Le rythme de la vie, de la recherche, des découvertes et des déplacements s'est considérablement accéléré à l'époque moderne, et l'art de rester en place semble quelque peu perdu. Lorsqu'on s'efforce de remplir chaque journée d'autant d'activité physique que possible, on court le risque de négliger, parmi nos tâches quotidiennes, la nécessité d'obéir au commandement de Dieu (Ps. 46:10, version anglaise): « Reste tranquille, et sache que Je suis Dieu. »
Comment apprendre à rester tranquille ? Les procédés employés par les humains sont insuffisants, voire dérisoires. L'usage de tranquillisants mène au désastre et à la perte de la maîtrise de soi, de la paix, de la santé mentale et physique, et de la vigueur. Le recours aux méthodes spirituelles est seul efficace, c'est-à-dire chercher le remède en dehors de soi, en Dieu.
Christ Jésus, qui accomplit au cours de son bref séjour sur la terre davantage qu'aucun autre homme, prenait le temps de rester tranquille. Il passait de nombreuses heures seul avec son Père, le seul pouvoir créateur dans l'univers. Le fruit de ces périodes de prière dans le calme et des aperçus nouveaux de la Vérité qui en découlaient est apparent dans le bien qu'il accomplit pour les hommes de son époque et pour les générations qui ont suivi.
Comme les enseignements de Jésus, ceux de la Science Chrétienne se basent sur des faits spirituels fondamentaux, à savoir un Dieu parfait et infini, le bien, et un homme parfait créé à Son image et à Sa ressemblance. Celui qui accepte les données de base de la Science Chrétienne et qui reconnaît pour sa propre identité l'image de Dieu, peut exprimer et refléter Dieu, le bien, en pensée, en parole et en action, et prendre ainsi conscience de la maîtrise que Dieu a donnée à l'homme et la démontrer. Sachant que la nature, le caractère et l'intelligence divines sont réfléchis par l'enfant de Dieu, nous trouvons la compréhension du pouvoir spirituel, la paix intérieure et le calme, lesquels dominent et subjuguent la résistance et la volonté humaines pleines de turbulence, le noyau de résistance de la pensée mortelle.
Une fois les sens matériels réduits au silence, une fois la conscience suffisamment disciplinée pour qu'elle cesse de vouloir maintenir le corps dans une perpétuelle agitation et accepte un ralentissement de cette activité fébrile, alors il est possible de débarrasser la pensée des fausses énergies et d'absorber ce que Dieu peut avoir à nous dire.
Les premières leçons qu'il faut apprendre, c'est d'acquérir la maîtrise, grâce à l'identification spirituelle, sur les impulsions capricieuses, sur une langue ou un caractère débridés; ensuite, c'est de rejeter les suggestions indignes ou malsaines, et le désir de sans cesse s'amuser, se distraire ou recevoir.
Mrs. Eddy montre combien le rejet de ces impulsions profanes est désirable et nécessaire si l'on veut prendre sa part dans la guérison et l'élévation spirituelle de soi-même et de la race humaine. Elle écrit ainsi dans Rétrospection et Introspection (p. 93): « Le meilleur type spirituel de la méthode du Christ pour élever la pensée humaine et pour communiquer la Vérité divine, est la puissance, le calme et la force stationnaires; et lorsque cet idéal spirituel devient le nôtre, il devient le modèle de l'action humaine. »
Les qualités qui vont de pair avec le calme sont la tranquillité, la quiétude, la paix, la sérénité. Le calme de la spiritualité, cependant, est l'opposé même de la stagnation, car il est inséparable de la vitalité, de la vigilance, de la pénétration, de la joie de la découverte, de la vision spirituelle. Un état de conscience ainsi débordant de vie n'a rien de commun avec l'aspect purement humain du calme qui n'est trop souvent que simple torpeur. Celui qui possède le calme spirituel peut se trouver au milieu du va-et-vient et du vacarme d'une grande ville, d'une usine, d'une gare, et cependant planer au-dessus du fracas. Il ne sera point troublé par la hâte gratuite, la confusion et le gaspillage de temps et d'énergie si souvent apparents, et restera conscient que l'Esprit, Dieu, est Tout, et qu'Il fournit à Sa création, partout et à tout moment, des mobiles divins, tout en réglant et en stimulant son activité dans l'harmonie.
Au moment où Christ Jésus séjourna à Jérusalem, la ville représentait le centre de l'univers pour des milliers de gens. Pourtant nous ne voyons pas le Maître se laisser entraîner dans le tourbillon et l'atmosphère de tension. Au contraire il se déplaçait sans fanfare le long de rues poussiéreuses et bruyantes, imperturbable au milieu du vacarme, toujours disposé et prêt à répondre aux besoins des hommes, et à glorifier Dieu dans chacun de ses actes. Sa conscience spirituelle, imprégnée du Christ, manifestait la maîtrise que Dieu seul donne. Ayant établi sa paix intérieure il put apaiser les tempêtes, apportant guérison et calme.
Nous aussi, travaillons à acquérir cette tranquillité d'âme pour pouvoir faire face à la part qui nous revient dans la tâche de guérir un monde assiégé par la peur, et d'aider à donner à l'humanité une compréhension pratique de Dieu, de la Vie, de la Vérité et de l'Amour divins. D'abondantes bénédictions attendent celui qui marche avec Dieu aussi près que possible. Mrs. Eddy expose encore la valeur inestimable de cette sérénité dans le passage suivant (ibid., p. 88): «L'Entendement démontre l'omniprésence et l'omnipotence, mais l'Entendement tourne sur un axe spirituel, et sa puissance se déploie et sa présence se fait sentir dans le calme éternel et l'Amour immuable. »