Partager... Quelle signification profonde possède ce mot, avec tout ce qu'il implique. Il est assez simple pour que le tout petit enfant le comprenne, et assez chargé de sens pour offrir de l'intérêt et de l'inspiration à l'homme le plus mûr. Il peut et devrait toucher le cœur de tous car, quand on a le cœur si plein qu'il déborde de la beauté, de la bonté ou de l'inspiration spirituelles qui ont pu marquer notre existence, on cherche instinctivement quelqu'un avec qui partager ses propres bénédictions.
Imaginez un petit enfant qui découvrirait sa première violette, cachée sous une feuille qui la protège ou qui verrait un papillon se poser gracieusement sur un bouton d'or, et n'appellerait pas sa mère pour lui dire: « Viens voir ! », pour lui faire part de ses découvertes. Pensez à l'émerveillement, voire l'extase, que l'on ressent, en arrivant au sommet d'une colline par une nuit claire, à la vue du ciel couvert d'étoiles si brillantes que l'on est tenté de tendre la main pour les toucher ! Qu'il est naturel de vouloir faire voir à d'autres tant de beauté !
Si nous pouvons éprouver une telle joie en partageant avec autrui ce qu'il y a de meilleur et de plus beau dans l'univers matériel, représentez-vous quel prix aura pour autrui la connaissance des profondes expériences spirituelles que nous avons eues de l'amour plein de tendresse qui est celui de notre cher Père-Mère, Dieu ! Et quelle belle occasion de partager ces expériences nous est offerte par nos réunions de témoignages du mercredi ! Là, nos cœurs débordant de gratitude et d'amour pour la moindre évidence de bien qui nous est venue par la Science Chrétienne, nous pouvons partager avec d'autres cœurs réceptifs une partie des merveilles, des vérités que nous avons démontrées. Si nous sommes vraiment reconnaissants nous désirons exprimer cette gratitude et ainsi partager dans une certaine mesure avec autrui tout le bien qui a pris tant de valeur pour nous.
Un dictionnaire donne ces définitions du verbe « partager »: « prendre part, utiliser, éprouver ou jouir avec d'autres; ... participer. » La vie des hommes et des femmes vraiment nobles, depuis les temps bibliques jusqu'à nos jours, témoigne qu'ils étaient prêts à partager. C'est ce qui faisait leur grandeur.
La sainte intention, le désir profond de partager fut un trait marquant de Mrs. Eddy. Il fut un temps où elle était la seule Scientiste Chrétienne dans le monde; cette femme isolée qui avait fait une découverte aussi grande ne pouvait la garder pour elle toute seule. Aussi, mue par un amour réel pour ses semblables, elle se mit à l'étude, s'isola du monde, et travailla en dépit de difficultés presque surhumaines pour se préparer à partager avec le genre humain tout entier la merveilleuse révélation de la Vérité qui lui était venue. Son intention de partager avait été au début comme la plus petite graine plantée dans le terrain d'un cœur aimant et pur; la plante a poussé, elle s'est épanouie et a produit des fruits universels.
Quand notre cœur et nos pensées sont élevés par quelque verset biblique tel que celui-ci d'Ésaïe (52:7): « Qu'ils sont beaux, sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, de celui qui proclame la paix... qui dit à Sion: Ton Dieu règne ! » pouvons-nous douter que cela représente le plus haut degré de générosité concevable ? Et quand Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé (p. 79): « Donner ne nous appauvrit pas au service de notre Créateur, et ne pas donner ne nous enrichit pas », n'enseigne-t-elle pas en dehors de toute ambiguïté que partager avec autrui le bien que nous avons et la vérité que nous connaissons n'enrichit pas seulement celui qui reçoit, mais aussi celui qui donne ?
Pour être un Scientiste Chrétien l'on doit partager. Cela fait partie intégrante de sa religion. Il ne peut pas garder pour lui ce qu'il sait des magnifiques vérités concernant Dieu et Son univers d'idées spirituelles. Ce partage doit bien sûr se faire avec sagesse et amour, et au moment propice, car nous ne voulons pas jeter nos perles à ceux dont la pensée n'est pas prête à recevoir la vérité.
La vie toute d'oubli de soi et de dévouement des praticiens de la Science Chrétienne constitue à juste titre un exemple de la vérité partagée. Ils partagent leur amour rayonnant pour Dieu et Ses idées avec ceux qui se tournent vers eux pour être guéris. Mrs. Eddy écrit (ibid., p. 570): « Des millions d'esprits sans préjugés qui cherchent la Vérité en toute simplicité, voyageurs fatigués et altérés dans le désert, attendent en guettant le repos et le boire. » Comme ces voyageurs ont besoin de connaître l'amour et la sollicitude que Dieu a pour eux ! Justement, chaque praticien partage à sa manière ce savoir.
Les professeurs de Science Chrétienne convient ceux qui viennent à eux pour recevoir leur enseignement à un festin d'amour et de découvertes spirituelles. Ils transmettent à leurs élèves la compréhension du Christ, avec ses vérités précieuses concernant Dieu et l'homme, accomplissant la parole de Jésus dans son Sermon sur la montagne (Matth. 5:6): « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés ! »
Pour reprendre une belle prière qui se trouve dans un cantique favori de l'Hymnaire de Christian Science (n° 322):
Puisse, ô Seigneur, la douce paix
De la prière, en nous, grandir,
Que Ton amour nous rende prêts
[A partager la vérité !]