Un mois seulement me séparait du diplôme final décerné par l'université et pourtant, mon avenir m'apparaissait comme un pêle-mêle de rêveries et d'idées fantaisistes. La possibilité de me rendre sur la côte Est des États-Unis me passionnait et, à cet effet, je passai plusieurs semaines à dresser des plans détaillés. Mais je savais que quelque chose manquait, et ce quelque chose, c'était la prière.
Je cessai donc de courir çà et là de façon frénétique et passai les quelques semaines suivantes à prier, pour prendre conscience de ce que Dieu me réservait. Je savais que ma place était établie dans Son univers — et que l'existence de millions de chômeurs ne pouvait obscurcir ma perception spirituelle de cette place. C'est ainsi que je cessai de faire des plans personnels et que j'attendis les directives de Dieu.
La semaine suivante, j'obtins le diplôme d'enseignement secondaire. Avant de passer mes examens, je m'étais entretenue avec le bureau de placement de l'université, au sujet de la possibilité de trouver un emploi, mais les perspectives étaient bien sombres. « C'est l'hiver, m'expliqua-t-on, et il y a pléthore de professeurs d'anglais. A l'heure actuelle, des centaines de professeurs expérimentés, rien que sur cette île, cherchent du travail. Un ou deux diplômés ont trouvé un emploi ces dernières années. Mais ils ont été nommés dans des endroits isolés des îles environnantes. Regardons les choses en face: le moment est mal venu pour chercher du travail. »
Cela paraissait bien déprimant. Mais, moins d'une semaine après avoir obtenu mon diplôme, je vis mes prières, au sujet de la place convenable, couronnées de succès. J'avais appris le prochain départ d'un professeur dans une école secondaire. Les nouvelles comme celle-là se répandent vite et, bientôt, bon nombre de ces centaines de professeurs sans emploi étaient au courant de cette vacance. Je fis acte de candidature et, après une série d'interviews, je fus sélectionnée, avec un autre professeur, pour un choix définitif qui devait intervenir ultérieurement. Mais le Comité chargé de la sélection était dans une impasse et paraissait incapable de se prononcer au sujet du choix final. Je passai les deux jours suivants à méditer sur la déclaration de Mrs. Eddy, dans Non et Oui (p. 30): « La loi de Dieu tient en trois mots: “Je suis Tout”; et cette loi parfaite est toujours présente pour réprouver toute prétention d'une autre loi. » Je me tins le raisonnement suivant: Si cette loi a ressuscité les morts et conduit les enfants d'Israël à travers la mer Rouge, alors elle peut certainement me sortir de cette impasse bureaucratique.
C'est ce qui arriva. Inopinément, l'autre professeur retira sa candidature, et le contrat me fut donné. Et mon nouveau travail n'était pas situé non plus dans un lointain champ d'ananas, mais il se trouvait dans une école à deux pas de chez moi !
J'étais reconnaissante, bien sûr. Mais ce n'est que plus tard que je commençai à me rendre compte de l'importance réelle du bienfait reçu. Presque chaque semaine, un professeur me prenait à part pour me demander comment j'avais obtenu cette position, et même l'université admit que j'avais été inexplicablement fortunée.
Ce bien qui m'était échu ne s'arrêta pas là. A la place de mes rêveries fantasques d'antan, une réponse entièrement nouvelle à la question: « Que ferai-je l'automne prochain ? » se dessina. Ma nouvelle position me permit pécuniairement de voyager autour du monde, ce qui était beaucoup plus passionnant qu'aucun de mes rêves antérieurs. On dirait que, quoi que ce soit que j'aie en tête, ce que Dieu me réserve est au-delà de toute expectative humaine ! Cela se voit dans l'accomplissement d'un plan plus satisfaisant et beaucoup mieux conçu. Et je suppose que c'est pour cela que je me sens si reconnaissante d'être Scientiste Chrétienne.
Kailua, Oahu (Hawaii), U.S.A.
