Pour beaucoup, le début d’une nouvelle année est l’époque où l’on fait le point des progrès personnels. Mais d’après quelles normes jugeons-nous ces progrès ? Il a été dit que, pour bien des gens, acquérir de nouveaux biens matériels est une façon de satisfaire leur désir de sentir qu’au cours de leur existence ils s’élèvent dans la hiérarchie sociale. Ce n’est pas à la nouvelle voiture devant la maison, à la dernière babiole à la mode ou à une plus belle demeure — en bref à la matière — que le Scientiste Chrétien mesure ses progrès mais à sa compréhension plus large de la totalité de Dieu. Cette compréhension apporte à son existence actuelle l’évidence de l’Amour qui se manifeste humainement par le confort, la sécurité, la commodité ou l’activité juste, selon ses besoins; mais fondamentalement, c’est le fait que les limitations inhérentes à la matérialité sont surmontées qui indique qu’il y a progrès.
Mrs. Eddy nous dit: « Le progrès est spirituel. Le progrès est le concept mûrissant de l’Amour divin; il donne la preuve de la vie de l’homme, scientifique et impeccable, et démontre que l’homme mortel se détourne sans douleur de la matière vers l’Esprit, non en mourant mais en acquérant l’idée véritable de la Vie, Vie qui n’est pas dans la matière mais dans l’Entendement. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 181;
La Bible abonde en exemples qui montrent le véritable progrès qui se manifeste pour ceux qui furent fidèles à Dieu. L’histoire de Joseph qui, de captif qu’il était, devint riche et puissant, nous vient tout de suite à l’esprit, sans parler de Salomon, Ézéchias, Job, Daniel et tant d’autres personnages bibliques célèbres. Le Psalmiste, parlant de l’homme qui aime la loi de Dieu, nous promet ceci: « Il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau, qui donne son fruit en sa saison, et dont le feuillage ne se flétrit point: tout ce qu’il fait lui réussit. » Ps. 1:3;
L’exemple de Jésus prouve que la vie tout en progrès spirituel conduit à l’abondance du bien. Depuis ce qu’il est convenu d’appeler le premier « miracle » de Jésus dont le souvenir soit parvenu jusqu’à nous — l’eau changée en vin lors des noces de Cana — jusqu’à son ascension, il démontra progressivement qu’il avait la domination sur la matière et il prouva que la substance est totalement spirituelle.
Ce progrès qui est un « concept mûrissant de l’Amour divin » est illimité, mais cela ne signifie pas que nous devions aller quelque part ou acquérir quelque chose. L’homme, l’image et la ressemblance de Dieu, tel que la Bible le déclare être, inclut toutes les idées justes et par conséquent possède déjà par réflexion la véritable idée de progrès. Il a déjà un statut élevé en tant qu’enfant de Dieu et il n’a pas à s’ingénier à obtenir le prestige. Il n’y a aucune raison pour que celui qui reconnaît que les talents qui lui appartiennent par réflexion sont complets, ait l’impression que les buts humains élevés et nobles sont hors de sa portée. Comprendre d’une façon chrétiennement scientifique ce qu’est l’identité n’est pas une excuse pour la paresse mais nous conduit à faire un effort persistant et honnête afin de démontrer cette identité.
Notre but, donc, n’est pas d’obtenir quelque chose de plus important ou de plus beau sur le plan matériel — ni même d’avoir des titres plus impressionnants à ajouter à notre nom — mais de devenir conscients de façon plus ample et plus active de notre véritable identité en tant que reflet de Dieu. C’est là une occupation de tous les instants. Mais loin de rétrécir les perspectives de notre existence, cette juste évaluation de ce qu’est le progrès nous libère et nous met à même d’avoir de meilleurs résultats, des joies plus profondes et davantage de succès dans toutes nos entreprises.
Les obstacles au progrès semblent prendre bien des formes — pénurie, malchance, mauvaise santé, traits de caractère innés, milieu familial défavorable ou éducation insuffisante. Mais grâce à la Science Chrétienne comprise et mise en pratique nous pouvons prouver que toute prétendue limitation est incapable d’entraver le véritable progrès.
A une époque où, parce que mes activités journalières paraissaient monotones et restreintes, je trouvais qu’il était difficile de discerner un progrès quelconque dans ma vie, une petite expérience m’a aidée à corriger ma conception du progrès. Je remplaçais mes exemplaires abîmés de la Bible et de Science et Santé de Mrs. Eddy que j’avais utilisés pendant des années pour étudier les Leçons-Sermons dans le Livret Trimestriel de la Science Chrétienne. Cela me rappela quelques expériences qui avaient eu lieu pendant la période où ces deux livres avaient été mes compagnons quotidiens. J’avais eu plusieurs guérisons physiques grâce à la mise en pratique de cette Science, un grand nombre d’années de progrès dans un travail d’un intérêt exceptionnel, la bénédiction profonde du cours d’instruction, et la possibilité d’être plus utile dans mon église. Je m’étais mariée et j’avais eu des enfants à un moment où je ne pouvais plus guère m’y attendre.
Mais je me rendis compte que le progrès le plus important de toute cette période avait été la conviction grandissante du pouvoir et de la bonté de Dieu, ce qui était dans une certaine mesure « le concept mûrissant de l’Amour divin ». Ceci apparaissait clairement dans le fait que j’abordais les problèmes avec plus d’assurance parce que ma compréhension de la Science Chrétienne avait été mise à l’épreuve. Je pouvais me rendre compte que ces progrès continueraient aussi longtemps que j’étais prête à appliquer la vérité dans mes activités journalières quelles qu’elles soient. Cette prise de conscience dissipa la frustration et le découragement dans ma pensée et je ressentis bientôt un sens d’activité et de liberté.
Lorsque nos efforts ont pour but le déroulement et la démonstration des vérités que nous sommes en train d’apprendre, nous voyons le progrès se manifester dans notre vie quotidienne de façon pratique et encourageante. Par exemple, quelle reconnaissance éprouve le Scientiste Chrétien lorsqu’il regarde en arrière et perçoit qu’au cours de l’année écoulée, il a fait preuve dans sa vie d’une domination accrue sur les suggestions agressives de l’erreur, et cela parce qu’il a adhéré de façon plus stricte à la norme de guérison de la Science Chrétienne.
Sans aucun doute l’une des suggestions les plus agressives est la croyance que chaque nouvelle année est un pas vers la mort, mais ceci est diamétralement opposé au progrès et ne peut pas être vrai de l’homme à l’image et à la ressemblance de Dieu. Dans Science et Santé, Mrs. Eddy nous dit: « Grâce aux châtiments salutaires de l’Amour, nous sommes aidés dans notre marche en avant vers la justice, la paix et la pureté, qui sont les jalons de la Science. » Science et Santé, p. 323; Lorsque nous considérons ces jalons comme des preuves manifestes de progrès, nous voyons qu’il n’y a pas de point final à notre marche en avant.
Nul n’est obligé, au seuil d’une nouvelle année, de redouter les années qui passent, une maladie tenace ou encore la situation mondiale. La possibilité d’aller de l’avant n’est refusée à aucune personne, à aucune race, à aucune nation. Modelons nos espoirs pour l’année nouvelle sur cet énoncé révélateur de Mrs. Eddy: « L’homme est plus qu’une forme matérielle renfermant un entendement qui doit s’échapper de son enveloppe pour devenir immortel. L’homme reflète l’infinité, et ce reflet est la vraie idée de Dieu. » ibid., p. 258.
