Les chrétiens croient en général que la vie continue après la mort. Ils acceptent cet aspect de l'immortalité. Grâce à son interprétation spirituelle de la Bible, Mrs. Eddy a révélé que, la vie étant éternelle, l'homme a dû vivre avant de naître matériellement. Comment l'homme pourrait-il être l'expression de Dieu pendant soixante-dix ans seulement ? L'Entendement éternel doit s'exprimer éternellement.
Tout ce qui a trait à l'invention et à la création matérielles a commencement et fin et est plein de limitations et de frustrations. Par contre, ce que l'Esprit, Dieu, crée est sans commencement de jours ni fin de vie. Il n'y a pas de naissance et de commencement, pas de mort et de point final à ce que Dieu conçoit. Si nous acceptons la pensée que notre vie a jamais eu un commencement, nous nous soumettons aussitôt à toutes les limitations et misères de la chair, car nous nous considérons comme des mortels limités. Ce qui est immortel ne commence jamais; aussi, la naissance nous apparaît-elle comme un rêve mortel, une illusion. La vie est non seulement sans fin, mais sans commencement, car elle est aussi éternelle que son éternel créateur.
Examinons cette déclaration qui se trouve dans le livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé, ainsi que les questions frappantes dont son auteur, Mrs. Eddy, l'accompagne: « Si l'homme n'avait pas existé avant que ne commençât l'organisme matériel, il ne pourrait exister après la désagrégation du corps. Si nous vivons après la mort et si nous sommes immortels, nous devons avoir vécu avant notre naissance, car si la Vie a jamais eu un commencement, elle doit aussi avoir une fin, même selon les calculs des sciences naturelles. Croyez-vous cela ? Non ! Le comprenez-vous ? Non ! Voilà pourquoi vous doutez de cette donnée et pourquoi vous ne démontrez pas les faits qu'elle implique. » Science et Santé, p. 429;
Au seuil du deuxième siècle de la Science Chrétienne, bien des personnes commencent à comprendre que nous avons vécu avant la naissance et elles sont en train de démontrer les faits que cela implique. Considérons quelques-uns de ces faits.
Être conscient du fait que l'homme n'est jamais né, élimine les suggestions de l'hérédité. L'homme ne peut hériter que de la perfection de son Père-Mère Dieu. Toutes les idées de Dieu ont toujours existé, et par conséquent, l'une d'elles ne peut rien transmettre à une autre. Tant que nous croirons que l'apparition au sens humain d'un bébé mortel représente le commencement de l'homme, nous ne pourrons pas comprendre l'homme en tant qu'idée, né « non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu ». Jean 1:13; L'imitation mortelle du véritable homme individuel n'a aucun rapport avec l'Esprit infini, Dieu. L'original précède toujours la contrefaçon. De même, l'homme, l'image de Dieu, parut dans toute sa gloire avant que ce rêve d'Adam et d'Ève ne parût commencer — avant la croyance à un monde matériel.
Un autre fait qui joue un rôle dans la compréhension de la préexistence de l'homme, c'est le réconfort qu'elle apporte à ceux qui pensent avoir perdu des êtres chers. Savoir que l'homme existe préalablement à l'illusion de la naissance et après l'illusion de la mort nous le fait voir comme immortel. Par conséquent, seul le rêve adamique, ce profond sommeil duquel la Science Chrétienne nous réveille, peut nous séparer de ceux qui semblent être morts.
Un autre fait que dévoile cette compréhension, c'est que l'astrologie est sans aucune base. Bien des journaux et magazines publient aujourd'hui des horoscopes hebdomadaires qui prédisent des événements agréables ou désagréables à ceux qui sont nés sous le signe de certaines étoiles. Quelle liberté et quelle domination la Science Chrétienne ne nous apportet-elle pas en nous révélant que l'homme n'est jamais né sous le signe d'une étoile quelconque, mais qu'il a existé de toute éternité — « alors que les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse, et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ». Job 38: 7;
La compréhension de la préexistence de l'homme, sa coexistence, avec Dieu établit le fait que la véritable existence est spirituelle et démontre clairement l'irréalité de la matière. Les débutants en Science Chrétienne ont souvent de la difficulté à comprendre l'irréalité de cet univers matériel et de ce corps physique qu'ils semblent voir et sentir humainement. Quand ils commencent à entrevoir le fait que la vie est éternelle, qeu la naissance et la mort sont des illusions, ils commencent à comprendre que l'existence matérielle, y compris le corps mortel inharmonieux, n'a aucun rapport avec la vie véritable et la substance de l'Esprit impérissable, qui constitue l'homme véritable.
La compréhension de la préexistence de l'homme est un facteur vital dans notre travail de guérison. En fait, notre capacité de guérir est à la mesure de notre compréhension de ce fait. Notre Leader, Mrs. Eddy, écrit: « Les mortels perdront leur sens de mortalité — infirmité, maladie, péché et mort — dans la mesure où ils gagneront le sens de la préexistence spirituelle de l'homme en tant qu'enfant de Dieu; en tant que rejeton du bien, et non de l'opposé de Dieu, le mal, ou l'homme déchu. » Miscellaneous Writings, p. 181;
Est-ce que nous désirons perdre notre sens de mortalité, d'infirmité, de maladie, de péché et de mort ? Notre Leader nous indique le chemin. C'est de porter nos regards au-delà de l'illusion de la naissance et de la matière jusqu'à notre perfection primordiale et spirituelle. C'est de revendiquer cette substance parfaite que Dieu créa et qu'il vit comme étant très bonne.
Jésus dit, se référant au Christ, son moi spirituel: « Avant qu'Abraha fût, je suis. » Jean 8:58; Cette déclaration révolutionnaire au sujet de la préexistence éveilla tant d'animosité dans la pensée de ses ennemis qu' « ils prirent des pierres pour les jeter contre lui; mais Jésus se cacha... passant au milieu d'eux; et ainsi il s'en alla ». v. 59 (version Ostervald) ; L'évangile de Jean continue en relatant qu'immédiatement après avoir revendiqué sa préexistence spirituelle, il fut mis en présence d'un homme aveugle de naissance. Jésus cracha à terre, symbole de son mépris pour la croyance que la matière, la poussière, pouvait donner la vue ou le discernement. Il applique cette boue sur les yeux de l'homme et l'envoya se laver dans une pièce d'eau proche.
Quand l'aveugle se fut lavé — quand, pour ainsi dire, il eut nettoyé sa pensée de la croyance que la matière sous la forme d'yeux matériels avait un rapport quelconque avec la faculté de la vue — il « s'en retourna voyant clair ». 9:7; Christ Jésus avait prouvé que cet homme, lui aussi, en tant qu'idée spirituelle, avait existé dans son intégralité, avec toutes ses facultés spirituelles « avant qu'Abraham fût ». Il avait prouvé que l'image de Dieu ne pouvait être façonnée par la croyance que la vision dépendait de fragments matériels tels que lentille, muscles, nerfs, et ainsi de suite.
Une jeune mariée rendit visite un jour à une praticienne de la Science Chrétienne; elle souffrait d'une douleur incessante dans le bras gauche. Le meilleur ostéologue de la ville avait déclaré l'os carié et voulait opérer immédiatement. Il allait tenter la greffe de l'os et déclara que le bras resterait définitivement raide. La patiente était une très bonne joueuse de tennis, sport qu'elle aimait beaucoup; de plus elle allait bientôt être mère. La perspective d'être handicapée pendant toute sa vie était extrêmement déprimante. Le spécialiste avait ajouté qu'il n'avait pas beaucoup d'espoir au sujet de l'opération et qu'il faudrait peut-être bien amputer le bras.
Les choses en étant là, la jeune femme se tourna vers la Science Chrétienne et la praticienne commença à la traiter. Mais en priant pour la jeune femme, la pensée de cet os carié se présentait à elle continuellement. La praticienne s'éleva alors mentalement jusqu'à devenir consciente que cette idée de Dieu possédait uniquement la substance de l'Esprit qui était aussi permanente et harmonieuse que Dieu. Elle était aussi parfaite à présent que lorsque « les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse, et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ». Elle avait été une idée spirituelle « avant qu'Abraham fût », exprimant le seul Entendement et demeurant dans la substance permanente de l'Esprit. Elle n'était jamais née de la chair, mais de Dieu; sa véritable substance était donc éternelle, impérissable et indestructible.
Immédiatement, la patiente ressentit une amélioration. Peu de temps après, elle donna naissance à une petite fille. Tout d'abord, elle éprouva de la difficulté à soulever et à tenir le bébé avec son bras gauche, mais en l'espace de quelques semaines le problème entier disparut. La jeune mère put bientôt reprendre le tennis interclubs. Elle est devenue une étudiante sincère de la Science Chrétienne et elle prend part aux activités d'une filiale de l'Église du Christ, Scientiste. La guérison eut lieu il y a plus de dix ans et s'est avérée permanente. Tout ceci est arrivé en revendiquant la perfection de l'homme comme un fait actuel, cet homme qui est le même que lorsque « les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse ».
Avant le crucifiement, notre Maître pria: « Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût. » 17:5; Nous aussi, prions, afin de devenir conscients de cette gloire que nous avions auprès de Dieu avant que la brume du rêve adamique ne parût l'obscurcir. Portons nos regards au-delà de l'obscurité de la matière et de l'illusion de la naissance et de la mort jusqu'à la gloire que nous avions — et que nous avons maintenant — auprès de Lui. Cette gloire que nous avions auprès de Dieu, faite à Son image et à Sa ressemblance, est maintenant le fait; tandis que l'existence matérielle, limitée par la naissance et la mort, n'est que la fable.
Tandis que notre pensée s'éclaire et qu'elle se défait de la croyance que nous avons jamais pu naître — qu'elle se défait de la suggestion qu'il s'est jamais élevé une brume obscurcissant la véritable création — nous deviendrons conscients de n'avoir jamais quitté le paradis, de ne jamais nous être écartés de la perfection.
Au lieu d'essayer, dans les traitements que nous donnons, de réparer ou de guérir la matière, commençons par glorifier Dieu et l'homme qu'Il créa « avant que le monde fût ». Le Père-Mère Dieu est le seul créateur, et l'homme spirituel est le seul effet. Contemplons continuellement la perfection primordiale de l'homme dans sa beauté primitive. Cette perfection est l'état éternel de l'homme qui attend que nous la reconnaissions et que nous en jouissions. En tant qu'effet, l'homme est inséparable de sa cause. Il a pour toujours préexisté et il coexiste éternellement avec Dieu. Devenir conscient de ces faits, c'est dissiper la brume adamique jusqu'à voir l'homme dans toute sa perfection qui n'a jamais été sujet à la naissance.
Notre Leader exprime cela de la façon suivante dans le livre d'étude: « La Science divine disperse les nuages de l'erreur avec la lumière de la Vérité, lève le rideau et montre que l'homme ne naît ni ne meurt jamais, mais qu'il coexiste avec son créateur. » Science et Santé, p. 557.
Tout ce que Dieu fait durera toujours,
( ... ) il n'y a rien à y ajouter
et rien à en retrancher...
Ce qui est a déjà été,
et ce qui sera
a déjà été.
Ecclésiaste 3:14, 15
