Quiconque a arraché des mauvaises herbes, poussant à profusion dans un sol excessivement sec, sait qu'il faut de la patience, de la persistance et de la persévérance — et généralement un effort vigoureux — pour les arracher. Mais il y a une autre façon que la façon pénible. Nous pouvons mettre en pratique exactement les mêmes qualités avant que les herbes deviennent tenaces et vigoureuses — en cultivant patiemment, en maintenant avec persistance la terre humide et en arrachant avec persévérance les mauvaises herbes d'une façon régulière lorsqu'elles sont minuscules. Eh bien, qu'est-ce qui est le plus facile ?
Ainsi qu'il en est pour l'arrachage des mauvaises herbes, exclure les pensées malsaines ou pécheresses de la conscience humaine peut être fait régulièrement ou bien remis à plus tard jusqu'à ce que l'accumulation d'erreurs profondément enracinées oblige à les retirer d'un seul coup. La plupart d'entre nous prennent soin d'eux-mêmes, mais il est possible que nous ne soyons pas sur nos gardes quant à la nécessité d'arracher journellement les pensées mortelles néfastes et de ce fait de progresser spirituellement. Certains le font par intermittence; d'autres ont à cœur de maintenir d'une façon régulière le progrès spirituel.
Ce dont nous avons à nous défendre dans la vie quotidienne, ce n'est pas essentiellement des gens ou des situations.
Dans le Manuel de L'Église Mère, Mary Baker Eddy ordonne aux membres de l'Église de se défendre journellement contre la suggestion mentale agressive. Voir Man., Art. VIII, Sect. 6; C'est un bon conseil pour chacun. En le suivant, nous voyons chaque jour un peu mieux notre identité véritable comme étant spirituelle et sans péché et non sujette aux erreurs et aux punitions. Nous rejetons les pensées mortelles matérialistes avant qu'elles ne règnent sur notre conscience.
Mrs. Eddy n'était pas la première à demander cette sorte de vigilance quotidienne, car Christ Jésus dit: « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive. » Luc 9:23; Un travail quotidien de défense — ou prière — arrache de la conscience humaine les pensées mortelles qui voudraient cacher la véritable nature du Christ. Peu à peu cela enlève ce qui est laid, antinaturel et inutile.
C'est par un travail de chaque jour que nous maintenons le mieux notre croissance spirituelle. Le manque d'esprit de suite ne fait que la rendre plus difficile.
Ce que nous pensons et ce que nous faisons pendant chaque période de vingt-quatre heures détermine nos progrès spirituels ou l'absence de progrès. Nous pouvons passer nos vingt-quatre heures avantageusement ou inutilement, avec joie ou avec haine, avec de la bonne ou de la mauvaise volonté, d'une façon constructive ou destructive.
D'une façon constructive, nous pouvons commencer notre journée avec l'assurance de la présence de Dieu, de Son pouvoir et de Son amour. Nous pouvons considérer les synonymes de Dieu et leurs attributs, donnés par Mrs. Eddy dans Science et Santé. Notre concept de Dieu s'élargit lorsque nous prenons conscience de la présence même de l'Entendement qui sait tout, du Principe certain, de l'Esprit substantiel, de l'Ame qui voit tout, de la Vie illimitée, de la Vérité incomparable et de l'Amour universel. Comprenant que l'homme est inséparable de sa source, Dieu, nous pouvons savoir que dès maintenant tout individu, en tant que reflet de Dieu, inclut tout le bien qui appartient à son Père-Mère et que les possibilités en faveur du bien ce jour-là sont illimitées. Conscients de notre parenté avec Dieu, nous pouvons défendre notre droit divin à la santé, à l'intelligence, au bonheur; nous avons la capacité de penser et de vivre d'une façon utile, joyeuse, vigoureuse.
Nous pouvons aussi savoir qu'il n'y a pas de choses telles que l'entendement mortel, la matière, la mortalité, le désordre, la mort, l'erreur ou la haine; qu'il n'y a pas de force réelle qui puisse nous hypnotiser afin de nous faire coopérer avec n'importe laquelle de ces suggestions. Nous sommes reconnaissants d'établir notre journée, notre foyer, notre famille, notre église et notre univers sur de bonnes bases. Et lorsque nous nous efforcerons d'adhérer à ce qui est juste tout au long de la journée, nous ferons l'expérience du bien.
Quelles que soient les épreuves qui se présentent, nous sommes mentalement préparés à les affronter. Ayant de bonne heure protégé notre mentalité contre la suggestion mentale agressive, nous sommes dans une position plus forte pour ne pas réagir aux suggestions du mal. Non seulement nous aurons une journée satisfaisante, mais nous aurons gagné en bien éternel. Ce jour est un chaînon dans le maintien de notre progrès spirituel continu.
Ou bien nous élevons régulièrement notre pensée au-dessus du matérialisme, ou bien nous le fouillons plus profondément, ce qui occasionne éventuellement une traction plus forte pour déraciner l'accumulation de crainte, d'ignorance ou de péché. Des rejetons de ces tendances qui croissent vers le bas — la haine, la morosité, l'impatience, les tracas, l'impureté — seront un jour ou l'autre amenés à disparaître.
La persistance dans notre défense quotidienne apporte des changements radicaux dans notre caractère. Nous pouvons vivre tellement mieux avec nous-mêmes et avec les autres après avoir retranché des traits indésirables avant qu'ils se soient imposés et qu'ils aient étouffé la croissance spirituelle.
Le mal voudrait parfois nous faire penser que quelqu'un d'autre est à l'origine de nos difficultés. Si cela était vrai, notre bonheur dépendrait du comportement de toutes les autres personnes. Alors il pourrait y avoir une longue attente avant que nous puissions en bénéficier. Cependant, en Science Chrétienne, chacun a affaire à l'erreur journellement sur son propre terrain, juste à la porte de sa conscience. Il reconnaît le mal en tant que mal — le mal impersonnel. Lorsque le magnétisme animal, ou la pensée mauvaise, ne peut trouver aucun moyen de se personnaliser dans la conscience de quelqu'un, il n'a aucune prétention quelconque à l'existence et il ne peut non plus agir.
Dans la Bible, un des noms pour le mal est le tentateur; un autre, l'accusateur. Celui qui défend sa mentalité contre ces suggestions comprend ce que Jésus voulait dire lorsqu'il parla de l'unique mal: « Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds; car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44;
Un travail quotidien de défense nous tient en éveil sur l'état de nos pensées. Lorsque nous reconnaissons le mal pour ce qu'il est, « un menteur », il ne peut pas avoir le dessus. Nous sommes en désaccord avec lui sur chaque point.
Une fois, pendant trois jours de suite, des symptômes de rhume apparurent le matin et furent rapidement guéris chaque fois. Je compris que ce n'était rien de plus qu'une suggestion mentale agressive. C'était encore plus visible lorsqu'est venue la suggestion: « Pourquoi n'as-tu pas tout simplement le rhume et ainsi tu t'en débarrasseras. » Cette nuit-là, bien qu'il n'y eût aucune sorte d'inconfort physique, je sentis que j'étais en train d'être fortement secouée mentalement. Finalement je me réveillai d'un profond sommeil, déclarant à haute voix et distinctement: « Je ne serai pas d'accord avec toi ! » La suggestion me laissa et je fus libre.
Un travail quotidien de défense renforce de plus en plus notre résistance aux suggestions du mal. Très rapidement nous le reconnaissons comme le « menteur » qu'il est et nous prouvons qu'il l'est dans ce qui nous arrive. Le mal n'est rien d'autre qu'une tentative misérable de contrefaire le bien.
Si tout cela ressemble à un travail, c'en est un. S'il semble que ce ne soit pas facile d'être un Scientiste Chrétien actif, cela ne l'est pas. Mais ainsi que quelqu'un l'a dit un jour: « C'est plus facile que de ne pas en être un. » Bien que Mrs. Eddy nous promette beaucoup, pas une seule fois elle n'indique qu'un Scientiste Chrétien peut progresser sans un effort conséquent. Elle écrit: « Les mauvaises herbes de l'entendement mortel ne sont pas toujours détruites après avoir été arrachées une première fois; elles reparaissent, tel le chiendent dévastateur, pour étouffer le trèfle naissant. O jardinier stupide ! guette leur réapparition et arrache-les de leur sol natal jusqu'à ce qu'il ne reste plus une seule graine pour se développer — et pourrir.
« Parmi les multiples et douces harmonies qui rempliront les domaines peuplés du souvenir, voici la plus douce: “Tu as été fidèle !” » Écrits divers, p. 343.
