Celui qui aime la mer a certainement remarqué qu'une vague en s'écrasant sur un grand rocher fait entendre un bruit terrible, comme un coup de canon. Mais une même vague, si elle passe par-dessus le rocher et déferle sur une plage de sable en pente douce murmure doucement tandis qu'elle s'avance en faisant de l'écume. Celui qui a entendu la symphonie de la mer ne peut plus effacer cette expérience et retrouver ses impressions d'avant. Le changement de l'impression que lui fait la mer est irréversible.
Celui qui demande à être traité en Science Chrétienne le fait parce que quelque aspect important de l'harmonie propre à son être, à titre d'idée de Dieu, lui échappe. La véritable idée de Dieu ne connaît que la santé parfaite. Ne comprenant pas toute la portée de ce fait une personne peut croire que la santé l'a abandonnée à un certain moment. Elle dit qu'elle est malade. Voulant recouvrer la santé grâce à une meilleure connaissance de sa qualité d'idée de l'Entendement divin, elle demande à être traitée en Science Chrétienne.
Le praticien comprend que ce que le patient a besoin de savoir est d'ordre spirituel, et non matériel. Dieu est Esprit et l'homme est Son image spirituelle. La conscience de celui qui cherche sincèrement de l'aide par des moyens spirituels reconnaît déjà dans une certaine mesure que la réalité est spirituelle. Il est donc prêt à accueillir les vérités spirituelles exprimées par le praticien.
Dans son traitement le praticien affirme silencieusement la réalité de la santé. Conscient spirituellement de l'omniprésence du bien, il nie de façon péremptoire la suggestion que le bien puisse être absent. Il sait que Dieu est bon et qu'Il est Tout. Cette conviction annule la prétention de l'erreur à jouer un rôle dans une conscience, car Dieu est réellement bon et Il est réellement Tout. L'erreur s'efface alors naturellement devant la Vérité.
A la suite de ce traitement le patient est amené à prendre conscience du bien comme jamais auparavant. Le traitement fait bien plus que permettre la récupération de ce qui était perdu. C'est une prise de conscience de quelque chose de merveilleux, qui a toujours été là. Une fois qu'il en est convaincu, il ne peut plus ne pas l'avoir su. L'effet est irréversible.
A partir du moment où il aura été témoin de l'activité du Principe divin, l'Amour, dans sa conscience et de ses conséquences sur le corps, cette croyance particulière à l'absence de la santé ne fera plus jamais partie de sa conception de lui-même et de son corps. La conscience de l'harmonie qui lui apporta la guérison en cette occasion et qui exprime éternellement la perfection de l'homme à l'image de Dieu ne lui manquera jamais.
Le bruit de la mer continue, que nous l'entendions ou non. L'activité de l'Entendement qui crée et maintient l'homme dans Son harmonie infinie, ne cesse jamais non plus. Elle est le soutien de l'homme, et il a besoin de demander un traitement seulement quand il ne voit pas l'harmonie et n'a pas pu faire face à la situation lui-même.
Une fois qu'il a eu la révélation de cette activité le patient devrait comprendre qu'il n'est pas soutenu en continuant d'être traité, mais bien par la vérité spécifique avec laquelle le traitement l'a familiarisé. Quand un cas se prolonge, il est possible que ce soit la croyance du patient que le praticien le soutient qui retarde son réveil au fait que Dieu seul le soutient. Cet état d'esprit est de nature à empêcher la guérison.
La croyance que l'on se sent mieux pendant un traitement devrait être remplacée par la compréhension que l'on se sent bien dans la mesure où l'on est conscient de la vérité que le traitement devrait nous révéler. Le comprenant on peut apprécier à sa juste valeur le traitement en Science Chrétienne. Chaque traitement recherché humblement et donné correctement — c'est-à-dire s'il est sollicité avec le désir d'un réveil spirituel et donné avec des mobiles spirituels et par amour pour Dieu et l'homme — a assez de pouvoir et d'efficacité pour illuminer la conscience avec les vérités propres à la spiritualiser et à guérir le péché, la maladie et la discorde. Chaque traitement authentique produit son effet.
Si plusieurs traitements sont donnés à propos d'un cas particulier, chaque traitement devrait apporter le sentiment d'un progrès, quelque éveil à la Vérité. Si cela ne semble pas être le cas, l'erreur qui doit être détruite, soit dans la pensée du patient soit dans celle du praticien, c'est la croyance qu'un tel traitement, au mobile spirituel, au pouvoir d'origine divine, pourrait laisser un patient sans changement apparent de sa conception de lui-même.
Dans le seul cas qui nous soit rapporté où Christ Jésus a donné un deuxième traitement, dès le premier traitement il y avait eu un progrès marqué. On avait amené un aveugle à Jésus. « Il... lui imposa les mains, et lui demanda s'il voyait quelque chose. L'aveugle, ayant regardé, dit: J'aperçois des hommes qui marchent, pareils à des arbres. Ensuite Jésus lui mit de nouveau les mains sur les yeux. L'aveugle regarda: il fut guéri, et il voyait tout distinctement » (Marc 8:23–25).
Le pouvoir avec lequel Jésus guérissait, c'est le Christ. La Science Chrétienne enseigne que le Christ est la vraie idée de Dieu. Cette idée inclut l'identité réelle de chacun parce que manifestation de l'Entendement. Qui plus est, l'idée juste a un effet marqué sur toute erreur détectée dans la pensée grâce au travail mental spirituel du praticien.
La notion que l'action du Christ, la Vérité, peut passer inaperçue ou qu'elle peut être retardée doit être rejetée. Quand nous acceptons le Christ et réalisons que le Christ pourvoit à l'efficacité d'un traitement en Science Chrétienne, un résultat ne manque pas d'apparaître. A la page 583 de Science et Santé Mrs. Eddy donne la définition suivante du « Christ »: « La manifestation divine de Dieu, qui vient à la chair pour détruire l'erreur incarnée. » Un authentique traitement en Science Chrétienne porte des fruits apparents, et le résultat dont il s'agit est définitif.