La force est ce qui nous permet d'endurer les difficultés, d'y résister, d'écarter les obstacles et d'accomplir notre tâche. Qu'on la considère dans ses variantes mentale ou physique, la force serait, selon le sens humain des choses, soit une propriété physique des muscles, des os et des tendons, soit une propriété du cerveau. De toute façon, mentale ou non, on pense généralement que la force de chaque être dépend en grande partie de l'hérédité, du milieu, des premières influences auxquelles il a été soumis.
La Science Chrétienne, en révélant que l'homme n'est rien moins que spirituel, montre en même temps combien cette conception matérielle de la force est fausse puisque n'étant pas basée sur la vérité de l'être. Croire à une force d'origine matérielle, c'est s'exposer à connaître la faiblesse, la crainte, la fatigue, l'insécurité, le manque de confiance en soi, l'échec. Grâce à la compréhension de la Science Chrétienne, nous pouvons nous détourner de cette image fausse et trompeuse de la force, même si elle semble solidement imprimée dans la pensée humaine, et profiter ainsi sans crainte d'être déçus de l'endurance et du dynamisme que Dieu seul communique. Ésaïe savait cela car, parlant de Dieu, il nous donne cette assurance: « Il donne de la force à celui qui est fatigué; il accroît la vigueur de celui qui est défaillant. » Ésaïe 40:29;
La vérité sur l'homme, son être, son origine, son intelligence, sa force, son endurance illimitée, nous est indiquée dans cette phrase de Mrs. Eddy, tirée de Science et Santé avec la Clef des Écritures: « L'homme n'est pas le rejeton de la chair, mais de l'Esprit, — de la Vie, non de la matière. Parce que la Vie est Dieu, il faut que la Vie soit éternelle, existant en soi. La Vie est l'éternel je suis, l'Être qui fut, qui est et qui sera, que rien ne peut effacer. » Science et Santé, p. 289; Et puisque « la Vie est l'Entendement divin » p. 469; comme elle le dit ailleurs, cette Vie possède la force infinie nécessaire pour se perpétuer éternellement sans défaillances. La force véritable est donc de nature spirituelle. C'est une des qualités de la Vie, et on ne peut les dissocier.
Puisque l'Entendement, l'Esprit, en un mot la Vie, est conscience infinie, unique, l'homme, qui est la manifestation de l'Entendement, son fidèle reflet, est un être spirituel, doué de vie, d'affection, d'intelligence. Grâce au processus ininterrompu de la réflexion spirituelle, nous possédons en fait toutes les qualités requises pour exprimer librement, sans défaillances ni interruption, la force et l'endurance illimitée à laquelle nous prédispose notre origine divine, cette Vie qui est aussi Vérité.
Quand, grâce à la Science Chrétienne, nous en viendrons à comprendre que, selon la vérité absolue concernant l'être, nous sommes dès maintenant et pour toujours la manifestation individuelle ou ressemblance parfaite de l'Entendement divin, nous ne pourrons jamais plus accepter la moindre impression de fatigue, de faiblesse ou de manque d'énergie, qu'elles soient attribuables à des circonstances d'ordre physique ou moral. Nous verrons dans ce pseudo-pouvoir opposé à la Vérité et dans ses manifestations l'effet produit par une conception matérielle et erronée de l'homme. Cette fausse conception figure parmi les croyances mortelles aveugles qui masquent à nos yeux la vraie nature de l'intelligence, de la substance et de la vie.
La force dont nous pouvons jouir à tout moment n'est autre qu'un aspect de la compétence parfaite d'une idée divine. Notre aptitude à manifester cette force ne dépend donc pas de nos muscles ou de notre bonne forme physique, de même que notre pouvoir de résistance au mal quel qu'il soit, la maladie par exemple, n'est pas déterminé par le fonctionnement du corps matériel.
Puisque la force est en réalité spirituelle, notre démonstration dépendra de notre compréhension du Christ, de la Vérité, et de l'amour spirituel que nous ressentons dans notre cœur, car cet amour est la base de notre fidélité à l'Amour divin et devient la force qui nous permet de résister à tout ce qui voudrait nous séparer de l'infinie bonté de Dieu.
Il est évident que notre démonstration de la force véritable, notre endurance, nos succès, ou notre degré de résistance à une forme quelconque du mal, dépendent de notre croissance spirituelle. Il s'ensuit que la passion, la véhémence, ne sont pas des marques de force, pas plus que la colère, l'opiniâtreté ou l'entêtement ne représentent la maîtrise de soi. Un tel comportement dénote au contraire, qu'on en soit conscient ou non, une âme tourmentée par des déceptions ou un sentiment d'impuissance, qui doute d'être capable de tenir devant la résistance opposée par l'erreur et de la briser grâce à une conscience spirituelle élevée.
Quand nous nous laissons aller à nourrir des sentiments d'inimitié ou d'ambition exagérée, quand nous cherchons à parvenir à nos fins par la ruse ou par l'intrigue, c'est alors que nous perdons de notre force et allons audevant de déceptions et de malheurs. Mais si c'est en l'Amour divin que nous mettons notre confiance, nous serons soutenus, guidés, inspirés. La crainte, le découragement disparaîtront, et nous serons conduits à remplir avec succès le rôle que Dieu nous assigne.
On considère trop souvent que la force est synonyme de courage physique, qualité dont la matière est, sous une forme quelconque, le support. Alors qu'on sait le courage moral épris d'idéal, du désir de bien agir, et capable d'inspirer de grandes actions, on croit pourtant que celles-ci peuvent être en partie entravées par ces mêmes conditions matérielles dont dépendrait la force physique.
La Science Chrétienne révèle que la plus haute forme de courage a une base spirituelle. Il vient à celui qui sait avec une certitude scientifique que l'Amour est omnipotent, omniprésent, toujours actif là même où nous sommes; il confère la certitude que la Vérité est victorieuse, que l'homme créé par Dieu est invulnérable. Puisque cette forme de courage est basée sur une compréhension scientifique du Christ, de la Vérité, il ne fait qu'un avec la foi, avec la sagesse que donne une foi pour qui l'échec ne saurait exister. Ce courage est inséparable d'une force, d'une endurance toujours égale à elle-même. Il ne peut être entamé en aucune manière par le doute ni par la croyance à la réalité de la matière ou du mal.
La force spirituelle de Christ Jésus ne fut jamais mieux évidente que dans le silence plein de calme et de maîtrise de soi qu'il opposa à Ponce Pilate. Quand le Romain le menaça en disant: « Tu ne me dis rien ? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te délivrer et le pouvoir de te crucifier ? » Jésus répondit: « Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi, s'il ne t'avait été donné d'en haut. » Jean 19:10, 11;
La force spirituelle, faite de courage et de foi, ne fléchit jamais, mais elle n'est nullement agressive. Dans la mesure où nous la ferons nôtre, nous ne craindrons plus ni échec, ni déception, ni aucune menace du mal, et nos efforts ne resteront pas vains. Nous remporterons la victoire dans tous les cas où la force physique seule aurait échoué. Car, comme le dit le Psalmiste: « Quand même ma chair et mon cœur seraient consumés, Dieu est le rocher de mon cœur et mon partage pour toujours. » Ps. 73:26.