La spiritualité nous révèle, concernant la vie et l'être, toute une variété et tout un champ nouveaux et pleins de vie, d'idées intelligentes. Elle met en lumière notre individualité réelle en tant qu'expression de l'Ame.
Aimer les choses de l'esprit signifie mettre en question les hypothèses découlant d'une conception purement matérielle de la vie, s'élever au-dessus d'elles et vivre de façon à démontrer les valeurs durables, c'est-à-dire éternelles et qui expriment Dieu.
Cela en vaut-il la peine ? « Il faut que les mortels gravitent vers Dieu, écrit Mary Baker Eddy, que leurs affections et leurs desseins se spiritualisent, — il faut qu'ils abordent les interprétations plus larges de l'être, et qu'ils gagnent un sens plus juste de l'infini, — afin de se dépouiller du péché et de la mortalité. » Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 265 ;
La spiritualité doit être vécue avant que nous puissions réellement en connaître la valeur. Prenons un exemple: supposons qu'une personne ait l'oreille très musicienne. La beauté, l'harmonie, la structure d'un certain morceau de musique peuvent la transporter d'admiration. Mais qu'en est-il d'une personne qui n'a pas l'oreille musicienne ? Elle n'a aucune idée de la beauté et de la structure de cette musique. Nous pourrions lui décrire, avec des mots choisis, cette mélodie, cette harmonie, cette beauté — nous pourrions même lui écrire un livre sur ce sujet — mais cependant cette personne, sourde aux harmonies musicales, n'a pas vraiment connu, par expérience, la musique. Il en est de même de la spiritualité: on peut en entendre parler, lire des choses à son sujet. Mais une description est, tout au plus, un poteau indicateur sur la route menant à la spiritualité, ce n'est pas la spiritualité elle-même.
Après nous être absorbés dans des vues spirituelles concernant Dieu et l'homme, nous trouvons qu'elles sont lumineuses et substantielles. Explorant les possibilités qu'ouvre la spiritualité, nous commençons par trouver que c'est la vision matérialiste des choses qui est terne et grisâtre. Paul a dit, il y a longtemps: «L'affection de la chair, c'est la mort, tandis que l'affection de l'esprit, c'est la vie et la paix. » Rom. 8:6;
Nous pourrions objecter: « Eh bien, je désire m'attacher aux choses de l'esprit. Mais, avant, je veux encore prendre du bon temps. »
Est-il possible que ceux qui sont pleins d'entrain, qui aiment l'aventure et qui souhaitent avoir une vie passionnante, adoptent ce style de vie et, en même temps, s'attachent aux choses de l'esprit — « gravitent vers Dieu ? » Peuvent-ils réellement mener une vie active ici, sur cette terre — gravir des montagnes ? Cela n'équivaut-il pas tout simplement à se complaire dans un sens matériel des choses ? Devons-nous devenir des ascètes ?
La spiritualité nous ouvre les portes de l'aventure. Nous explorons la réalité divine, nous découvrons qu'elle est tangible et qu'elle nous satisfait, car elle nous donne de précieux aperçus sur le monde et les événements ambiants. Le royaume métaphysique dont nous profitons, grâce à la compréhension spirituelle en Science ChrétienneChristian Science: Prononcer 'kristienn 'saïennce., est pittoresque et bien réel. Le Psalmiste en parle en ces termes: « Les œuvres de l'Éternel sont grandes, recherchées par tous ceux qui les aiment... Il a laissé la mémoire de ses prodiges. » Ps. 111:2, 4;
Comprendre la totalité de Dieu, de l'Esprit, cela nous détourne-t-il de l'existence humaine ? Non, cela nous en donne un aperçu, nous fait apprécier ce qu'elle a de meilleur, et que nous n'avions jamais eu auparavant. Et nous ne pouvons trouver que plus de joie à escalader les montagnes !
Il faut faire une distinction entre nier la réalité de la matière et nier ce qui est humain. La Science Chrétienne ne nie pas, avec désinvolture, le fait que nous sommes humains, en nous laissant là avec l'impression que nous flottons dans le vide. Ce qu'elle fait, tout d'abord, c'est affirmer que tout ce qui est matérialiste et mauvais dans l'existence humaine est irréel, et elle nous aide à nous en défaire. Et, au fur et à mesure que nous abandonnons le mal en travaillant à partir d'une base scientifiquement spirituelle, nous manifestons une spiritualité croissante. En d'autres termes, nous reflétons davantage notre être réel comme idée de Dieu. Il s'agit de larguer de la pensée humaine tout ce qui est mauvais et négatif, d'accueillir le bien permanent et illimité qui vient de Dieu et de vivre une vie qui en témoigne.
Jusqu'à quel point la spiritualité est-elle pratique ?
Si nous acceptons la croyance que la création est matérielle, alors nous croyons que l'homme est limité, car la matière a des limites. Tous les conflits humains — ceux venant, disons, de la pauvreté et de la maladie — découlent de la croyance que la matière est la réalité. Ils présument que nous nous soumettons aux conditions matérielles.
Les humains peuvent voir la matière comme quelque chose qui constitue la réalité, — ou grâce à la Science — comme quelque chose qui ne fait que prétendre à la réalité, quelque chose qui se targue d'avoir une fin en soi. Si nous adoptons la première attitude (la matière considérée réalité) nous ne pouvons faire autrement que d'admettre que nous sommes plus ou moins désemparés devant elle. Nous avons le sentiment que, dans notre vie, bon nombre de choses nous dépassent, que nous sommes vulnérables aux chagrins et au hasard (aux maladies prétendues incurables, par exemple) contre lesquels nous ne pouvons faire que peu de chose, ou rien du tout. Nous sentons, ou tout au moins nous supposons inconsciemment, que nous sommes soumis aux hasards de l'univers matériel et aux caprices des entendements matériels. C'est là une source de difficultés. Nous avons le sentiment que nous sommes le jouet de la matière, alors que nous devrions en devenir progressivement maître.
Grâce à la Science Chrétienne, nous commençons à reconnaître que la matière est une prétention, non une réalité. Mais nous ne nous débarrassons pas de notre croyance à la matière — pas plus que nous ne parvenons à un haut degré de spiritualité — tout d'un coup. Dans le stade transitoire, nous sommes encouragés par le fait que, de plus en plus, nous maîtrisons les conditions matérielles et démontrons l'irréalité de la matière. Nous sommes guéris de troubles physiques ou mentaux, nous trouvons des solutions à des difficultés dans les affaires, à des problèmes de relations avec autrui, à des soucis pécuniaires. Nous commençons à faire ces choses que, selon la promesse de Christ Jésus, feront ceux qui croient en lui. Voir Jean 14:12.
Cela détermine pour nous, comme rien d'autre ne le peut, ce qu'est réellement la spiritualité.