Pour les gens en général, presque tout — sauf peut-être les mirages dans le désert — passe pour être plus ou moins « réel ». Les normes établies par la Science ChrétienneChristian Science (‘kristienn ’saïennce) en distinguant le réel de l'irréel sont strictes. Elles sont uniques. Leur nature pratique est unique.
La nature pratique de la Science Chrétienne est inséparable de son enseignement ou de sa théologie. Il est de simples critères chrétiennement scientifiques que nous pouvons appliquer à tout ce qui se présente à nous comme réalité présente. Les voici: « La réalité est spirituelle, harmonieuse, immuable, immortelle, divine, éternelle. Rien de ce qui n'est pas spirituel ne peut être réel, harmonieux, ni éternel. Le péché, la maladie et la mortalité sont les antipodes supposés de l'Esprit, et sont forcément des contradictions de la réalité. » Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 335;
Pour devenir un Scientiste Chrétien plus efficace, il faut comprendre et mettre en pratique toujours davantage l'essence spirituelle de l'énoncé ci-dessus de Mary Baker Eddy. Et à mesure que nous progressons en Science, nous commençons à percevoir que le fait d'adhérer aux réalités divines peut représenter un exemple même de ce qu'est la démonstration en Science Chrétienne.
Comment donc nous attacher aux réalités et nous détacher des irréalités ? Scientifiquement parlant, les réalités de l'être s'attachent à nous, et les irréalités n'ont jamais touché notre moi réel en tant que reflet de Dieu. Nous établissons ces vérités dans notre propre pensée et nous les prouvons grâce à l'étude et à l'approfondissement ininterrompu des Ecritures et des écrits de Mary Baker Eddy. Ce travail est fondamental. La prière occupe également une place essentielle, la prière qui affirme que notre nature véritable est invulnérable et ne peut être atteinte par le mal. Comment la vipère pouvait-elle s'attacher à Paul si Paul s'attachait à la réalité de l'être ? voir Actes 28:3-5;
Prendre le magnétisme animal en considération est également une exigence à laquelle nous ne pouvons nous soustraire si nous voulons nous attacher aux réalités de l'être. Le magnétisme animal est l'attraction de l'entendement charnel, l'argument qui dit que la réalité spirituelle est une absurdité, un simple rêve, une hypothèse théorique. Si tel était, à un moment quelconque, notre concept de la réalité, même temporairement, il serait alors certain que nous avons besoin de nier la prétention d'une force ou d'une conscience qui résiste à Dieu. Si nous voyons mal ce que nous devons faire — ou au contraire très clairement ce que nous avons à faire, mais que nous ne désirions pas nous mettre au travail — nous pouvons affirmer que rien n'est plus naturel que de savoir la vérité de l'être et de nier ce qui ne fait pas partie de cette vérité.
Rien ne peut nous faire accepter des irréalités. Il semble qu'il y a quelque chose qui peut nous les faire accepter. Cette prétention est le magnétisme animal. La Science Chrétienne le traite exactement comme tel: une prétention, non une réalité. Si nous ne traitons pas le magnétisme animal comme une suggestion, mais comme une vérité négative, cachée, sinistre, alors nos calculs métaphysiques sont faux. C'est alors que nous trouvons difficile de nous attacher aux réalités de l'être. C'est alors que nous sommes sur le point de croire que nous ne pouvons faire face à une difficulté ou à une maladie particulière. C'est alors que nous pourrions croire que dans nos études, une matière nous pose des difficultés insurmontables, qu'il y a une maladie que nous ne pouvons guérir, des facultés dont nous ne pouvons arrêter le déclin.
Le moment est alors venu de savoir avec une conviction accrue que l'irréalité est l'invention de la conscience illusoire que la pensée mortelle nous présente comme fait concret et indéniable pour le sens commun. Nous n'avons pas à nous laisser prendre par de telles impostures nous faisant croire que nous sommes malades, mélancoliques ou déplacés.
La tromperie mesmérique de la pensée mortelle fait paraître les irréalités réelles. Les irréalités ne semblent jamais réelles à Dieu, le seul Entendement. Elles ne semblent jamais réelles à la conscience divine. A mesure que nous nous débarrassons de la pensée mortelle, en reconnaissant qu'elle ne peut jamais avoir de relation avec ce que nous sommes réellement, l'erreur nous devient alors de moins en moins réelle et le bien de plus en plus réel. Il en résulte que nous vivons mieux. Le travail, les soins du ménage, les arts et les techniques auxquels nous nous intéressons, sont mieux exécutés. Nos relations sont plus stables et engendrent la cordialité et non la friction. Nous exprimons plus de vitalité et notre vie a davantage de sens.
Supposons que nous souffrions d'un manque chronique d'argent. La Science Chrétienne ne nous rassure pas simplement de manière superficielle en déclarant que le fait de « ne jamais avoir assez d'argent » est irréel. Elle démontre que l'irréalité fondamentale est la suggestion de limitation, la croyance que nous sommes un mortel incomplet plutôt que l'homme créé par Dieu, exprimant à jamais la plénitude divine. Cette croyance implique la prétention que l'homme est séparé de l'Esprit, qu'il existe cinq sens charnels exigeant sans cesse d'être satisfaits, et ainsi de suite. Si notre perception spirituelle est assez profonde et notre compréhension spirituelle suffisamment vigoureuse, elles auront raison de ces irréalités.
Qu'en est-il de la maladie ? « Le fait de décrire la maladie — ses symptômes, son siège et son caractère funeste — n'est pas scientifique » Science et Santé, p. 79., déclare Mrs. Eddy. Et pour quelle raison ? Parce que la maladie n'est pas réelle. Tenter de la décrire serait un exercice futile. La maladie n'est pas conforme à la Science divine. Elle n'est pas « spirituelle, harmonieuse, immuable, immortelle, divine, éternelle ». Elle ne peut être réelle. Il est impossible de faire un récit détaillé de ce qui est irréel, du néant. La description de la maladie peut impressionner et influencer dans la mesure où la pensée humaine accepte que l'irréalité est réelle. S'attacher aux réalités implique certaines contraintes. Mais nous pouvons tous y réussir parce que la réalité spirituelle et parfaite de Dieu détermine ce que nous sommes et l'endroit où nous sommes. Les œuvres de guérison de Christ Jésus prouvent que l'Esprit et son idée infinie sont parfaits. Telle est la réalité de l'être. Et la réalité de l'être s'attache à nous. Telle est la nature divine des choses.
