On ne sait pas grand-chose du prophète Joël ni de son père, Pethuel (voir Joël 1:1); mais ils étaient apparemment de descendance israélite et vivaient dans la province de Juda, plus spécifiquement parlant, à Jérusalem, la capitale. Cette cité sacrée et ses habitants étaient familiers à Joël. Il se réfère à Sion, au temple et aux prêtres qui y servent (voir verset 9).
Joël n'a pas daté son livre qui ne consiste que de trois brefs chapitres, mais l'opinion de la majorité semble être en faveur d'une date aux environs de 400 av. J.-C. Comme on pourrait s'y attendre, en vue de la diversité d'opinions des érudits quant à la date de ce message, il se trame sur un fond historique fort loin d'être bien défini.
Un fléau de sauterelles d une violence extraordinaire qui semble avoir eu lieu aux environs de Jérusalem avant que Joël n'eût entamé son livre, constitue l'événement central d'où l'auteur tirera ses brillantes images.
Le Deutéronome avait représenté la plaie des sauterelles comme étant liée aux malédictions qu'engendre la désobéissance (voir 28:15, 38), et Salomon avait prié afin d'en être préservé (voir I Rois 8:37–40). Mais Joël voit dans ce fléau un symbole de l'approche du «jour de l'Éternel » (Joël 2:1) ou jour du jugement, survenant aussi soudainement et aussi implacablement que les myriades de locustes dévorant tout sur leur passage. C'est là le thème central du livre.
Le prophète décrit les hordes de sauterelles telles des armées en bon ordre, ou bien il les compare à des nations entières. « Un peuple est venu fondre sur mon pays, puissant et innombrable. Il a les dents d'un lion... Il a dévasté ma vigne; il a mis en morceaux mon figuier, il l'a dépouillé, abattu; les rameaux de la vigne ont blanchi » (1:6, 7 ).
Le fléau et la famine s'ensuivant avaient affecté même les services religieux, les gens n'ayant plus rien pour procéder à leurs offrandes habituelles, « car offrandes et libations ont disparu de la maison de votre Dieu » (verset 13).
Puis, au chapitre 2, le prophète poursuit sa comparaison plus en détail. Avant l'apparition des locustes, le pays ressemblait au jardin d'Éden; à présent, elles laissent sur leur passage un désert affreux (voir verset 3). Elles envahissent les murailles, pénètrent par les fenêtres; leurs innombrables myriades obscurcissent le soleil, la lune et les étoiles; rien ne peut arrêter leur marche (voir versets 9 et 10).
Mais alors que le jugement prononcé par Dieu contre Son peuple semble aussi terrible et inéluctable que le fléau des sauterelles, ce peuple n'en garde pas moins la certitude du salut et de la délivrance qui seraient siens si seulement il se tournait humblement et directement vers son Dieu. « Maintenant encore, dit l'Éternel, revenez à moi de tout votre cœur, avec des jeûnes, avec des pleurs et des lamentations ! Déchirez vos cœurs et non vos vêtements, et revenez à l'Éternel, votre Dieu » (versets 12, 13). Et le prophète poursuit: « Terre, ne crains pas, sois dans l'allégresse et réjouis-toi, car l'Éternel fait de grandes choses !... Je vous remplacerai les années qu'[a] dévorées la sauterelle » (versets 21. 25).
En dépit des dénonciations sévères qu'il a proférées contre les nations païennes qui ont maltraité les enfants d'Israël et profané leur temple (voir chapitre 3), Joël communique un message de sécurité, de prospérité et de progrès touchant son propre peuple, avec l'Éternel demeurant au sein même de Jérusalem.
C'est à juste titre que l'on a appelé Joël le prophète de la Pentecôte. Il est très connu et abondamment cité pour avoir prédit la venue de l'esprit de Dieu que confirme Pierre dans le livre des Actes (voir Joël 2:27–32 et Actes 2:17–21). Comme l'exprime Joël au nom de l'Éternel (2:27, 28): « Vous saurez... que je suis l'Éternel, votre Dieu, et qu'il n'y en a point d'autre, et mon peuple ne sera plus jamais dans la confusion. Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair. »
Nous avons vu plus tôt au cours de cette série comment l'auteur des chapitres 1 à 8 inclus du livre de Zacharie, avec la collaboration d'Aggée, incita le peuple à reconstruire le temple de Jérusalem. Les érudits s'accordent en général à dire que les six derniers chapitres attribués à Zacharie furent l'œuvre d'un ou plusieurs auteurs anonymes souvent dénommés le second Zacharie, et écrits deux siècles après, sinon plus.
Le chapitre 9 entreprend de consigner la manière dont Dieu protégera et sauvera Son peuple élu de ses ennemis grecs et syriens qui en ont, à tant de reprises, envahi le territoire.
Une des prédictions messianiques les plus remarquées du second Zacharie fut interprétée par Matthieu comme trouvant son accomplissement dans l'entrée triomphale de Christ Jésus à Jérusalem: « Sois transportée d'allégresse, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi; il est juste et victorieux, il est humble et monté sur un âne, sur un âne, le petit d'une ânesse » (9:9; cf. Matth. 21:4, 5). Le prophète prédit la domination universelle qui va de pair avec le Messie et avec son règne pacifique (voir Zach. 9:10).
Dans ce chapitre le prophète passe en revue les ennemis les plus proches de Juda, et il annonce leur défaite; ils ne vont plus guère compter, car, comme on peut le lire: « Le Seigneur... précipitera [la] puissance [de Tyr] dans la mer... Le roi disparaîtra de Gaza... Et [moi Dieu] j'abattrai l'orgueil des Philistins » (versets 4–6) .
Au moyen d'une série de brillantes métaphores, les habitants apprennent que pour venir à bout de la puissance grecque, Dieu fera de Juda pour ainsi dire Son arc, d'Éphraïm Sa flèche et de Sion Son épée (voir verset 13). « L'Éternel des armées les protégera... L'Éternel, leur Dieu, les sauvera » (versets 15, 16).
Le dixième chapitre poursuit une veine similaire, rappelant au peuple la vanité de l'idolâtrie en contraste avec le pouvoir de leur Dieu. Le prophète compare les enfants de Juda à un troupeau en désordre, puis par un brusque changement d'image, il leur garantit que Dieu fera d'eux « comme son cheval de gloire dans la bataille » (verset 3). Dieu « [fortifiera] la maison de Juda... [Il délivrera] la maison de Joseph » (verset 6).
Au chapitre suivant, on trouve une allégorie où encore une fois le peuple est comparé à un troupeau, mais où les bergers (monarques ou prêtres) lui refusent leurs soins et offrent au prophète, pour avoir pris en charge le troupeau, un salaire de « trente sicles d'argent » (11:12), mêmes gages dérisoires que ceux de Judas pour sa trahison de Jésus (voir Matth. 26:15). L'attribution de cette somme constituait une insulte puisqu'elle ne représentait que la valeur d'un esclave blessé (voir Ex. 21:32).
Au treizième chapitre, le peuple reçoit l'assurance que Dieu frappera et dénoncera les bergers indignes, ceux qui ont failli à leurs devoirs envers le troupeau; et que le tiers de la nation sera sauvé, constituant ainsi les dignes restes d'Israël comme l'avaient annoncé de plus anciens prophètes.
Le quatorzième et dernier chapitre dépeint Dieu comme intervenant de manière à sauver Jérusalem de l'attaque écrasante lancée par des nations étrangères. Il inclut la promesse selon laquelle, par la suite, « tous ceux qui resteront de toutes les nations venues contre Jérusalem monteront chaque année pour se prosterner devant le roi, l'Éternel des armées, et pour célébrer la fête des tabernacles » (verset 16). Et l'épigraphe suivante surmontera tout l'ensemble: « Sainteté à l'Éternel » (verset 20).
    