« Qui ? Moi ? »

Si l'on demande à un enfant de faire quelque chose de difficile, parfois, avec une sorte de scepticisme qui révèle la crainte d'être inférieur à ce que l'on attend de lui, il répond: « Qui ? Moi ? » Mais l'étudiant de la Science Chrétienne, désireux de bien agir, sait que l'homme est l'enfant de Dieu et qu'il n'a jamais besoin de douter de ses possibilités de faire une contribution efficace à la paix du monde. Cette Science lui enseigen que la compréhension universelle de la Vérité apportera finalement la paix sur la terre; ses prières tendent donc vers ce but.

Christ Jésus dit: « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! » ^{Matth. 5:9;} Procurer la paix et se montrer digne d'être appelé fils de Dieu c'est là un privilège grandement désiré. Pourtant, une telle aspiration ne paraît-elle pas hors de toute atteinte, en présence des détresses et des tumultes du monde d'aujourd'hui qui semblent sans limites ? Peut-être a-t-on abandonné l'espoir d'accomplir ce que demande la septième béatitude du Prince de la Paix. Si quelqu'un a cédé à la tentation du découragement total à cet égard, qu'il se tourne avec une dévotion plus grande vers l'étude de la Science Chrétienne afin d'apprendre comment chacun de nous peut efficacement aider à apporter la paix à l'humanité.

Nombre d'hommes et de femmes, sincères et réfléchis, essaient de résoudre les grands problèmes du monde actuel; mais une simple sagesse humaine, si profonde soit-elle, est insuffisante pour répondre à une telle demande. Pour remédier à ces problèmes, on ne peut compter sur l'entendement mortel qui est le responsable des maux de l'humanité. La situation est-elle donc sans espoir ? Le monde doit-il demeurer dans l'étreinte vicieuse de la guerre et du crime ? Un individu est-il incapable d'agir pour le triomphe de la paix ? Les étudiants de la Science Chrétienne ne le pensent pas.

Les conflits entre individus et entre nations sont la manifestation humaine d'une guerre plus profonde qui prend place entre le bien et le mal ou entre le concept spirituel et le concept matériel de l'homme et de l'univers. Ceux qui suivent les enseignements de Mrs. Eddy sont conscients de ce conflit plus profond; en s'enrôlant sous la bannière de la Vérité, ils sont capables d'apporter leur aide pour gagner la bataille de la paix.

Bien que l'on puisse envisager la possibilité d'obtenir dans une certaine mesure une paix limitée et temporaire par des moyens humains, la paix universelle et durable ne saurait être établie que si l'humanité comprend l'unique cause fondamentale qui est Dieu, la Vérité, et comprend aussi la nature réelle de l'homme. Ce sont là les deux éléments indispensables pour aider à établir l'harmonie.

Dans sa réponse à la question « Qu'est-ce que l'homme ? » Mrs. Eddy inclut ces paroles: « Ce qui n'a pas une seule qualité qui ne dérive de la Divinité. » ^{Science et Santé, p. 475;} Créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, l'homme ne peut jamais concevoir ni accomplir aucun mal, car l'une de ses caractéristiques est la pureté absolue de pensée et d'action. Il ne peut davantage être victime d'un mal quelconque, car il est le reflet joyeux et éternel de Dieu, le bien.

Par conséquent, si le mal n'est pas et ne peut être créé par Dieu, qui est entièrement bon, ni par Son reflet, l'homme, le mal n'est pas une réalité. Aussi forte qu'elle puisse paraître, la croyance au mal est susceptible d'être chassée. Lorsque, grâce à la compréhension spirituelle, nous réduisons à néant les prétentions du mal, celui-ci ne peut se poser en ultimatum, même vis-à-vis du monde matériel. Libérer notre pensée de la croyance au pouvoir du mal et sovoir que Dieu est omnipotent sont les défis auxquels nous avons à faire face à tout moment.

Chaque Scientiste Chrétien, s'il est vigilant, priera journellement pour que toute déception mentale soit découverte, pour que, dans le monde entier, les hommes progressent jusqu'à comprendre les bénédictions de la Vie et de l'Amour, et pour qu'ils se réveillent à la connaissance du Christ ressuscité, la présence ici même et maintenant du Christ, la Vérité, qui a pour résultat la rédemption. Mrs. Eddy dit dans Miscellaneous Writings: « La Science Chrétienne montre que, grâce à la vérité scientifique, il y a un moyen d'échapper aux mises en demeure actuelles du mal; c'est dire que tous sont inexcusables. » ^{Mis., p. 113;} Quand on comprend la nature absolue du pouvoir de Dieu et que l'on a une foi inébranlable dans l'accessibilité et le côté pratique de cette force divine, prier est efficace. Aucune pensée de doute ne peut entrer dans la conscience pour annihiler l'efficacité de cette prière purement conçue.

Parfois, le mal peut être clairement décelé; mais, souvent, il opère de la façon la plus subtile. Un de ses moyens d'action parmi les plus insidieux est d'exiger que le blâme à propos d'une situation erronée s'attache à quelqu'un et que ce quelqu'un soit puni. La pensée humaine affirme que le mal doit être traité avec réalisme. Mais toutes les formes du mal seront traitées avec plus de réalisme si nous les voyons comme des machinations de l'entendement mortel, et si nous comprenons que l'homme mortel est sans rapport avec l'homme spirituel, lequel reflète toujours l'Entendement divin.

Bien que le péché soit vu pour ce qu'il est et que l'on s'en repente, on ne doit jamais l'attacher à l'individu comme une réalité. On doit le voir comme une croyance sans une intelligence réelle d'où il puisse jaillir. Au lieu de rechercher des mobiles humains ou de censurer des personnes ou encore de se laisser troubler par les actions de l'entendement mortel, il est beaucoup plus sage de tenir compte du pouvoir de la Vérité pour vaincre le mal.

La ruse du mal peut être détectée dans sa prétention à diviser les opinions des hommes. Certainement, il est difficile pour les hommes de tomber d'accord en ce qui concerne les problèmes humains aussi longtemps que la pensée reste centrée sur la seule vision matérielle de l'existence. Quelle que soit notre connaissance de la matière, nous n'avons aucune base pour établir l'harmonie si nous n'avons qu'une faible connaissance de l'Esprit. La concorde parmi les hommes doit s'accomplir par une compréhension mutuelle de la loi divine, qui nous rend loyaux tout d'abord envers Dieu et ensuite envers notre prochain.

Dieu est une unité — tout — et Il ne se fractionne pas; Il n'est pas généreux avec une personne et avare avec une autre, causant ainsi la jalousie et la discorde entre les individus et les nations — bien que cela semble se passer ainsi à en croire les apparences humaines. Le fait spirituel est que le royaume du bien qui est à Dieu n'est pas divisible. C'est le droit de tous les hommes de comprendre l'impartialité et la plénitude du bien, car Christ et son royaume sont l'héritage de chacun.

Nous devons manifester beaucoup de patience et d'altruisme en travaillant à la paix du monde. Nous devons examiner nos propres pensées afin de nous assurer qu'aucune trace quelconque de ressentiment ou de critique n'y subsiste parce que notre tranquillité personnelle a été dérangée; et nous ne devons jamais chercher à juger les autres. Notre travail consiste à surmonter notre croyance à tout pouvoir opposé à Dieu, à nous efforcer de comprendre que des millions d'hommes, antagonistes en apparence, sont en réalité des idées spirituelles gouvernées par un seul Dieu.

Le travail de chaque individu est important, mais à personne il n'a été demandé d'accomplir ce grand travail tout seul. Dans son poème « Christ My Refuge », Mrs. Eddy écrit:

Sûrement l'Amour nous guidera pour accomplir le bien, chaque jour, et apporter ainsi notre contribution à la paix du monde.