Si, malgré une prière persistante, un problème ne semble pas céder, on pourrait se demander: « Quel est mon mobile quand je prie ? Améliorer la matière ou glorifier Dieu, le bien ? »
Un problème peut paraître énorme, il peut sembler dominer notre horizon mental et limiter notre vision du bien infini. Qu'en résultet-il ? Nous nous apercevons que nous l'acceptons comme s'il était une réalité, un obstacle à la paix et au progrès. Et les efforts que nous faisons pour le résoudre sur cette base ne servent qu'à prolonger son apparente existence.
Un désir sincère et exclusif de glorifier l'éternelle présence, la totalité de Dieu, le bien, peut aider à nous libérer de l'illusion mesmérique que l'existence est matérielle et discordante et à démontrer l'harmonie. La Science Chrétienne enseigne que la totalité du bien est démontrable parce qu'elle est vraie. Comme il est important, par conséquent, de chérir la certitude immuable de la nature illimitée du bien et d'exalter le bien dans notre vie !
Christ Jésus fit ressortir la nécessité d'entretenir la certitude spirituelle, ou foi compréhensive dans le bien, lorsqu'il dit: « Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne: Transporte-toi d'ici là, et elle se transporterait; rien ne vous serait impossible. » Matth. 17:20;
Le pouvoir qui transporte les montagnes d'erreur est spirituel non matériel, et il ne peut être suscité que sur une base chrétiennement scientifique. Jésus savait que ce dont l'humanité souffrante avait le plus besoin n'était pas simplement un allégement de ses maux mais la conscience de la totalité de Dieu, de Sa bonté et de Son amour universels et impartiaux. Le but plus élevé de la guérison-Christ était alors, comme aujourd'hui, d'exalter la véritable nature de Dieu et de l'homme, le reflet spirituel de Dieu.
En voici un exemple: lorsqu'on vint dire à Jésus que Lazare était malade, il répondit: « Cette maladie n'est point à la mort; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. » Jean 11:4; Jésus ne ressentit aucun sens d'urgence. Il savait que Dieu est le bien éternel, infini, et que l'homme, le fils de Dieu, est le reflet immortel du bien. Le Maître reconnut qu'une des nécessités les plus essentielles était de révéler ces vérités à l'humanité. Plus tard, quand Marthe fit remarquer que Lazare était dans sa tombe depuis quatre jours, Jésus répondit: « Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » v. 40; Il rendit alors la vie à Lazare.
Le mobile qui incitait Jésus à guérir était inspiré par Dieu et n'était pas simplement utilitaire. Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé: « Son intention en guérissant n'était pas uniquement de restaurer la santé, mais de démontrer son Principe divin. Il était inspiré par Dieu, par la Vérité et l'Amour, en tout ce qu'il disait et faisait. » Science et Santé, p. 51;
C'est grâce à l'inspiration spirituelle, à une conscience profonde de la présence et du pouvoir effectifs du bien infini, l'Amour divin, que nous obtenons la guérison. Une telle inspiration naît dans la conscience à mesure que nous apprenons à exprimer de plus en plus les qualités émanant de Dieu, telles que l'humilité, la patience, la miséricorde, la compassion et l'amour désintéressé, qui prouvent la perfection, la bonté et l'harmonie toujours présentes de notre réelle identité en tant que reflet spirituel de Dieu.
« Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. » I Cor. 6:20; Telle était l'exhortation de Paul. La guérison chrétiennement scientifique a lieu quand nous cherchons par-dessus tout à glorifier la totalité immuable de Dieu, l'Esprit, plutôt qu'à manipuler la matière. Comment pouvons-nous glorifier l'Esprit ? En spiritualisant progressivement notre conscience, échangeant les pensées matérielles contre une compréhension spirituelle plus grande de la nature divine; en corrigeant chaque pensée qui donne à entendre que la matière est réelle; en nous consacrant avec vigilance au pouvoir et à la présence de l'Esprit qui embrasse tout.
Nous glorifions Dieu, l'Entendement infini unique quand nous renonçons à la croyance à un entendement séparé de Lui. C'est ce prétendu entendement mortel qui crée et projette ses propres illusions appelées matière, manque, limitation, péché, maladie, mort. Il est évident que nous ne pouvons nous débarrasser de ces illusions tout en nous attachant avec ténacité à leur source — la croyance à un entendement personnel séparé de Dieu. A mesure que nous tendons à glorifier le seul Entendement, qui ne connaît que son propre univers de bien infini, univers divinement mental, nous devenons plus réceptifs à la spiritualisation nécessaire de la conscience qui a comme résultat la guérison.
Nous glorifions l'Ame, Dieu, dans la mesure où nous apprenons à échanger le sens matériel contre le sens spirituel. La guérison scientifique fait plus que satisfaire les demandes du sens mortel de bien-être dans la matière. La guérison a lieu quand nous prenons conscience de la totalité de l'Ame, de l'infinitude de la perfection et de la pureté spirituelles et de la nature purement spirituelle de toute identité et de toute sensation véritables. Cette prise de conscience commence à paraître quand nous nous détournons complètement de la croyance que nous sommes des mortels enfermés dans la matière, conditionnés et environnés par elle et que nous élargissons notre perception de l'homme en tant que reflet parfait de l'Ame. Ainsi, en visant à glorifier la totalité de l'Ame, le but est dénué d'égoïsme et la porte s'ouvre vers le progrès et la guérison spirituels.
Nous pouvons glorifier Dieu en tant que Principe divin en sachant que la loi divine du bien infini est la seule loi qui opère véritablement et en reflétant le Principe dans nos affaires quotidiennes. La confusion et l'illégalité disparaissent de notre existence quand nous ajustons notre pensée au Principe et à sa loi du bien toujours présente.
L'exemple suprême de Jésus montre comment, nous aussi, nous pouvons commencer à glorifier Dieu, la Vie impérissable, dans la mesure où nous cessons de ressasser le sens mortel de vie dans la matière; il nous montre comment nous pouvons glorifier la totalité de la Vérité divine en refusant de donner de la réalité à l'erreur, et comment nous pouvons glorifier l'Amour divin à mesure que nous nous élevons au-dessus de chaque pensée dissemblable à l'Amour.
Pourquoi glorifier Dieu ? Parce que chaque guérison véritable est l'évidence d'une plus grande compréhension de Dieu, le bien infini. Sa création, qui est comprise dans Sa totalité, doit être de même infiniment bonne, parfaite et harmonieuse. Et tout ce qui est bon dans notre existence humaine est l'évidence de cette perfection divine. Nous glorifions Dieu parce qu'Il a soin de nous. L'homme, le reflet de l'Amour, est inclus dans l'Amour, et chaque manifestation d'amour désintéressé exprime le tendre amour de Dieu pour Sa création. Dans Science et Santé, nous lisons: « Toutes choses dans l'univers de Dieu expriment Dieu. » Science et Santé, p. 331;
Le sens mortel voudrait parfois s'écrier: « Si seulement je pouvais être guéri, alors je me sentirais capable d'exprimer et de glorifier Dieu. » Mais cette attitude n'implique-t-elle pas que le problème est réel et ne le prolonge-t-elle pas ? Travaillons assidûment pour nous élever au-dessus de ce sens erroné et de son image irréelle et reconnaître la perfection actuelle de l'homme à la ressemblance de Dieu, gouverné et conditionné uniquement par le bien. Alors notre prière ne sera plus un désir stérile de voir le bien se manifester dans l'avenir, mais une reconnaissance joyeuse du bien qui existe maintenant même. Notre prière et son effet guérisseur glorifieront Dieu tous les deux véritablement.
Dans une lettre à certains de ses élèves, Mrs. Eddy nous montre le chemin d'une manière encourageante: « C'est pour moi une joie de savoir que vous êtes conscients du fait que guérir les malades, apaiser la peine, éclairer cette sphère inférieure par les voies et moyens de l'harmonie plus élevée et éternelle, met en lumière l'homme et l'univers originels qui sont parfaits. Quelle réalisation plus noble, quelle gloire plus grande pourrait stimuler vos efforts ? » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 253.
