Voir l'homme incorrectement en tant que créature matérielle ayant une personnalité comprenant des traits bons et mauvais est principalement ce qui cause des conflits de la personnalité et de vilaines disputes. Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé: « La croyance erronée que la vie, la substance et l'intelligence peuvent être matérielles rompt dès le début la vie et la fraternité des hommes. » Science et Santé, p. 541;
Pour pouvoir nous libérer de ces réactions réciproques complexes des forces de la personnalité, nous devons être prêts à rejeter la fausse interprétation matérialiste de l'homme et de son environnement. En même temps, il nous faut adopter le vrai fondement spirituel pour obtenir une explication sensée de l'existence de l'homme. Dans la Science Chrétienne, on comprend que Dieu est l'unique Entendement intelligent gouvernant Son univers spirituel en complète harmonie. Puisque Dieu est le bien omniprésent, l'Amour immuable, Son idée, l'homme, doit être l'expression naturelle de Sa bonté. Ce concept spirituel de notre univers, qui est produit par Dieu, n'est pas une forme d'évasion fantaisiste; disons plutôt que c'est le moyen le plus sûr dont nous disposons pour trouver la solution des problèmes de relations humaines.
En réalité la nature de l'homme prouve la présence inspirée de qualités divines. L'Entendement infini, Dieu, manifeste Ses qualités dans l'homme, Son rejeton spirituel. Ces qualités s'expriment humainement sous forme d'amabilité, de sensibilité, de considération, de générosité, de bonté, de bienveillance et ainsi de suite. En partant de la prémisse que Dieu exprime la bonté infinie à travers Sa création, ce serait une absurdité de conclure que l'homme, l'image de son Créateur, puisse être un mélange de bien et de mal. Mrs. Eddy déclare: « La personnalité matérielle n'a pas de réalité; elle n'est pas le reflet ou la ressemblance de l'Esprit, du Dieu parfait. » ibid., p. 337;
Les relations humaines rompues ne sont pas rétablies en analysant les genres de conduite humaine, ni en explorant les sources matérielles de conflit. Disons plutôt que la belligérance est guérie par la compréhension que Dieu, le Principe, gouverne Sa création par la loi divine, immuable. Et l'homme témoigne de la présence éternelle de cette loi spirituelle en agissant conformément à cette loi.
Dans l'univers de l'Esprit, il n'y a pas de malentendus, pas de mauvais entendement intrigant à l'œuvre ni d'ego bouffi d'orgueil avec lequel on est aux prises, puisque chaque idée de l'Entendement est tributaire de sa source — Dieu. Alors comment est-il possible que les idées de la Divinité, le bien infini, Lui soient contraires.
Dans la mesure où nous purifions notre conscience de la supposition erronée que l'homme puisse avoir un entendement distinct de Dieu, nous voyons que le véritable état de l'homme, c'est être l'enfant de l'unique Entendement parfait. On verra que l'homme, l'émanation de Dieu, l'Entendement, a toujours été conscient de Son tendre épanchement d'amour. Cette unité spirituelle de l'unique Entendement omniprésent avec ses propres idées ne laisse aucune base réelle pour les conflits de la personnalité, parce que Dieu est le seul initiateur et la seule source des mobiles de la pensée — et Il peut être reconnu comme tel. Nous lisons dans la Bible: « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous. » I Jean 4:12;
Il y a quelques années, j'appris une leçon précieuse concernant la guérison de l'hostilité. Je débutais dans ma première année d'enseignement à plein temps dans les écoles publiques, et je désirais prouver aux administrateurs de l'école que je pouvais efficacement enseigner des classes et avoir autorité sur elles. Toutefois, très tôt dans l'année, ce but commença à paraître inaccessible. En fait, une classe était véritablement insubordonnée. Des mesures disciplinaires sévères furent prises sans aucun résultat durable. Dans l'intervalle, la tension s'accentua régulièrement. Finalement, l'affrontement inévitable eut lieu: un étudiant se leva et, ouvertement, me défia en classe. C'est tout juste si nous n'en vînmes aux mains.
Une fois rentré chez moi ce soir-là, j'avais envie de quitter l'enseignement. Mais était-ce avisé de gaspiller ainsi cinq ans de préparation ? Il devait sûrement y avoir une meilleure solution. Comme étudiant de la Science Chrétienne, je priai avec ferveur pour être guidé correctement.
Après avoir examiné attentivement la situation, je me rendis compte que je voyais ma propre aversion pour la classe manifestée par les élèves sous forme de dérèglement, d'irrévérence et d'antagonisme envers la classe et moi-même. Il devint également évident que si une amélioration quelconque devait se produire, elle devait d'abord se manifester en moi. Mrs. Eddy nous dit: « Le moyen de chasser l'erreur de l'entendement mortel est d'y verser la vérité avec des flots d'Amour. » Science et Santé, p. 201.
Je vis que chacun des élèves de la classe était une idée chérie de l'unique Dieu, toujours aimant. En tant qu'expression de l'Amour, chacun de nous ne manifeste que les qualités inhérentes à son créateur, telles que la joie, la réceptivité, l'amour, la sagesse. Ce serait contraire à la loi de Dieu que les idées de l'Amour soient en désaccord. Mais tant que je continuerais à attribuer des qualités négatives à une personne quelconque, je ne l'identifierais pas correctement en tant qu'idée spirituelle de l'unique Entendement, Dieu.
Le lendemain matin, je compris qu'il était juste et nécessaire que j'aie un entretien avec l'étudiant qui m'avait défié. Les détails de ce qui fut dit au cours de cet entretien sont oubliés. Mais la loi de l'Amour était présente, régissant à la fois le professeur et l'élève. L'inimitié, les offenses et le manque de confiance firent place à l'amitié et au respect mutuel. Bien qu'un problème occasionnel se présentât parfois à moi, la tension avait fondu, et une ambiance meilleure et plus détendue régnait dans la classe. Un soir après l'école, j'appris à quel point la guérison de l'hostilité avait été complète, lorsqu'un autre élève me dit que l'entretien avec le garçon rebelle avait si bien purifié l'atmosphère que le garçon refusait maintenant de parler de cet incident de classe en disant que l'affaire était close.
Le ministère de guérison de Christ Jésus démontra clairement que l'Amour triomphe de la haine. Il enseigna qu'il ne peut y avoir de justification pour des pensées ou des actes mauvais, même si des situations ou des circonstances provocantes semblent justifier une telle réponse.
Dans sa résurrection, Jésus vainquit les effets du tourment, de l'hostilité et de la malveillance infligés par ceux qui cherchaient à miner ses enseignements. Le refus de Jésus de personnaliser le mal le mit à même de faire efficacement échec aux attaques haineuses portées contre les vérités qu'il énonçait. Il a dû reconnaître qu'adresser des paroles cinglantes à ses tourmenteurs brutaux n'aurait fait que magnifier la croyance erronée que l'homme est un mortel et capable de pensées et d'actes mauvais. Ainsi, Jésus établit un précédent spirituel pour l'humanité dans son traitement efficace des rapports inharmonieux. Jésus persévérait patiemment à illustrer un grand fait: tous les hommes ont une origine commune fondamentale — le Principe divin, Dieu; par conséquent, une parenté ininterrompue doit à jamais exister entre Ses enfants.
