Vous est-il arrivé de rencontrer des gens qui croient que pour acquérir leur maturité, ils peuvent se permettre de faire tout ce qu'ils veulent, et si toutefois ils s'étaient trompés, ils n'auraient fait que compter une expérience de plus ? Lorsque j'atteignis l'âge d'entrer à l'université, je pensai que je pouvais me passer de l'avis de mes parents. Étant Scientiste Chrétienne, je savais que mon Père-Mère Dieu me guiderait toujours. Ainsi je pensais qu'il s'ensuivait naturellement que l'avis de mes propres parents était un peu superflu. Après tout, eux aussi avaient fait des erreurs.
J'habitais à la maison et je me rendais à l'université chaque jour. Je désirais joindre au plaisir d'être à la maison, les avantages d'en être éloignée en étant à l'université et peu soumise à la direction de mes parents. Mes camarades me pressaient de réinstaller dans mon propre appartement pour être plus libre, voler de mes propres ailes et grandir plus vite. Pendant un certain temps je croyais vraiment que c'était là la solution. De toute façon je n'étais pas spécialement heureuse à la maison, car j'avais un grand sens de propre justice et je sentais que mes parents étaient inflexibles, qu'ils se mêlaient de tout et se montraient autoritaires.
J'en parlai à l'un de mes professeurs à l'université. C'était un homme dont je respectais l'opinion, et j'avais de l'admiration pour sa personnalité. Après m'avoir écoutée, il me répondit: « Maintenant écoutez, ne quittez pas la maison avant d'avoir résolu votre problème avec vos parents. Vivez d'abord en bonne intelligence avec eux. »
Cela me surprit venant de lui. Je répondis: « Mais vous avez quitté la maison et fait ce que vous désiriez faire quand vous êtes entré à l'université. Dans ce cas il est plus facile de s'entendre, parce qu'ils sont tellement heureux de vous avoir à la maison qu'ils sont gentils avec vous. »
A quoi il répondit: « Oui, mais vous devriez apprendre à vous entendre avec eux avant de quitter la maison. »
Je me rendis compte d'après le ton de sa voix qu'il aurait aimé que les choses se passent ainsi pour lui. Son conseil me donna à réfléchir. Je rentrai donc à la maison et me mis à travailler la question — en Science Chrétienne. Avec un esprit ouvert, j'étudiai la Bible, Science et Santé et d'autres œuvres de Mrs. Eddy, et chaque publication de la Science Chrétienne qui paraissait. Je ne savais pas exactement ce que je devais étudier, mais je commençai à observer les gens que j'admirais, tant ceux de mes lectures bibliques, que ceux que je connaissais personnellement. J'essayai de découvrir quelles étaient les qualités qu'ils avaient et que je pouvais acquérir moi-même. Je découvris qu'être indépendante et mûre ne signifiait pas simplement faire ce que je désirais faire, mais faire ce que Dieu voulait que je fasse. Le critère pour décider si cela devait être fait comme je l'entendais ou selon l'avis de quelqu'un d'autre, était de choisir la voie en accord avec la loi de Dieu, en accord avec les lois qui nous ont été données par Moïse et Christ Jésus.
Par exemple, ma façon de faire et celle de mes parents pourraient être différentes et toutes deux pourraient être de bons moyens pour faire la même chose. Si en choisissant ma voie, j'enfreins le commandement: «Honore ton père et ta mère », Ex. 20:12; je devrais m'adresser à Dieu en prière pour avoir une réponse. Sa voie tiendrait compte du respect dû à mes parents tout en me permettant de mûrir, et ne pas simplement consentir à tout.
Lorsqu'il était enfant, Christ Jésus, visitant le temple, demanda à sa mère et à Joseph: « Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père ? » Luc 2:49; Mais la suite de l'histoire nous dit que Jésus revint avec eux à Nazareth, « et il leur était soumis ». v. Si; Jésus travailla avec Joseph et devint un bon charpentier avant d'aborder sa plus grande œuvre. Jésus aima Marie et prit soin d'elle comme un fils respectueux. Même sur la croix, il honora sa mère. Il demanda à l'un de ses disciples, Jean, de prendre soin de Marie, comme si elle eût été sa propre mère.
J'eus un nouveau point de vue comme résultat de cette étude. Ma situation à la maison s'améliora considérablement, si bien que peu à peu, un respect mutuel s'établit entre mes parents et moi. Je pouvais discuter de mes idées sur divers sujets avec eux, et maintenant mes vues étaient acceptées comme valables. J'appris à ne plus avoir un sens de propre justice. Il m'a été possible d'acquérir ma maturité tout en demeurant à la maison. Je n'avais pas à me détacher de parents dynamiques ayant une forte personnalité, pour développer mon propre style. Cette expérience m'aida à travailler dans un bureau où il y avait deux patrons et il m'a été possible de m'entendre avec tous deux.
Je continue à étudier la Bible, Science et Santé, et d'autres publications quotidiennement. Dans mes rapports avec autrui, je continue à me rappeler ce que dit Mrs. Eddy, dans son article « Injustice » dans Miscellaneous Writings: « Cependant, en dépit de nos bonnes intentions, nous serons, en règle générale, d'une manière ou d'une autre, ou à un point quelconque de nos efforts pour aider autrui, blâmés pour tout ce qui n'est pas juste; mais cela ne doit pas nous empêcher d'accomplir notre devoir, quoi qu'il advienne, et quoi qu'il en coûte. » Mis., p. 236. En accord avec cet énoncé, je surveille mes pensées pour être certaine de ne pas juger mal les motifs d'au- trui, mais de peser dans la balance de l'amour et de la compréhension, toutes intentions et déclarations.
Par mon étude suivie j'ai appris que ce n'est qu'en obéissant à tous les Commandements (pas seulement ceux qui nous plaisent) y compris celui d'honorer nos parents, que nous pouvons obtenir les bénédictions contenues dans les Béatitudes et atteindre au royaume des cieux sur la terre.
