Dieu à la cité de Ninive pour appeler les habitants à la repentance. Mais le prophète n'était pas disposé à y aller. Il craignait qu'à la fin Dieu n'anéantisse pas ces païens. Ils se repentiraient et seraient ainsi sauvés. [Voir la section Lectures complémentaires à la fin de cet article.]

Au lieu d'aller à Ninive, Jonas se rendit à Japho et embarqua sur un navire à destination de Tarsis, ville qui se situe dans une région exactement opposée. Jonas voulait échapper à Dieu. Il n'avait aucune intention de L'écouter. Il ne comprenait guère ces paroles du Psalmiste: « Où irais-je loin de ton esprit, et où fuirais-je loin de ta face ? » Ps. 139:7. Jonas ne pouvait se dérober à Dieu. Il allait toujours se trouver face aux pensées de Dieu, et celles-ci lui rappelaient continuellement qu'il ne pouvait indéfiniment esquiver son devoir.

Pendant que Jonas était sur le navire, une tempête se leva et menaça de le faire sombrer. Alors que les marins priaient leurs dieux, Jonas alla à sa couchette et s'endormit. Et là, le narrateur souligne une première différence entre Jonas et les marins — qui étaient des païens, ou gentils. Jonas ne prêtait guère attention à la tempête et au risque qu'elle représentait, mais les païens priaient leurs dieux. Sans aucun doute ils craignaient pour leur vie, mais ils étaient certainement aussi inquiets pour les autres personnes à bord. Quand le capitaine découvrit que Jonas dormait, il fut déconcerté et il lui ordonna de prier son Dieu.

Alors, les marins « se dirent l'un à l'autre: Venez, et tirons au sort, pour savoir qui nous attire ce malheur. Ils tirèrent au sort, et le sort tomba sur Jonas » Jonas 1:7.. Le prophète leur dit alors qui il était et qu'il adorait le Seigneur qui a fait la mer et la terre. Il dit aux marins qu'ils devaient le jeter à la mer puisque la tempête s'était levée du fait qu'il avait essayé de se dérober à son devoir. Mais les marins, les païens, ne voulurent pas l'offrir en sacrifice, parce qu'ils respectaient la vie d'autrui alors que lui, Jonas, ne s'était guère inquiété des habitants de Ninive. Il n'avait pas accepté de leur porter le message de Dieu qui les sauverait.

Finalement les marins le jetèrent quand même à la mer, car la tempête ne faiblissait point. Mais un grand poisson l'engloutit, et il passatrois jours et trois nuits dans son ventre avant d'être rejeté à terre. Pendant qu'il était dans le poisson, Jonas offrit une prière de remerciements. Il loua Dieu pour sa délivrance. Cela l'aida certainement à vaincre le découragement, le doute et le désespoir.

Lorsque Jonas fut sorti du poisson et revenu à terre, Dieu lui commanda une seconde fois de se rendre à Ninive. Cette fois Jonas obéit. Il arriva dans la grande ville et dit aux habitants de changer leurs façons de faire. Ils obéirent aussitôt et se tournèrent vers Dieu. La Bible dit: « Les gens de Ninive crurent à Dieu, ils publièrent un jeûne, et se revêtirent de sacs, depuis les plus grands jusqu'aux plus petits. » Jonas 3:5. Le résultat fut que la ville fut sauvée.

Le message que l'auteur veut transmettre aux Juifs est le suivant: Vous avez eu de grands prophètes tels qu'Amos, Ésaïe et Jérémie, et vous n'avez pas tenu compte de leur message. Mais ces païens de Ninive ont obéi immédiatement à l'ordre de Jonas. Ils ont prouvé qu'obéir à Dieu, c'est ouvrir la porte au bonheur, à la santé, à la vie.

Le récit biblique se poursuit en disant que Jonas se mit en colère de ce que Ninive avait été épargnée. Il ne voulait pas que les païens soient pardonnés. Depuis le début, il redoutait que Dieu, dans Sa bienveillance, Sa miséricorde et Sa bonté, ne les sauvât. Il savait que l'amour de Dieu s'étend à tous, païens ou juifs, hommes ou femmes, pauvres ou riches.

Jonas préférait mourir plutôt que de voir les païens recevoir les faveurs de Dieu. Il quitta la ville et s'assit, furieux, sous une sorte d'abri. Dieu fit pousser un arbuste qui le protégea de la chaleur et du soleil. Mais le jour suivant l'arbuste se flétrit. Sans l'ombre de l'arbre pour le protéger du soleil, Jonas faillit succomber à la chaleur et souhaita mourir. A ce moment, Dieu parla à Jonas et lui fit remarquer qu'il avait regretté de voir périr l'arbuste qui ne lui avait pourtant coûté aucune peine. Dieu n'aurait-Il pas alors pitié de cette ville dans laquelle des milliers de personnes se trouvaient sans secours ?

Ici se termine l'histoire. Mais la leçon qu'elle apporte ne se limite pas à la période à laquelle le livre fut écrit. L'histoire de Jonas est applicable de tous temps. Le récit est destiné au penseur égoïste — à la personne qui pense qu'elle seule est enfant de Dieu. Jonas dut apprendre, comme nous devons le faire nous-mêmes, que nous sommes tous enfants de Dieu et que Dieu prend soin de nous. Le prophète Osée décrit en des termes profonds, bien que simples, la façon dont Dieu nous traite: « Je n'agirai pas selon mon ardente colère, je renonce à détruire Éphraïm; car je suis Dieu, et non pas un homme, je suis le Saint au milieu de toi. » Osée 11:9.

Cette leçon est destinée à ceux qui ne veulent pas accepter la fraternité humaine. Elle montre que nous sommes tous frères et sœurs, que nous soyons noirs ou blancs, jaunes ou rouges. Le Psalmiste exprima cette vérité par ces paroles: « Poussez vers l'Éternel des cris de joie, vous tous habitants de la terre !... Sachez que l'Éternel est Dieu ! C'est lui qui nous a faits, et nous lui appartenons; nous sommes son peuple, et le troupeau de son pâturage. » Ps. 100:1, 3.

Pensons à notre prochain, à notre ami, — à tout être — quelles que soient son origine et sa race, comme membre d'une même famille, la famille des fils et des filles de Dieu.

Le livre de Jonas vise aussi celui qui s'enferme dans l'isolement, qui veut vivre tout seul, sans se soucier des autres. Bien que nous respections effectivement l'individualité de chacun, nous ne sommes pas indifférents à l'égard de nos semblables. Nous nous intéressons à eux et leur faisons du bien chaque fois que l'occasion s'en présente.

Le livre de Jonas dépeint un Dieu aimant et bienveillant, qui prend soin de toute Sa création et ne fait pas de favoritisme. Le récit nous présente un concept de Dieu qui ressemble beaucoup à celui que nous trouvons dans le Nouveau Testament: un Dieu qui ne doit pas être craint, mais qui doit être aimé et honoré par tous.

[Le mois prochain, 7e partie: Le Christ]

Lectures complémentaires

Jonas 1-4.

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