Lorsque j’étais enfant, on m’avait dit que si je buvais du lait froid au dîner, je souffrirais d’indigestion et d’insomnie. Je finis par oublier cette mise en garde, mais je conservai l’habitude de réchauffer le lait que je buvais avant de me coucher. Cela dura bien des années. Puis un jour, mon étude de la Science Chrétienne me fit voir que cette habitude était une fixation mentale, une crainte inconsciente entretenue depuis mon enfance. Je compris que cette crainte était sans fondement et qu’elle n’avait ni substance ni force de loi susceptible de me nuire. Et par la suite, je pus dormir parfaitement, après avoir bu du lait froid !
Quelles croyances latentes à une cause et à un effet matériels entretenons-nous sans le savoir ? Nous croyons peut-être que la matière sous certaines formes — nourriture, climat, environnement, par exemple — peut agir en tant que loi préjudiciable à notre santé et à notre bienêtre. Mais les lois de Dieu sont entièrement bonnes et salutaires pour l’homme. « Dieu est le législateur, écrit Mrs. Eddy, mais Il n’est pas l’auteur de codes barbares. » Science et Santé, p. 381.
Comme il est important de déraciner toute croyance à des lois matérielles de santé. Si nous honorons de telles croyances, même inconsciemment, elles ont tendance à demeurer enracinées, prolongeant ainsi indéfiniment la souffrance humaine. Mais grâce à la régénération, nous pouvons nier ces idées fixes en dévoilant leur fausseté, les éliminer de notre conscience et nous libérer de leurs effets de façon permanente.
Puisque Dieu est le seul législateur, pourquoi la croyance aux lois sanitaires matérielles semble-t-elle si enracinée ? La difficulté réside dans le fait que l’entendement humain s’attache obstinément à la croyance que la vie et la sensation existent dans la matière. Cet entendement trompeur qualifie la matière de permanente et considère la discorde comme un fait inévitable. Mais le fait est que seul Dieu, l’Esprit infini, l’Amour, est véritablement inébranlable, établi de manière permanente, immuable. La discorde est une illusion temporaire, l’erreur. Elle n’a pas de réalité. Elle ne peut se prolonger. Elle n’a pas de cause, ne constitue jamais un effet réel et nous pouvons prouver ce fait toujours davantage.
Dieu, l’Entendement infini, et l’homme en tant qu’effet impeccable de Dieu, sont des faits inébranlables de la réalité. La permanence de cette vérité ne peut jamais être annulée, aussi convaincant que puisse paraître le témoignage du sens matériel. La suggestion que la santé spirituelle et permanente de l’homme puisse être renversée ne semble réelle qu’à la croyance matérielle, l’idée fausse que l’homme est mortel, séparé de Dieu, doté d’un entendement fini. Cette conscience erronée, appelée en Science Chrétienne « entendement mortel », n’a pas de réalité intrinsèque. Par conséquent, afin de se donner une identité plausible, elle voudrait simuler le seul entendement divin en affirmant que la matière est aussi réelle et permanente que l’Esprit.
Une des influences de cette fausse conscience se manifeste par la tendance humaine à résister au changement, à préférer le familier à l’inconnu, à résister même au progrès du bien. Il en résulte qu’un problème paraît s’attacher à nous, alors qu’en fait c’est la résistance de l’entendement mortel au bien qui s’attache au problème.
Aucune personne honnête et intelligente ne chérit consciemment l’erreur. Même si nous considérons l’erreur comme nécessaire ou inéluctable, une seule destinée lui est réservée: la destruction ultime que lui inflige la Vérité. Donc, notre raisonnement est empreint de logique divine si nous renversons mentalement la prétention de l’erreur à la permanence en reconnaissant que Dieu, le bien, est l’unique Entendement. Nous pouvons laisser cet Entendement élever notre conscience au point de percevoir clairement la réalité et la perfection éternelles de l’Esprit et de sa ressemblance spirituelle, l’homme. « Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous » Jacques 4:7., ainsi que Jacques nous le recommande.
Les erreurs sont donc de fausses croyances. Elles ne peuvent exister en Dieu qui est l’Entendement de l’homme. Mrs. Eddy écrit: « C’est la crainte, l’ignorance ou le péché qui est la cause prédisposante et la base de toute maladie. La maladie est toujours provoquée par un faux sens qui est nourri mentalement, non détruit. La maladie est une image de pensée extériorisée. L’état mental est appelé un état matériel. Tout ce que l’entendement mortel chérit comme étant l’état physique se projette sur le corps. » Science et Santé, p. 411. L’Entendement, l’Amour divin, exclut la crainte. L’intelligence et la pureté infinies de l’Entendement écartent l’ignorance et le péché. L’homme — c’est-à-dire votre véritable identité et la mienne — reflète la bonté, la pureté et l’amour omniscients et sans crainte.
Nous avons parfois des idées fixes parce qu’inconsciemment nous acceptons les fausses opinions des autres. Par exemple, un diagnostic non sollicité ou une croyance générale répandue peuvent, peut-être, nous troubler. Les opinions et les croyances des autres n’ont pas le pouvoir de nous nuire quand nous refusons fermement de réagir ou de leur donner une quelconque réalité. Nous pouvons déclarer, humblement et avec compréhension, qu’aussi alarmantes que soient ces prétentions, elles ne sont que des suggestions, non des faits. Les seuls véritables faits sont spirituels et éternels et ils ont leur origine en Dieu.
Nous pouvons éliminer toutes les fausses théories, y compris la croyance à des maladies saisonnières ou héréditaires, si nous reconnaissons clairement que seul Dieu, le bien, est permanent, fixe, indestructible et que l’homme est l’expression même de la perfection de la Divinité. Toutefois, il ne suffit pas de le reconnaître mentalement. Il faut prouver et vivre ces vérités afin de détruire les fausses croyances. Le monde accepte comme inévitable et par conséquent comme immuable et légitime la façon de penser et de vivre fondée sur la matière et, de ce fait, rejette les possibilités qu’offre la guérison chrétienne. Mary Baker Eddy écrit dans le livre d’étude de la Science Chrétienne: « Avant que l’auteur de ce livre se rendît comte de l’immensité de la Science Chrétienne, de la fixité des illusions mortelles et de la haine humaine pour la Vérité, elle chérissait l’ardent espoir que la Science Chrétienne serait immédiatement et universellement acceptée. » Ibid., p. 330.
Par sa résurrection, Jésus donna la preuve évidente que le Christ, c’est-à-dire sa nature divine et humaine, était permanent, indestructible. Ses œuvres de guérison indiquèrent que l’homme, la véritable identité de chacun de nous, est l’enfant parfait de Dieu. Ces œuvres prouvèrent également que les faits divins, compris et vécus dans un esprit de prière, dissolvent et éliminent le péché, la maladie et la limitation.
Lorsque nous chassons ainsi l’erreur de notre vie et de notre conscience, nous commençons à reconnaître et à démontrer le Christ qui guérit, la Vérité. Le Christ révèle le pouvoir de Dieu qui dissipe les illusions mesmériques de l’entendement mortel, les déracine, et révèle la perfection permanente de l’homme en tant que ressemblance de Dieu.
