Quel réconfort de savoir que c'est Dieu, non une personnalité limitée, qui est la source de l'amour ! En tant qu'enfant de Dieu, l'homme est à jamais maintenu dans cet amour incommensurable. Lorsque plusieurs de mes très bonnes amies à l'université se fiancèrent, je souhaitai, moi aussi, être désirée et considérée comme quelqu'un de spécial. Le résultat fut que les garçons que je connaissais se détachèrent de moi. L'un d'eux en particulier, un de mes meilleurs amis, cessa de me fréquenter dès qu'il sentit que je m'accrochais à lui.
Je compris tout de suite qu'il me fallait surmonter la crainte et l'amertume — crainte de ce qui arrivait, crainte de perdre un ami proche; inquiétude quant à ce que je devrais faire la prochaine fois que nous nous verrions; et amertume de ce qu'une amitié profonde se rompait. Un sentiment de propre justification me suggérait que c'était lui qui devait changer d'attitude. Toutefois, je fis de grands efforts pour maintenir ma pensée en harmonie avec la Vérité et pour découvrir ce que l'Amour infini connaît de l'homme.
Je me rappelai alors que l'existence humaine est entièrement subjective et je commençai à voir qu'en réalité aucune force extérieure ne pouvait agir ou diriger les choses, qu'il n'était pas nécessaire d'attendre que la situation se rétablisse pour que la guérison ait lieu. Je vis aussi clairement que l'harmonie de l'univers créé par Dieu n'avait pas été brisée et que seul le sens spirituel, et non le sens matériel, pouvait révéler ce fait. Ma capacité de comprendre et de démontrer l'Amour universel ne pouvait être limitée par ce que quelqu'un d'autre faisait ou ne faisait pas. J'acquis une certaine mesure de liberté en m'attachant à la pensée que l'amour de Dieu pour l'homme exclut l'inharmonie entre Ses idées.
Je pensais avoir dominé le problème lorsqu'un incident survint, qui me montra que je n'avais pas complètement surmonté ma déception devant l'état apparent des choses. Malgré tout, je savais que ce n'était pas les circonstances extérieures qui devaient être transformées, mais la croyance qu'il pouvait y avoir plusieurs entendements. Mrs. Eddy écrit: « La Science montre que ce qui est appelé matière n'est que l'état subjectif de ce qui est appelé par l'auteur entendement mortel. » Science et Santé, p. 114. Toute discorde est une erreur. Tout comme en mathématiques, l'erreur provient de notre incapacité de trouver la réponse juste. Mais l'erreur ne peut s'accrocher à nous; c'est nous qui nous nous y accrochons. Qu'importe si pendant un laps de temps prolongé, nous accordons de la réalité à une aberration, celle-ci n'accumule jamais pour autant pouvoir ou vérité. Elle demeure une erreur et rien de plus.
Cette semaine-là, j'avais prié et étudié en m'efforçant de comprendre ce qu'est l'Amour universel, sa nature et son application impersonnelles à toutes sortes de situations. Je me rendis compte que la personnalité mortelle est incapable d'exprimer l'Amour universel. L'amour de Dieu ne provient pas d'une personne et il n'est pas dirigé vers une personne. Cela ne signifie pas que les êtres humains ne doivent pas essayer de manifester de l'amour les uns envers les autres. Bien au contraire ! Christ Jésus nous a donné ce qu'il a appelé « un commandement nouveau »: « Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. » Jean 13:34. Mais ce n'est qu'en mettant Dieu en premier et en comprenant qu'Il est la source de tout amour et qu'Il inclut l'homme pour toujours dans Son amour que nous pouvons exprimer l'affection dont Jésus donna l'exemple. Quand nous reconnaissons que la véritable individualité de l'homme est d'être l'enfant de Dieu et que nous revendiquons cette individualité pour nos amis, nous aidons ce qu'il y a de meilleur en eux à se manifester. Nous échangeons un prétendu amour conditionné par la réaction d'un autre, sujet à l'envie, à la jalousie et à un sens de possession, contre un amour établi et fondé sur le Principe de l'harmonie. Ce vrai sens de l'Amour sert de base à des relations harmonieuses.
Mon point de vue ayant changé, je ne fus plus troublée par les sentiments que l'autre personne paraissait avoir à mon égard. Je vis que la situation m'offrait bien plus qu'une occasion de voir quelqu'un comme enfant de Dieu. C'était une occasion d'enrichir ma conception de Dieu, de comprendre que Dieu est l'unique source de l'amour, le seul Entendement et que l'homme est l'expression universelle, impersonnelle et inconditionnelle de cet amour.
Bien que nos vies aient pris des directions différentes, nos contacts occasionnels ont été très agréables et détendus. Plus que jamais auparavant, j'ai la certitude du lien qui unit l'homme à Dieu. Le désir d'échanger un amour personnel pour un amour qui englobe tout a effacé ma déception et m'a permis de faire d'immenses progrès spirituels.
    