Quand un homme se fixe un but dans la vie, il agit ainsi parce qu'il croit que ce but lui apportera le bonheur et la satisfaction. Or, il est important de savoir qu'en général le but lui-même détermine en grande partie les moyens employés pour y parvenir. Si, par exemple, l'objectif d'une personne est d'accumuler des biens matériels pour l'amour de l'argent, elle sera de plus en plus encline à recourir aux pressions et aux intrigues effrénées d'un esprit matérialiste, afin de s'assurer les plus grands avantages financiers possibles.
La soif continuelle du gain peut devenir une obsession. Elle étouffera un désir naturel, naturel parce qu'il vient de Dieu, de donner sous l'impulsion de l'amour et de ce fait fermera la porte au bonheur et au contentement véritables que seule une vie empreinte d'abnégation et d'altruisme peut apporter. La promesse selon laquelle la matière peut nous donner vraiment satisfaction n'est qu'une imposture.
Si, au contraire, quelqu'un travaille pour avoir des ressources pécuniaires abondantes dans le but d'aider vraiment son prochain, il bénéficiera lui-même du bien qu'il aura fait à ses frères. Il en retirera une vie plus riche et plus intéressante, lui donnant de plus grandes satisfactions.
Quelqu'un d'autre fera tous ses efforts pour obtenir un poste en vue qui lui donnera l'influence et le pouvoir politique qu'il a l'intention d'utiliser à des fins personnelles. La soif de parvenir à ce pouvoir risque bien de le pousser à agir sans scrupules afin d'être nommé au poste souhaité. Même s'il obtient la situation désirée, la satisfaction et la joie tranquilles que seul un service rendu par amour peut donner, lui seront certainement refusées. Ses espoirs de trouver la satisfaction et le contentement personnels ne se réaliseront pas et sa vie ne sera qu'une imposture.
Pourquoi devrait-il en être ainsi ? se demandera-t-il. Pourquoi ne pourrait-il pas jouir des richesses qui sont le fruit de ses efforts acharnés, d'une vie remplie de luttes et même de privations ? Mrs. Eddy répond à cette question en termes qui ne pourraient être plus simples dans le livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé: « Et l'Amour se reflète dans l'amour. » Science et Santé, p. 17; C'est ainsi qu'elle interprète spirituellement cette requête qui se trouve dans la Prière du Seigneur: « Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » Matth. 6:12; Ceci n'implique-t-il pas que si nous voulons trouver le bonheur et la satisfaction nous devons aider les autres dans le même sens, que si nous voulons être aimés nous devons d'abord apprendre à aimer ? Et cet amour va à l'encontre du sentiment qui veut tout garder pour soi; il ne peut s'empêcher de donner.
La Science Chrétienne montre comment s'y prendre au début pour se sortir du bourbier d'un matérialisme aveugle, comment échapper à l'attirance du sens matériel avec ses promesses reluisantes et ses frustrations. Il s'agit de les remplacer par la compréhension spirituelle du Christ, la Vérité, qui révèle les idées et les qualités parfaites de l'Amour divin, à la source de toute action, l'unique Entendement. Quand en fait nous acceptons ces vérités, elles deviennent une discipline pour l'entendement humain mortel. Elles seront notre critère pour déterminer ce qui est bien et elles nous serviront de guide dans notre manière de penser et d'agir de tous les jours.
Mais celui qui commence à sentir le vide, la futilité d'une vie qui n'est guère que la vaine poursuite d'un amas croissant de choses matérielles, comment parvient-il à accepter ces vérités ? Comment peut-on transformer toute une vie passée à se battre pour obtenir place, situation, richesses et pouvoir humain parfois si proches et pourtant insaisissables et qui n'apportent jamais vraiment satisfaction, même à leur apogée ?
La Science Chrétienne explique que tant qu'un homme ignore le fait que Dieu est Amour divin, l'unique Entendement infini, qu'il méconnaît Son intelligence, Sa bonté et Son pouvoir absolus, il sera poussé par l'attraction trompeuse du sens matériel erroné à suivre les impulsions de son propre instinct qui consiste à poursuivre un but matériel. Et il sentira qu'il n'a pas tort d'agir ainsi tant qu'il peut se persuader lui-même qu'indépendamment des moyens employés la seule chose importante est d'atteindre son objectif égoïste. La conséquence d'une telle manière de penser est susceptible de causer une détérioration graduelle du caractère sous l'aiguillon d'un sentiment constant de frustration. Il n'obtiendra jamais la véritable récompense d'une joie désintéressée et d'une paix intérieure. Dénuée d'amour, sa vie ne sera qu'une imposture.
Que celui qui est fatigué par les promesses trompeuses du matérialisme cherche directives, courage et réconfort dans le livre d'étude de la Science Chrétienne où Mrs. Eddy écrit: « Pour déterminer nos progrès, il faut que nous sachions où sont placées nos affections, et qui nous reconnaissons, et à qui nous obéissons en tant que Dieu. Si l'Amour divin devient pour nous plus proche, plus cher et plus réel, alors la matière est en voie de se soumettre à l'Esprit. Les buts que nous poursuivons et l'esprit que nous manifestons révèlent notre point de vue, et montrent ce que nous gagnons. » Science et Santé, p. 239 ;
Décrivant sa propre croissance spirituelle qui l'amena à découvrir la Science Chrétienne, Mrs. Eddy signale quels sont les pas humains qui conduiront au succès celui qui recherche sincèrement les vrais buts de la vie et le moyen de les atteindre. Elle écrit: « J'avais appris que la pensée doit être spiritualisée, afin de comprendre l'Esprit. Elle doit devenir honnête, désintéressée et pure, pour avoir la moindre compréhension de Dieu dans la Science divine. Ce qui est premier doit devenir dernier. La confiance que nous accordons aux choses matérielles doit être remplacée par une perception des choses spirituelles sur lesquelles nous devons nous appuyer. Pour que l'Esprit soit suprême dans la démonstration, il doit être suprême dans nos affections, et nous devons être revêtus du pouvoir divin. » Rétrospection et Introspection, p. 28;
A mesure que nous parviendrons à comprendre ces directives, que nous apprendrons à les aimer et à les suivre dans notre vie journalière, nous abandonnerons derrière nous l'artifice des mobiles matériels et embrasserons une vie riche de récompenses véritables provenant du bonheur de servir un but spirituel élevé. Le Maître Chrétien donna à l'humanité le mot de passe pour parvenir à cette vie. En opposition absolue avec l'instinct mortel général de vouloir posséder, tout aussi répandu qu'alors, il enseigna: « Donnez, et il vous sera donné: on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis. » Luc 6:38.
La loi du Christ est d'aimer notre prochain comme nous-même et, en conséquence, de faire aux autres ce que nous voudrions qu'ils nous fissent; quand cette loi sera vraiment acceptée et consciencieusement mise en pratique, elle transformera une vie factice en une vie faite de substance véritable, de joie spirituelle et de plénitude.
    