Il y a seulement trois ou quatre ans, alors que nos jeunes s'affirmaient déjà beaucoup plus franchement, les spécialistes du langage reconnaissaient la naissance d'une expression nouvelle, témoignant soit d'une grande admiration devant quelque exploit, soit d'une approbation un peu déguisée mais sans réserve: « Il faut le faire ! » Combien de fois ne nous trouvons-nous pas devant une situation qui exige de nous quelque prise d'option, devant laquelle nous sommes tentés de dire: « Il faut le faire ! »
Eh bien, mais qu'est-ce donc qu'il faut faire ?
La Science Chrétienne explique qu'en réalité l'activité divine se reflète en l'homme, l'expression spirituelle de Dieu. Nous tournant vers Dieu de tout notre cœur, reconnaissant Sa totalité absolue et sans condition, puis niant qu'aucune difficulté puisse être trop ardue pour l'Amour divin, ou Entendement, le problème sera plus facile à résoudre.
S'il s'agit d'un problème où le mal est en évidence, ou de quelque condition inharmonieuse, alors nous devons nous rendre compte que devant la Vérité, la discorde ou le mal sont erronés. Comprendre cela, c'est l'épée de la Vérité dont Mrs. Eddy dit: « La Vérité devrait priver, et prive en effet, l'erreur de tout ego. La Vérité est une épée à deux tranchants qui protège et guide. » Science et Santé, p. 538;
L'adversaire, rappelons-nous, l'entendement mortel, la prétendue intelligence des mortels, ne fait rien en réalité; il ne fait que prétendre agir à l'appui des lois imaginaires dont il est lui-même l'auteur. La prière dévoile ce mensonge, en arrache le masque et révèle la plénitude de l'être réel, la toute présence du bien, de la santé, de la vigueur et de la satisfaction. « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu » I Jean 3:2; dépeint la réalité présente; la comprendre nous amène à la certitude de ce qu'il faut faire, dans n'importe quelle situation apparemment embarrassante.
Mrs. Eddy nous dit: « Nous devons réaliser que la puissance mentale peut contrebalancer les fausses conceptions humaines et les remplacer par la vie qui est spirituelle, non matérielle. » Science et Santé, p. 428; Le Scientiste Chrétien agit donc, conscient de la domination qu'il exerce de par autorité divine sur le découragement, sur toute remise de ce qu'il faut faire à plus tard, au lendemain, à l'heure suivante ! Pareils traquenards de l'entendement mortel ne sont que les indices d'un endormement qui ne fait nullement partie de la véritable nature de l'homme.
Au terme d'une carrière unique autant que divinement exemplaire, qui n'avait rien laissé au hasard ni remis à plus tard les nécessités de l'heure, Christ Jésus répondit à Pilate en lui donnant la raison de sa mission: « Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. » Jean 18:37; Le Christ, l'idée spirituelle de Dieu, nous rappelle ainsi tendrement ce qu'est l'activité unique et divine, et, si nous nous y livrons, elle transparaîtra dans toutes nos activités humaines.
Au fil des siècles, les humains ont senti qu'ils savaient ce qu'il fallait faire devant les problèmes de l'heure. Par exemple, l'histoire rapporte que Caton l'Ancien entretenait une idée fixe au sujet de la sécurité de sa patrie. Il terminait tous ses discours et ses dénonciations au Sénat romain par ces mots: « Il faut détruire Carthage », ennemie numéro un de Rome à l'époque.
Et j'entendis, il y a quelques années, un grand écrivain français déclarer, au cours d'une conférence, que Victor Hugo avait repris cette parole à son compte, la modifiant ainsi: « Il faut détruire la haine ! »
Si nous demeurons tout attentifs au Christ, la Vérité, alors la haine, la paresse, l'orgueil, le chauvinisme, rien de tout ce qui s'oppose à l'Amour ne saurait nous faire oublier que, fondamentalement, en tant que fils de Dieu, nous sommes en mesure de relever les défis que présente l'existence humaine. Et ce, sans tergiverser, car l'armement individuel dont nous sommes divinement dotés demeure invincible, quel que puisse être l'aspect extérieur du Goliath particulier essayant de nous impressionner. Voici le raisonnement que nous pouvons nous tenir: puisque Dieu, l'Amour divin, est le seul pouvoir et la seule présence, il ne saurait y avoir en réalité de confrontation avec un Goliath quelconque !
Je me trouvais un jour, en plein hiver, e voyage d'affaires à l'étranger, face à des obligations exigeant beaucoup de déplacements et de visites. Vers la fin de la deuxième journée, il me parut que mes forces diminuaient; assis ou couché, j'avais du mal à respirer.
Je me remémorai alors un travail de prière en Science Chrétienne auquel je m'étais récemment livré pour un ami, et qui m'avait amené à essayer de relever la majeure partie des passages où Mrs. Eddy nous dit, avec amour mais fermeté, ce qu'il faut faire.
Seulement on ne trouve pas dans les Concordances des écrits de Mrs. Eddy les auxiliaires tels que should, shall, must (falloir, faudra, devoir) précédant des verbes comme exprimer, obéir, se rappeler, abandonner, etc., qui indiqueraient ce qu'il faut faire. Il ne me restait donc plus, au lieu de cela, qu'à rechercher les principaux verbes eux-mêmes. Je ressortis alors de ce classement dans mon esprit, pour ainsi dire, chaque passage, en méditant et en priant, relevant ces obligations spirituelles qui m'incombaient, selon ce qui semblait être leur ordre d'importance. Et puis je cherchai ces passages dans mes livres. Mais je n'arrivai pas au bout. Avant d'en finir, la guérison était intervenue.
Et ce soir-là, dans ma chambre d'hôtel, me laissant tomber dans un fauteuil, je me rapelai ce travail que j'avais fait. Je savais qu'il me fallait le compléter, malgré la lassitude, et qu'il fallait le faire !
Souvent, le premier argument que présente l'entendement mortel, c'est le découragement, la temporisation, genre « Dormons d'abord, on verra ensuite. » Ce qu'il fallait donc faire en tout premier lieu, c'était résister à la tentation de me laisser aller. Et puis, prier comme le dit si explicitement Mrs. Eddy dans notre livre d'étude, Science et Santé: « Ce dont nous avons le plus besoin, c'est la prière du désir fervent de croître en grâce, prière exprimée par la patience, l'humilité, l'amour et les bonnes œuvres. » Science et Santé, p. 4.
Ce faisant, il me vint tout un flot d'inspiration, de courage renouvelé et de tranquille assurance. J'aperçus comme un champ nouveau des possibilités de l'homme en tant que fils du Père unique, ce Père dont nous sommes inséparables, qui nous tient à jamais embrassés dans Son amour; et je perdis de vue le problème même
Après une bonne nuit, je m'éveillai libre, frais et dispos, et je menai à bonne fin ce qu'il me restait à faire cette semaine. De toute évidence j'avais été parfaitement guéri d'une lésion au poumon, et ceci me fut révélé quelques années après, lors d'une radiographie exigée par des services consulaires d'immigration.
Il faut donc nous tourner vers Dieu entièrement et sans réserve et nous réjouir de la réalité, bonne et satisfaisante, dont nous sommes partie intégrante. Nul ne peut faire à notre place ce dont Dieu nous charge tendrement à chaque heure.
« Il faut le faire ! »
Je puis tout
par celui
qui me fortifie.
Philippiens 4:13
