Un mois seulement me séparait du diplôme final décerné par l'université et pourtant, mon avenir m'apparaissait comme un pêle-mêle de rêveries et d'idées fantaisistes. La possibilité de me rendre sur la côte Est des États-Unis me passionnait et, à cet effet, je passai plusieurs semaines à dresser des plans détaillés. Mais je savais que quelque chose manquait, et ce quelque chose, c'était la prière.
Je cessai donc de courir çà et là de façon frénétique et passai les quelques semaines suivantes à prier, pour prendre conscience de ce que Dieu me réservait. Je savais que ma place était établie dans Son univers — et que l'existence de millions de chômeurs ne pouvait obscurcir ma perception spirituelle de cette place. C'est ainsi que je cessai de faire des plans personnels et que j'attendis les directives de Dieu.
La semaine suivante, j'obtins le diplôme d'enseignement secondaire. Avant de passer mes examens, je m'étais entretenue avec le bureau de placement de l'université, au sujet de la possibilité de trouver un emploi, mais les perspectives étaient bien sombres. « C'est l'hiver, m'expliqua-t-on, et il y a pléthore de professeurs d'anglais. A l'heure actuelle, des centaines de professeurs expérimentés, rien que sur cette île, cherchent du travail. Un ou deux diplômés ont trouvé un emploi ces dernières années. Mais ils ont été nommés dans des endroits isolés des îles environnantes. Regardons les choses en face: le moment est mal venu pour chercher du travail. »
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