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LA CONTINUITÉ DE LA BIBLE

[Série d'articles destinés à montrer comment le Christ, la Vérité, fut progressivement révélé dans la Bible]

Tritos-Ésaïe et Malachie

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 1971


Nous nous sommes référés précédemment dans les articles de cette série, aux divisions de ce livre qui paraît maintenant en un seul volume sous le nom d'Ésaïe. C'est vers la troisième partie, c'est-à-dire les chapitres 56 à 66, appelés couramment le Troisième Ésaïe, ou Tritos-Ésaïe, que nous allons maintenant tourner nos regards.

Écrit en vers, comme bon nombre de livres prophétiques, le Troisième Ésaïe ne se réfère nullement à Babylone, mais semble indiquer que certains des exilés qu'il appelle « les exilés d'Israël » (Ésaïe 56:8) étaient déjà retournés en Palestine. Non seulement cela, mais il parle du temple en termes laissant entendre que celui-ci avait déjà été rebâti à l'époque où l'auteur fait part de ce message. Ainsi, au chapitre 66:6, nous lisons qu' « une voix sort du temple »; de même les termes « mon autel » et « la maison de ma gloire » (60:7) se réfèrent tout naturellement à un temple et à un autel existant déjà à l'époque où vivait le prophète.

Une série de déclarations et de prédictions brillantes et mémorables concernant l'approche de l'époque messianique nous ont été léguées par cet auteur anonyme ou des auteurs qui, écrivant vers la fin du sixième siècle ou la première moitié du cinquième, avertit le peuple qu'il se devait d'établir des normes éthiques, s'il désirait revendiquer semblables promesses pour lui-même. La première de ces exhortations se formule selon ces paroles de l'Éternel: « Observez ce qui est droit, et pratiquez ce qui est juste; car mon salut ne tardera pas à venir, et ma justice à se manifester » (56:1).

L'attitude expansive du Troisième Esaïe se révèle dans le chapitre suivant, où le prophète met en valeur un message de paix et de guérison, plein d'amour, un message que l'Éternel adresse à Son peuple, aussi dispersé qu'il puisse être: « Paix, paix à celui qui est loin et à celui qui est près ! dit l'Éternel. Je les guérirai » (57:19). Il adresse un appel au peuple en vue de réformer le concept du jeûne (voir 58:3–7) suivi de ces paroles d'encouragement et d'assurance (verset 8): « Alors ta lumière poindra comme l'aurore, et ta guérison germera promptement; ta justice marchera devant toi, et la gloire de l'Éternel t'accompagnera. »

Les chapitres 58 et 59 contiennent tous deux des promesses de rédemption tandis que le prophète continue à faire appel aux idéals plus élevés du peuple, l'exhortant à se repentir, à surmonter les viles influences qui sévissent parmi les habitants et à se souvenir de l'alliance de Dieu avec Son peuple, alliance qui, de génération en génération, ne s'était jamais démentie.

Avec le chapitre 60 commence l'appel à Sion, une Jérusalem nouvelle et glorifiée, symbole de rédemption et de promesse, vers laquelle se tourneraient les rois et les nations (voir verset 3). Même les fils d'anciens oppresseurs se prosterneraient à ses pieds en l'appelant « ville de l'Éternel, Sion du Saint d'Israël » (verset 14). Ici le prophète s'adresse à la ville en prédisant: « On n'entendra plus parler de violence dans ton pays, ni de ravage et de ruine dans ton territoire; tu donneras à tes murs le nom de salut, et à tes portes celui de gloire » (verset 18).

Les écrivains du Nouveau Testament font amplement preuve de leur familiarité avec cette partie du livre d'Ésaïe et de leur reconnaissance du rôle que tient Christ Jésus dans le déroulement de la prophétie d'Ésaïe (e.g. Ésaïe 61:1, 2 et Luc 4:17–21); ces chapitres de la Bible sont parmi les plus marquants quant à l'inspiration spirituelle et la beauté d'expression.

Le dernier livre inscrit au canon prophétique officiel est nommé dans la version King James « Malachi », dans la version Segond « Malachie », littéralement « Mon Messager », et il complète l'œuvre et la vision des « Prophètes écrivains » de l'Ancien Testament. On s'accorde à dire que ceci ne représente pas un titre personnel, mais plutôt la description adéquate d'un auteur anonyme apparemment empruntée à Malachie 3:1 où l'on trouve ces mots: « Voici, j'enverrai mon messager. »

Dans ces conditions, nous ne pouvons nous attendre à recevoir aucun détail sur la vie de famille du prophète ni sur l'époque à laquelle il vivait, bien que, comme la tradition le veut, Malachie ait vécu à Jérusalem vers le milieu du cinquième siècle av. J.-C.

Malachie avait affaire à une epoque ou régnaient le mécontentement, la mondanité et l'incrédulité. On a coutume de résumer les enseignements de ce livre sous la rubrique générales « La prophétie dans la loi », parce que tout en confirmant la loi fondamentale du Deutéronome, il demeure essentiellement un livre de prophétie. Ou bien, en d'autres termes, il maintient les principes de la loi, soutenant ainsi la loi plutôt que le légalisme.

Le livre de Malachie débute par un court prologue (voir 1:2–5) qui sert de base à l'ensemble et établit le principe fondamental de l'amour que Dieu porte à Son peuple, dont le prophète s'efforce de faire un point de ralliement à l'intention des infidèles et des indifférents de sa génération.

En examinant le livre de Malachie, il devient évident que l'auteur a un style bien à lui, assez semblable à celui du prophète Aggée qui l'avait précédé; celui-ci avait fait état des excuses et des objections qu'il sentait que ses auditeurs proféreraient, puis il s'était mis à y répondre (voir Aggée 1:6, 9; 2:3, 19). La méthode que choisit Malachie est de faire état d'un fait ou d'une accusation, puis d'exposer anticipativement l'objection ou l'excuse qui serait mise en avant et enfin de prouver la fausseté de l'argument présenté.

Ce procédé littéraire se répète environ huit fois, même dans un livre aussi court; en voici un exemple concis tiré de Malachie 3:8: «Un homme trompe-t-il Dieu? Car vous me trompez, et vous dites: En quoi t'avons-nous trompé ? Dans les dîmes et les offrandes. »

Il est clair que les prêtres, tout comme le peuple, en étaient arrivés à déprécier le culte divin, ne réservant plus à la Divinité l'honneur de recevoir des égards suprêmes. Des sacrifices de qualité inférieure étaient offerts qui, même s'ils l'étaient à un gouverneur humain, auraient été considérés tout à fait indignes (voir 1:6–8). L'infidélité et l'indifférence en matière de religion n'avaient d'égal que l'infidélité et la tromperie dans le mariage (voir chap. 2) .

Bien que le peuple d'Israël eût été depuis longtemps béni par l'Éternel des armées, ce sont les autres nations qui acclament Dieu plus que ne le fait Son propre peuple élu (voir 1:11–14). Toutefois, le jugement de l'Éternel est dépeint comme étant non seulement formidable envers les méchants, mais bon et généreux envers les justes; une abondance de bénédictions récompensera ceux qui se repentent et se réforment (voir 3:10).

Malachie est souvent considéré comme formant le lien de transition entre les deux périodes prophétiques — celle de l'Ancien Testament et du Nouveau. Traditionnellement tenu pour le dernier livre de la Bible hébraïque, il se rapporte aux œuvres mémorables et aux statuts éternels qu'avait légués Moïse, le Législateur, et s'écrie au nom de l'Éternel (4:4): « Souvenez-vous de la loi de Moïse, mon serviteur, auquel j'ai prescrit en Horeb, pour tout Israël, des préceptes et des ordonnances. » En même temps, il ouvre le chemin au Nouveau Testament, à l'œuvre de Jean- Baptiste, que les auteurs des Évangiles devaient considérer comme représentant le grand prophète Élie des temps anciens: « Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable » (verset 5).

Combien approprié d'avoir place le livre de « Mon Messager » à la fin de l'Ancien Testament dans nos Bibles; il y précède immédiatement l'ouverture du Nouveau Testament annonçant ainsi le grand messager ou précurseur du Messie ! Assurément il incomba à un messager plus sublime d'établir la nouvelle alliance, la nouvelle dispensation à l'humanité promise de toute antiquité, qui accomplissait la vision prophétique de Malachie (4:2): «Pour vous qui craignez mon nom se lèvera le soleil de la justice, et la guérison sera sous ses ailes. »

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