La Science Chrétienne explique que la création de Dieu n’est jamais détériorée mais demeure à jamais parfaite et intacte en tant qu’expression de la totalité de Sa beauté. Tout comme une belle pièce d’argenterie exposée chez un bijoutier n’est pas altérée parce qu’elle paraît déformée à travers une devanture éclaboussée par la pluie, de même les identités créées par Dieu ne cessent jamais d’être la preuve vivante de Son excellence en tant que leur Créateur.
Il est utile de savoir cela lorsque la création spirituelle de l’Entendement divin semble obscurcie par l’écran déformant de la matière et du mal. Nous pouvons alors être certains que lorsqu’une partie quelconque de cette couche de mensonges sera pénétrée par le Christ, la véritable idée de Dieu et de l’homme, la création apparaîtra immaculée et indemne comme toujours. La vérité se fera connaître par son influence bienfaisante et améliorante sur la situation humaine, guérissant ce qui est malade, harmonisant ce qui est discordant, stimulant notre intuition la plus profonde pour qu’elle reconnaisse le pouvoir de Dieu à l’œuvre.
La moindre reconnaissance de Dieu apporte un sens d’humilité, la conscience que le pouvoir n’a pas son origine en nous-mêmes. Nous nous agenouillons, mentalement, en Sa présence. Si nous devons avancer dans la compréhension spirituelle grâce à laquelle la présence et le pouvoir de Dieu se manifestent plus pleinement dans notre vie, nous ferons bien de penser plus profondément à la qualité de l’humilité, qui est inséparable de la conscience de Ses bienfaits.
Qu’est-ce que la véritable humilité ?
Christ Jésus nous donna un exemple incomparable quand il révéla que Dieu est Amour, en guérissant le péché et la maladie. Il rendit même la vie aux morts. Il sortit de sa propre tombe trois jours après sa crucifixion, démonstrateur sans pareil du pouvoir de la Vie divine sur l’illusion humaine de la mort. Ces actions puissantes, réconfortantes outre mesure en tant que preuves de la suprématie de l’Esprit sur la matière, il ne les revendiqua pas comme des triomphes personnels. Le sens humain qu’il avait de lui-même, ainsi que les désirs et les craintes que le prétendu entendement charnel, ou faux sens d’existence dans la matière, suggérait, avaient été soumis à l’Esprit grâce à sa consécration à la conscience spirituelle pure. Il pouvait dire: « Le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres. » Jean 14: 10; N’était-ce pas là l’humilité totale ?
Mrs. Eddy souligna le fait que Dieu est la seule source de pouvoir, non seulement dans sa découverte de la Science Chrétienne, mais même avant cela. Après une enfance au cours de laquelle elle fut attirée à Dieu et s’était efforcée de clarifier la compréhension qu’elle avait de Lui, elle continua à prier avec persistance, cultivant fidèlement et activement, au sein de grandes tribulations, sa qualité de disciple chrétien. Pourtant elle ne revendiqua plus tard aucun mérite personnel pour sa croissance en spiritualité pendant cette période essentielle de préparation qui l’amena à sa grande découverte. Elle dit tout simplement dans Science et Santé: « Dieu avait daigné me préparer pendant bien des années à recevoir cette révélation finale du divin Principe absolu de la guérison mentale scientifique. » Science et Santé, p. 107;
Ces paroles ne représentent-elles pas un défi pour nous qui la suivons ? Attribuons-nous, nous aussi, à Dieu tout le bien qui est fait en nous ou grâce à nous ? Ou nous attachons-nous peut-être à un genre quelconque de félicitations de soi, eu égard à notre croissance ou à nos accomplissements spirituels ? Cela serait raisonnable si nous considérions l’homme comme agissant jusqu’à un certain point séparément de Dieu; mais ce n’est pas ainsi que Jésus voyait l’homme, et ce n’est pas non plus le point de vue de la Science Chrétienne, qui définit Dieu comme la seule cause ou le seul Principe et Lui attribue tout pouvoir. Comment une idée peut-elle agir indépendamment du Principe de son existence, ou comment un effet peut-il se produire par sa propre volition au lieu d’être le résultat de sa cause ? Mrs. Eddy rend cette vérité très claire. Elle écrit: « Le Principe ne fait qu’un avec son idée, et cet un est Dieu, Être omnipotent, omniscient et omniprésent, et Son reflet est l’homme et l’univers. » ibid., p. 465;
La véritable humilité, tout simplement, est le fait de reconnaître sans équivoque que Dieu est le seul pouvoir et la seule présence. Cette acceptation ne nous rend pas impuissants en tant qu’humains; au contraire, elle écarte progressivement nos défauts et limitations personnels, même lorsque nous faisons le bien, permettant aux idées de Dieu d’agir plus puissamment en nous et par nous.
Nous renonçons à l’idée que nous devons aider le Tout-Puissant à nous guérir et à nous sauver, nous-même et les autres. Nous L’écoutons avec plus d’attention avant de parler ou d’agir. Nous apprenons de plus en plus à nous tenir à l’écart, comme le fit le Jésus humain, afin de permettre au Christ guérisseur et sauveur de prendre en main nos relations humaines, notre influence sur nos amis et sur les étrangers. La prière — nos moments précieux de communion consciente avec Dieu — peut donner des résultats plus complets à mesure que nous acceptons d’une façon habituelle la vérité que Dieu est Tout. Nous avons confiance que Dieu accomplira Sa volonté en nous, nous montrera comment, grâce à la démonstration pratique sur le plan humain, nous pouvons prouver jusqu’à un certain point ce qu’Il a déjà fait en formant et en maintenant l’homme réel. De cette façon seulement, nous pouvons être sûrs de devenir plus semblables à Dieu, plus aimants spirituellement, dans nos pensées et nos mobiles, dans nos désirs et nos actions, et d’avoir ainsi une influence plus semblable à celle de Dieu dans le monde.
Pour le sens commun, la prière consiste en ceci: nous recourons à Dieu et Il répond. Cela décrit certainement notre concept de ce qui se passe, mais est-ce là ce qui se passe réellement ?
S’il était vrai que les humains eux-mêmes déclenchent le processus de communion avec Dieu grâce auquel le bien entre dans leur vie et dans la vie des autres, cela signifierait que Dieu n’est pas la seule cause ou le seul initiateur du bien. On peut se demander: « Qu’est-ce qui m’incite à recourir à Dieu, la Vérité, pour être aidé ? » La seule réponse possible est que c’est la Vérité qui nous y incite, parce que de toute évidence l’erreur n’incite jamais à recourir à la Vérité. C’est donc de Dieu, le Tout-en-tout, que nous dépendons, même en ce qui concerne notre moindre tendance à Le rechercher, notre moindre signe de confiance en Son pouvoir rédempteur.
Tout désir bon provient de Dieu. Il nous parle du royaume des cieux qui est au-dedans de nous, comme l’a dit Jésus. Il est une expression de notre identité spirituelle, réelle, de ce moi qui inclut toutes les idées justes parce qu’il est le reflet de Dieu. Ce fait communique un profond réconfort. Il nous montre que même notre appel à l’aide adressé au Père est lui-même la preuve qu’Il est actif dans notre cœur, dans un sens répondant avant que nous L’appelions.
Cette reconnaissance de la proximité et de la disponibilité de Dieu est puissamment renforcée dans la mesure où nous donnons suite à ce qu’implique la vérité qu’Il est Tout, comme Mrs. Eddy affirme avec insistance qu’Il est. Dans Unité du Bien, elle dépeint le bien comme disant au mal: « Vous prétendez qu’il y a plus que l’unique Entendement, plus que l’unique Dieu, et vous l’affirmez avec insistance; mais en vérité, je vous le dis, Dieu est Tout-en-tout, et vous ne pouvez jamais être en dehors de Son unicité. » Unité, p. 24.
La véritable humilité nous introduit dans la conscience réconfortante de l’Entendement aimant comme étant Un et Tout, le foyer sûr où toutes les identités demeurent à jamais. Nous apprenons alors à nous voir nous-mêmes et à voir les autres moins comme humains ayant besoin d’être guéris et sauvés et davantage comme reflets de Dieu n’ayant besoin d’aucune amélioration parce que déjà parfaits. Cette altitude mentale, dans la mesure où nous l’atteignons, stabilise notre santé et favorise la prospérité de toutes nos bonnes activités. Mais elle fait plus que cela. Elle fait de nous de meilleurs guérisseurs, car elle signifie que nous acquérons le genre de conscience que le Maître possédait, la conscience qui guérit, et qu’il promit à ceux qui le suivraient.
Le grand besoin de l’humanité est d’être capable de voir que l’univers est l’univers de Dieu non obscurci par le péché, libéré de la maladie et de la mort; d’être capable de voir que l’homme est l’homme réel — sain, intégral, purement spirituel. Chacun de ceux que nous rencontrons, dans les magasins, dans les autobus, partout, est en réalité l’homme parfait de Dieu, Son idée individualisée, qu’il le sache ou non. A mesure que nous nous imprégnons de la véritable humilité qui reconnaît que Dieu est Tout et que la création est Son reflet parfait, nous nous apercevons que Son pouvoir manifeste le bien de plus en plus en nous et par nous, nous guérissant graduellement, ainsi que les autres, de l’illusion d’être seulement humains, et amenant à la lumière les fils et les filles de Dieu — de l’Amour divin qui accomplit tout — que nous sommes réellement.
C’est par la grâce que vous êtes sauvés,
par le moyen de la foi.
Et cela ne vient pas de vous,
c’est le don de Dieu.
Ce n’est point par les œuvres,
afin que personne ne se glorifie.
Car nous sommes son ouvrage,
ayant été créés en Jésus-Christ
pour de bonnes œuvres,
que Dieu a préparées d’avance,
afin que nous les pratiquions.
Éphésiens 2:8–10
