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[Article destiné aux jeunes]

Devriez-vous vous engager ?

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 1970


Voyons, jusqu'à quel point devriez-vous vous engager à vous occuper des problèmes sociaux, politiques et moraux qui assaillent notre époque ? La prudente réserve dans laquelle il est évident que se tiennent bien des jeunes, est-elle simplement leur réponse à la politique de silence et de non-engagement qu'ils ont peut-être vue chez leurs aînés ?

L'étudiant de la Science Chrétienne approche l'ensemble de ce centre d'intérêt qu'est l'engagement d'une façon très efficace et unique dans l'histoire humaine; et cela parce qu'il n'est pas un être humain isolé ou l'un des membres d'un petit groupe combattant vaillamment tout l'éventail des maux sociaux. Il n'est pas simplement un théoricien social expérimentant ce plan-ci ou celui-là, espérant contre tout espoir que quelque chose marchera.

Le Scientiste Chrétien comprend que tous les hommes, y compris lui-même, sont en vérité le parfait reflet de cet Amour, pénétrant tout, qui est Dieu. C'est là l'idée de l'Amour et du Principe qui poussa Christ Jésus à dédier sa vie au service de son Père. Ce fut la force directrice de la vie de Mrs. Eddy; elle qui enseigna aux hommes que, même à cet âge, la Vérité est l'unique et grande force spirituelle compulsive dans le monde.

Le Scientiste sait que Dieu, l'Amour, est le seul réel pouvoir créateur dans l'univers. Comprenant sa propre domination en qualité de reflet de l'Amour, il sait dès le tout début qu'il n'est pas un mortel armé de pied en cap, combattant pour le droit, mais le fils bien-aimé de Dieu, reconnaissant le droit comme déjà établi en tant que seule réalité. C'est ainsi que le Scientiste se voit au sein de la lutte dans le domaine civil.

Et puis, il y a la façon dont il voit le problème. Il prend conscience que son opposant — qu'il soit un politicien appartenant à un parti opposé, une personne ayant des vues sociales différentes des siennes, un membre d'un groupe se cramponnant à un pouvoir et des privilèges spéciaux ou les revendiquant, ou un adversaire sur le plan militaire — a deux choses en commun avec lui: son origine spirituelle, divine, comme enfant de Dieu, et l'erreur opposée, l'ennemi commun qu'en Science Chrétienne nous appelons mal ou suggestion mentale agressive. Il reconnaît la nature chimérique de l'erreur sans fondement, tentant d'arrêter les progrès de l'humanité vers une plus grande compréhension et une plus grande démonstration de l'égalité, la productivité, la fraternité.

Dans son article « Love Your Enemies » (Aimez vos ennemis), Mrs. Eddy écrit: « Je serais heureuse de prendre par la main tous ceux qui ne m'aiment pas, et de leur dire: “Je vous aime, et ne voudrais pas vous faire de mal sciemment.” Parce que tel est mon sentiment, je dis aux autres: Ne haïssez personne, car la haine est un foyer d'infection dont le virus se propage et qui tue en définitive. » Miscellaneous Writings, p. 11; A cet endroit même, cette femme inspirée a souligné pour nous le problème central. La haine est le véritable ennemi tant de nous-mêmes que de nos soi-disant adversaires. Par conséquent l'amour est la meilleure arme qu'il nous soit possible d'avoir, car il détruit la haine.

Il nous faudrait également considérer la façon dont le Scientiste Chrétien voit les personnes qu'il essaye d'aider. Tandis qu'il engage la bataille avec l'épée de l'Esprit en main, il sait où est la victoire. Elle se trouve dans le fait de savoir que ces personnes qu'il voudrait élever hors de leur condition présente sont déjà, en dépit de la fausse image mortelle, les enfants de Dieu, complets et libres, et que Dieu soutient déjà avec succès les idéaux que le Scientiste Chrétien chercherait à défendre. Le Père-Mère Dieu garantit la perfection de l'homme et la permanence de Sa justice. Le Scientiste Chrétien doit voir que l'impartialité et la bonté sont les caractéristiques irrévocables de l'univers de Dieu.

De cette façon l'efficacité de tout ce que le Scientiste Chrétien est conduit à faire pour soulager ce qui semble être l'injustice et la souffrance humaine est directement proportionnel à l'efficacité de sa préparation métaphysique faite en prière. Dans la mesure où avec humilité et gratitude il ouvre sa pensée à Dieu, notre source débordante d'où coulent toutes les idées justes, il se trouvera capable, pas à pas, et toujours davantage, de faire face à tout besoin humain et d'y faire face d'une façon pratique. Il ne peut être ni sur ni sousengagé, mais seulement engagé dans une juste mesure et à bon escient. Il ne sera pas tenté de se défiler devant sa responsabilité vis à vis de ses semblables. Il ne se sentira jamais seul dans la bataille sachant que, comme le savait David: « A toi, Éternel, la grandeur, la force et la magnificence, l'éternité et la gloire, car tout ce qui est au ciel et sur la terre t'appartient. » I Chron. 29:11; Il est de la plus haute importance d'attribuer la gloire à Dieu. Savoir que le pouvoir curatif Lui appartient nous permet d'éviter efficacement le piège de la propre congratulation !

La chose la plus intelligente que nous puissions faire c'est, avant d'entreprendre quoi que ce soit sur le plan pratique, un travail métaphysique consacré. Autrement, comment saurons-nous si ce que nous entreprenons est réellement juste ?

Il y a plusieurs années, un jeune couple de Scientistes Chrétiens fut conduit à inviter une amie à venir partager leur appartement. Il était impossible à leur amie, une Noire, de louer un appartement dans une grande ville en raison des préjugés raciaux. Les logements du ghetto étaient très chers et pas du tout attirants, et dans les immeubles où Noirs et Blancs vivaient côte à côte il y avait très peu de logements disponibles. Les jeunes Scientistes devaient faire face à une possible hostilité de la part des colocataires dans un immeuble habité uniquement par des Blancs dans un quartier où ne vivaient que des Blancs. Pour préparer l'arrivée harmonieuse de leur amie noire dans cette communauté blanche, il leur fallait beaucoup prier pour voir l'homme comme reflétant totalement l'Amour, comme incapable d'avoir un comportement nuisible. Ils avaient, comme seul instrument pratique, la prière.

Mais quel instrument efficace ! L'amie noire fut reçue en tant que personne plutôt qu'en tant que membre d'une autre race, et durant toute l'année qu'elle passa chez ce couple de Scientistes Chrétiens il n'y eut pas un seul soupçon de tension. Ce fut pour les Scientistes Chrétiens une époque de progrès et de joie immenses, leur permettant de prendre connaissance d'eux-mêmes dans une certaine mesure, et d'élargir leurs centres d'intérêt, ce qui autrement n'aurait pas été possible.

Mrs. Eddy vit dans la Science Chrétienne le moyen le plus pratique et le plus efficace de réforme sociale et politique. Dans Rétrospection et Introspection elle nous dit: « Le vrai professeur de Science Chrétienne vit la vérité qu'il enseigne. Prééminent parmi les hommes, il se tient virtuellement à la tête de toute réforme sanitaire, civile, morale et religieuse. » Rét., p. 70; Dans Pulpit and Press elle fait remarquer que « du commencement à la fin, L'Église Mère parut être le symbole et l'ombre de la lutte entre la chair et l'Esprit — cette ombre dont la substance est l'Esprit divin propageant d'une manière impérative la plus grande réforme morale, physique, civile et religieuse que la terre ait jamais connue ». Pul., p. 20;

Dès à présent, un grand nombre de Scientistes Chrétiens à travers le monde cherchent à démontrer combien l'expectative de Mrs. Eddy était juste. En fait, nous agissons tous dans ce sens lorsque quotidiennement nous lisons en prière The Christian Science Monitor, lorsque nous votons et participons intelligemment aux affaires de notre collectivité, lorsque nous apportons notre soutien à notre filiale de l'Église du Christ, Scientiste, agissons avec intégrité et humanité là où nous travaillons, ou accomplissons n'importe quelle tâche spéciale pour élever la conscience humaine et aider nos frères. Nous sommes engagés. « Celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui aura persévéré, n'étant pas un auditeur oublieux, mais se mettant à l'œuvre, celui-là sera heureux dans son activité. » Jacques 1:25.

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