Une des conditions essentielles à la guérison est la souplesse mentale c'est-à-dire la réceptivité à la Vérité. Il est nécessaire de changer notre pensée pour changer le cours des événements, et la rapidité de la guérison est souvent déterminée par notre degré de réceptivité au Christ guérisseur. Certains cèdent lentement à la Vérité qui les transforme, et d'autres l'acceptent immédiatement avec l'empressement d'un enfant.
Comment pouvons-nous préparer notre pensée à accepter plus facilement la Vérité ? Nous pouvons analyser les principaux points d'appui de la résistance, et appliquer le remède approprié.
La croyance populaire veut que la matière soit intelligente, qu'elle puisse résister à la Vérité ou qu'elle constitue un élément susceptible de freiner la guérison. Mais notre Leader a révélé que la matière se confond avec la mentalité matérielle. Elle est formée d'éléments, ou attributs mentaux et erronés. La dissolution de ces éléments mentaux erronés amène un changement qui est indispensable pour que la guérison puisse s'opérer.
C'est ainsi qu'à la page 242 de Science et Santé, Mrs. Eddy a cette remarque sans équivoque: « L'amour de soi est plus opaque qu'un corps solide. » Elle ajoute: « En obéissant patiemment à un Dieu patient, travaillons à dissoudre avec le dissolvant universel de l'Amour le diamant de l'erreur, — la propre volonté, la propre justification et l'amour de soi, — ce diamant de l'erreur qui lutte contre la spiritualité et qui est la loi du péché et de la mort. » Dans son poème « Feed my Sheep » (Hymnaire de Christian Science, n° 304) elle décrit ainsi la résistance à laquelle nous faisions allusion:
O fléchis la volonté,
L'orgueil de nos cœurs ;
Du sens mortel viens briser
Le repos trompeur !
Quand nous analysons lucidement en quoi consiste la résistance, nous pouvons faire face à l'erreur intelligemment. Dans le premier passage cité notre Leader recommande comme « solvant » l'Amour. Cela permet de liquider cet élément fondamental, la peur. L'apôtre Jean nous assure que « l'amour parfait bannit la crainte » (I Jean 4:18). A mesure que la présence et le pouvoir de l'Amour divin sont affirmés et compris, la pensée de celui qui était en peine se trouve libérée et souvent cela s'avère être suffisant pour apporter le soulagement à son corps.
Un autre « solvant » recommandé est l'humilité. Elle désagrège le faux moi, la personnalité mortelle sous ses formes variées. Elle ne reconnaît qu'un seul Dieu, un seul Entendement, et chasse la croyance en l'existence d'un autre entendement, d'un autre pouvoir que Dieu, le bien. La substance de l'erreur est souvent pur égotisme: la croyance à la présence de l'entendement dans la matière. Elle peut revêtir la forme de théories médicales, de maladies héréditaires, de diverses formes de péché. L'humilité « dissout » ces erreurs, et reconnaît la totalité de l'Entendement divin, du seul Ego.
La repentance est le « solvant » approprié pour le péché. Un cœur contrit est prêt à répondre à l'appel du Christ qui transforme tout. Jésus le souligna par l'exemple des deux hommes qui « montèrent au temple pour prier » (Luc 18:10). L'un se justifiait, l'autre se repentait. Jésus dit que le deuxième « s'en retourna justifié [guéri] dans sa maison plutôt que l'autre. »
La foi en Dieu est le remède contre la croyance au mal. Nous ne saurions adopter ces deux positions contraires à la fois. Tandis que notre compréhension de Dieu croît, la croyance au mal diminue jusqu'à ce qu'il disparaisse de notre existence.
En abandonnant toute notion préconçue sur la façon dont nos prières devraient être exaucées, notre esprit devient plus flexible et plus réceptif aux directives et à la guérison divines. Jésus conseillait de garder toujours l'esprit du petit enfant, qui n'a pas de façons de voir ou de faire préconçues.
En aucune occasion Jésus ne conçut la matière comme douée de la capacité de résister à la Vérité qui guérit. Par contre il dit bien que ce qui souille l'homme, ce sont les phases, ou dispositions mentales erronées. Il a dénoncé le pharisaïsme et l'hypocrisie, l'orgueil et l'affectation. Il reprocha à ses disciples « leur incrédulité et la dureté de leur cœur » (Marc 16:14).
Mrs. Eddy dit de Jésus (Miscellaneous Writings, p. 199): « Nous commençons à connaître les qualités de l'Entendement divin grâce à l'homme que fut Jésus. La puissance de sa bonté transcendante est manifeste dans l'empire qu'elle lui a donné sur les propriétés opposées à l'Esprit, que les mortels nomment matière. » C'est son amour qui dissipait la peur, sa compassion qui élevait et soulageait ceux qui avaient le cœur lourd. C'est sa spiritualité qui lui permit de discerner et de détruire l'élément mental qui avait rendu le corps infirme ou une main desséchée.
Quand nous comprenons la science des causes mentales et savons que nous avons à faire à des conditions mentales erronées, et non à des conditions du corps, nous comprenons pourquoi la prière est la méthode de guérison de la Science Chrétienne. Un changement de la condition mentale est indispensable. Il se produit quand la pensée accepte la Vérité et se conforme aux lois de Dieu. Le pouvoir de Dieu se manifeste par la transformation de l'esprit d'abord, et du corps qui en est l'expression ensuite. « Dissoudre... le diamant de l'erreur » rend l'esprit flexible et réceptif, et l'harmonie naturelle de l'être peut alors s'établir.
