Aux étudiants de la Science Chrétienne on demande souvent en quoi consiste le traitement en Science Chrétienne. Celui qui cherche à s'informer n'est pas seul à ressentir le besoin de définir cette méthode de guérison; il en va de même pour ceux qui souhaiteraient la mettre en pratique dans leur propre existence. Se faire une idée vague ou floue de ce qu'est un traitement en Science Chrétienne, voilà qui vous induira à mettre en doute votre capacité de vous en servir ou de vous y appuyer sans réserve pour guérir la maladie. Celui qui compte sur un travailleur plus expérimenté pour lui donner le traitement dont il a besoin, d'habitude réagira favorablement plus vite s'il comprend en quoi consiste le traitement et comment il opère.
La méthode de traitement en Science Chrétienne n'est ni difficile ni compliquée. En fait, les enfants à l'École du Dimanche de la Science Chrétienne apprennent l'essentiel de cette méthode curative et réussissent souvent à se traiter eux-mêmes et à traiter les autres avec grand succès. C'est cette simplicité même du traitement qui paraît éluder une définition précise. Elle rend inutile toute tentative de parvenir à une formule de traitement réussi. L'inspiration qui guérit ne saurait se réduire à quelque chose d'appris par cœur. Bien que ce soit une personne qui donne le traitement, c'est toujours Dieu qui guérit. C'est là quelque chose que les enfants semblent parfois mieux saisir que les adultes.
Dans l'art de guérir, Christ Jésus était passé maître. Il ne donna pas à ses disciples une définition spécifique de la méthode de guérison qu'il employait. Toutefois, ses enseignements montrent clairement que le pouvoir qu'il manifestait provenait de la compréhension qu'il avait de Dieu et de la relation qui unit l'homme à Dieu. Quand il regardait le malade et le pécheur, il le faisait comme nul autre avant lui ne l'avait jamais fait. Son traitement de la maladie consistait à discerner l'immuable perfection de l'homme réel en tant qu'image de Dieu.
Accusé de s'être fait l'égal de Dieu, Jésus déclara notamment: « Le Fils ne peut rien faire de lui-même. » Jean 5:19; Les étudiants de la Bible sont familiers avec cette partie de la réponse que donna le Maître. Elle incarne bien l'abnégation de soi qui caractérisait toujours Jésus; mais si l'on enlève cette parole de son contexte, et qu'on l'examine séparée de ce qui suit, il se peut bien qu'un point important vous échappe.
Voici comment se lit la réponse complète de Jésus: « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. » Il semblerait que Jésus dit là que le Fils peut faire tout ce qu'il voit faire au Père, autrement dit, tout ce que fait le Père se répète chez le Fils en tant que Sa ressemblance. L'étude attentive de ce texte révèle la profonde compréhension du Maître au sujet de la manière dont le pouvoir de Dieu se manifeste en l'homme.
C'est là tout simplement ce que signifie un traitement en Science Chrétienne. Le Fils, c'est le Christ, l'idée divine de Dieu, qui présente l'homme idéal à l'image de Dieu. La prière qui guérit, ou traitement, est l'activité du Christ dans la conscience humaine. Cette activité révèle ce que Dieu est en train d'accomplir. C'est la puissance curative de Dieu manifestée en nous, révélant l'homme non pas comme un intermédiaire de Dieu mais comme Son reflet.
Ce qu'accomplit le Père apparaît dans le Christ. Le Christ est ce qu'accomplit Dieu, Sa manifestation qui se révèle de soi-même et apparaît aux hommes. En Se révélant Lui-même, Dieu révèle la perfection de Son idée, l'homme, en tant que Son image et Sa ressemblance. Les erreurs du péché et de la maladie ne peuvent s'attacher à l'idée de Dieu. Lorsque paraît la lumière du Christ, elle les dissout.
Voilà l'essence de la méthode curative en Science Chrétienne. Mrs. Eddy définit le « Christ » en tant que « la manifestation divine de Dieu, qui vient à la chair pour détruire l'erreur incarnée. » Science et Santé, p. 583; Dieu, l'Entendement divin, n'est pas conscient de la situation humaine, qu'elle soit harmonieuse ou discordante. Ce que Dieu fait n'est pas humain. La venue du Christ est la coïncidence de l'idée divine et de la compréhension humaine. Elle affecte, de son pouvoir de guérison, la situation humaine.
Mais où donc est la chair à laquelle doit venir le Christ ? La chair n'est constituée que de concepts charnels retenus dans la conscience humaine. La croyance que l'homme a un entendement séparé de Dieu, où se mélangent le bien et le mal, impose à la pensée humaine des concepts charnels. L'entendement charnel, ou prétendu mortel, constitue la seule source d'erreurs incarnées et des effets qu'elles produisent: le péché et la maladie.
Le traitement en Science Chrétienne consiste en une confrontation directe entre la Vérité et l'erreur. L'attaquant, c'est le sens spirituel, la compréhension que nous avons de l'idée divine. Mrs. Eddy écrit: « Jésus voyait dans la Science l'homme parfait, qui lui apparaissait là où l'homme mortel pécheur apparaît aux mortels. Dans cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l'homme guérissait les malades. » p. 476;
Il ne servirait à rien de traiter un état physique, par exemple une affection organique, en essayant de se représenter les organes affectés comme fonctionnant harmonieusement. Ce n'est pas là la méthode de la Science Chrétienne. Le sens spirituel ne prend pas connaissance des conditions matérielles. Son modèle, c'est l'homme spirituel, la propre ressemblance de Dieu.
La dénégation spécifique de l'erreur, qu'elle soit déclarée ou tacitement mais clairement comprise dans chaque traitement de guérison, exige une connaissance de l'erreur, connaissance qui est toutefois métaphysique et non physique. La vérité dévoile ce que l'entendement mortel prétend être en train de faire.
L'entendement mortel n'est pas agissant. Il prétend agir, créer l'homme ou le conditionner: c'est faux. Là même où il semblerait y avoir un organe malade, là même il y a une idée spirituelle. Le sens spirituel ne voit pas un organe matériel qui a réintégré sa perfection, mais plutôt une idée spirituelle qui n'a jamais cessé d'être parfaite.
Cette forme de traitement ne ferme pas les yeux à la nécessité apparente de remettre le corps humain en un état de bonne santé normal. Mais elle la reconnaît en communiquant le discernement de certaines vérités spirituelles à l'entendement mortel qui gouverne directement le corps. C'est ce que fait ressortir le conseil que donne Mrs. Eddy: « Pour détruire l'erreur qui produit des désordres, il vous faut calmer et instruire l'entendement mortel par la Vérité immortelle. » p. 415.
L'effet de ce traitement sur l'entendement mortel est de changer la base de la pensée humaine. Il produit une chimicalisation mentale au cours de laquelle l'humain cède au divin. A mesure que les caractéristiques mortelles cèdent à l'individualité spirituelle, la matière se soumet peu à peu à l'Entendement, Dieu. C'est ainsi qu'en Science Chrétienne la régénération spirituelle accompagne la guérison physique.
Et ceci se produit non seulement dans le traitement de la maladie physique, mais dans celui de n'importe quelle situation inharmonieuse. Une expérience que j'ai faite pourrait servir d'exemple. Il y a un certain nombre d'années, après avoir quitté l'armée, je me trouvai face à un grave problème de chômage. Depuis des semaines, sans résultat, j'offrais mes services dans les affaires et répondais à des annonces. Plus je me concentrais sur ce problème et dépensais d'énergies en essayant de trouver une solution, et plus je me sentais désespérément inemployé.
Et puis je me décidai à cesser tous efforts humains et à me tourner vers Dieu totalement. Je passai les quelques jours suivants dans une Salle de Lecture de la Science Chrétienne, cherchant, par la prière et par l'étude, à arriver à mieux comprendre que Dieu emploie l'homme en tant que Son idée, Son image, Sa ressemblance. La réalité de l'activité spirituelle commençait à imprégner ma pensée.
Il me vint très clairement que l'activité naturelle et sans effort des idées spirituelles constituait ma véritable occupation. Dieu est la seule puissance agissante, la seule source d'action. L'être de l'homme est l'expression de Dieu, le reflet de son action infinie. L'homme exprime les idées de Dieu en en étant l'accomplissement. Il ne pouvait être question ni d'attendre ni de rechercher cet emploi, mais seulement de se réjouir pleinement d'y participer. La crainte et le vide qu'avait engendrés la pensée inemployée, s'évanouirent complètement.
A la suite de cette déduction spirituelle raisonnée, l'humain céda spécifiquement au divin dans ma conscience. Cela se présenta sous l'aspect d'un éveil à certaines formes de pensée dures et critiques dont j'avais pris l'habitude sans m'en rendre compte. Tandis que je m'en débarrassais et percevais qu'elles ne pouvaient rien réclamer à l'homme de Dieu, ce fut comme si on avait soulevé de mes épaules un lourd fardeau. Le travail était fait. Je me vis offrir trois emplois différents en l'espace de quelques heures. Je ne les avais pas sollicités; ils ne venaient pas des sources que j'avais si laborieusement contactées au cours des semaines qui venaient de s'écouler.
Au cours d'un récent discours qui avait pour thème la difficulté de trouver du personnel de direction adéquat, le directeur général d'une grande société dit ceci: « Nous sommes toujours à la recherche de gens dont l'esprit est orienté vers les solutions. » En Science Chrétienne, le traitement est orienté vers la solution et non point conscient du problème. Il constitue l'utilisation de la loi de Dieu, rejetant les fausses revendications des prétendues lois physiques mais n'en venant pas aux prises avec elles. La Vérité anéantit l'erreur comme la lumière l'obscurité.
La Vérité immortelle s'exprime. Éternellement elle énonce sa propre idée infinie de l'être et en assure la réalisation. Le traitement qui cherche à atteindre Dieu en en reconnaissant clairement la totalité, amène toujours la guérison. Pour connaître et déclarer la vérité au sujet de l'homme, il ne faut ni formule ni langage particulier. Il faut seulement au fond du cœur le désir de voir ce que fait le Père et de savoir que « tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement ».
