La rapidité avec laquelle nous guérissons dépend sans aucun doute de la clarté avec laquelle nous comprenons que le mal est une suggestion, non un fait.
Nous arrive-t-il parfois d'accepter que le mal est véritablement devenu un fait — un élément réel de notre vie ? Et essayons-nous alors de surmonter ce « fait » par la vérité de l'être ? Or, la vérité de l'être est que le mal n'est jamais devenu une réalité établie. Il ne peut pas réussir à devenir une partie concrète de notre identité. Le mal, sous quelque apparence qu'il se présente, n'a jamais été et ne sera jamais plus qu'une proposition, une suggestion. Une suggestion n'a pas le pouvoir de nous gouverner, car Dieu seul gouverne l'homme.
Nous devrions veiller à ne pas nous laisser entraîner à penser que les outils que nous donne la Science Chrétienne sont faits pour venir à bout d'un mal réel enraciné dans notre vie. Un état qualifié d'incurable, par exemple, ne s'attache pas à un individu; il ne se développe jamais comme une partie de son être créé et établi par Dieu — le seul être que chacun de nous puisse jamais avoir.
Nous pouvons être parfois tentés d'admettre que le mal fait partie de notre vie, en espérant qu'une plus profonde compréhension de Dieu et de la relation de l'homme à Dieu nous rendra capable de renverser le mal. Toutefois, un aspect important de la guérison-Christ est la compréhension que tout mal, même s'il a attiré notre attention pendant des années ou a été diagnostiqué comme incurable, n'est jamais, en essence, qu'une proposition — une sollicitation — adressée à celui qui souffre, et est totalement irréelle.
La question n'est jamais de savoir si nous pouvons faire que le mal — le péché, la maladie et la mort — disparaisse de notre vie. La question est toujours de savoir si nous avons assez de compréhension et de courage pour rejeter, grâce à la prière scientifique, l'offre dénuée de pouvoir que voudrait nous faire le mal.
Ce point fondamental place le traitement en Science Chrétienne sur une base entièrement différente de celle de tout autre système de guérison. Les méthodes matérielles s'attaquent toujours au mal, à la maladie, à la dépression comme s'ils faisaient partie de l'individu. La guérison due à l'application de la métaphysique telle qu'elle était pratiquée par Christ Jésus exige toujours que l'on fasse une nette distinction entre l'individu et la discordance. Les suggestions du mal nous troublent. Mais si le mal était quoi que ce soit de plus qu'une proposition, Dieu ne serait pas infini, Il ne serait plus Dieu. Parce que Dieu est perfection omniprésente, infinie, le mal peut apparaître seulement comme suggestion.
Supposons que la maladie, ou la colère, ou l'ignorance, soit très apparente. Comment pouvons-nous dire qu'il s'agit d'une suggestion ? Est-ce que la maladie, par exemple, n'est pas un état du corps ? La réponse est que la maladie n'est ni un état ni une réalité. En opérant une nette distinction entre l'individu et l'erreur, la Science Chrétienne reconnaît que l'individu est l'enfant de Dieu et définit le mal comme un concept erroné concernant l'enfant de Dieu. En janvier dernier, vous aviez peut-être l'impression d'être encore en 1979. Vous avez peut-être même daté des chèques ou des lettres de 1979. Cela n'a toutefois pas changé les faits. Votre erreur n'a pas été capable de porter atteinte à l'année 1980. Quand nous en venons à reconnaître les faits, nous nous débarrassons de la conception erronée selon laquelle le mal serait un élément réel de l'homme.
Dieu, l'Entendement divin omniscient, connaît Sa perfection infiniment. L'homme est inclus dans cette connaissance. En fait, son identité consiste en idées spirituelles qui se rejoignent dans l'expression individuelle. Les seuls faits réels qui viennent à l'homme sont les pensées de Dieu. Le mal n'a pas d'origine en Dieu. Le mal est la suggestion que Dieu est absent, que les pensées peuvent être dénuées de perfection. Nous lisons dans Jérémie: «Je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit l'Éternel, projets de paix et non de malheur... » Jér. 29:1 1;
Dieu ne Se suggère pas à nous. Il Se révèle à nous. Et notre réflexion de ce qu'il est constitue la substance de notre identité. Il n'y a qu'un Dieu. Ce Dieu est l'Entendement divin. L'Entendement est infini, toujours présent, omniscient. Lorsque nous nous tournons entièrement vers l'Entendement qui sait tout, nous nous détournons complètement de l'entendement supposé qui ne ferait que suggérer. Nous reconnaissons qu'il n'y a qu'une cause, et cette cause est le bien. Notre Leader, Mrs. Eddy, écrit: « Celui qui refuse d'être influencé par un autre entendement que l'Entendement divin remet son sort à Dieu et s'élève au-dessus des suggestions émanant d'une source mauvaise. » Écrits divers, p. 1 13;
La guérison en Science Chrétienne repose sur la compréhension que Dieu est Tout. La conséquence inévitable de ce fait est que le mal n'a pas de base dans la réalité. Il n'acquiert jamais une place dans l'être véritable. « Résistez au diable, et il fuira loin de vous » Jacques 4:7., nous avertit Jacques. Il définit ce diable comme étant un menteur, jamais comme une réalité. Notre tâche, quand nous voulons guérir, n'est pas de lutter contre le mal, l'erreur, ce qui reviendrait à le mettre sur un pied d'égalité avec la vérité dans notre vie. La vérité est toujours supérieure à la croyance et nous pouvons rejeter avec autorité toutes les suggestions diaboliques qui voudraient se présenter à nous. Lorsque nous nous plaçons sur cette base solide, nous en venons à voir que nous ne faisons pas une irréalité d'une réalité — que nous ne rendons jamais le mal irréel. Nous nous savons supérieurs à la croyance que le mal a, d'une manière ou d'une autre, empiété sur la totalité de Dieu, qu'il est, tout d'abord, devenu réel.
Lorsque nous tenons tête au mal et que nous l'appelons du nom qui correspond précisément à ce qu'il est, une suggestion et rien d'autre, son impuissance devient évidente. Sa prétention à réalité est sapée, et nous renforçons notre conviction que l'Entendement divin est le seul pouvoir qui fait lui-même prévaloir sa suprématie. Ce vrai pouvoir, de par sa nature, insiste pour que nous soyons guéris. Nous pouvons résister aux suggestions du mal, mais nous ne pouvons pas en fin de compte résister au pouvoir guérisseur de l'Entendement divin.