«Cette question: “Qu'est-ce que la Vérité,” révolutionne le monde » dit Mrs. Eddy à la page 223 de Science et Santé. Pour un lecteur qui méditait sur ces mots, deux autres questions se présentèrent à l'esprit, découlant de la première: Qu'est-ce que Dieu, et qu'est-ce que l'homme ? Ces questions sont aussi des questions fondamentales que la Bible pose et auxquelles elle répond. Dans ce Livre des livres, nous voyons les tentatives que firent des hommes pour trouver Dieu et l'homme et pour résoudre ainsi le mystère de l'être.
Dieu Se révéla à Moïse comme étant le grand Je suis. Plus tard les prophètes eurent des lueurs de Dieu et des liens l'unissant à l'homme qui leur révélèrent la bonté et l'amour divins. Ainsi la vision de l'unité qui existe entre Dieu et l'homme se précise. Dans Ésaïe, nous trouvons des descriptions inspirées de l'amour que Dieu porte à l'homme telles que celle-ci au chapitre 43: « Parce que tu es précieux à mes yeux, digne d'estime, parce que je t'aime... Ne crains point, car je suis avec toi. » Jérémie encouragea les hommes à continuer à rechercher Dieu quand il cita Dieu disant: « Vous me chercherez et vous me trouverez, parce que vous m'aurez recherché de tout votre cœur » (Jér. 29:13).
Ce progrès dans la conception de la nature divine et humaine continua jusqu'à Jésus, qui eut conscience d'être le Fils bien-aimé d'un Père aimant, tandis que l'apôtre Jean résuma les enseignements de Jésus en déclarant: « Dieu est amour » (I Jean 4:8). En ajoutant le terme « Mère » à celui de Père, Mrs. Eddy rapproche encore davantage Dieu des hommes. Cette conception supérieure de la nature divine selon laquelle Dieu est Père-Mère et Amour est le point culminant auquel peut atteindre la pensée humaine, et il en découle logiquement que l'homme est le fils de son Père-Mère, qu'il ne fait qu'un avec Lui, et qu'il est parfait et éternel.
Mrs. Eddy comprenait parfaitement bien que c'est sa compréhension du Christ qui lui permit d'apporter à l'humanité la guérison et la régénération. Jésus insista sur le fait qu'il ne pouvait rien faire de lui-même, remarquant que c'est le Père qui accomplit Son œuvre. De même, Mrs. Eddy montre à plusieurs reprises que c'est la Vérité et l'Amour qui ont le pouvoir de guérir.
Tout Scientiste Chrétien sait bien que c'est sa compréhension de la Vérité qui lui donne la domination sur l'erreur. Avoir conscience de la Vérité, voilà la vraie humilité. Cela n'a rien à voir avec la tendance qui consiste à se rabaisser soi-même. Je me rapelle très nettement qu'au début de mon étude de la Science Chrétienne [Christian Science], je craignais quelquefois de ne pouvoir faire la différence entre la vraie humilité et la tendance à se déprécier soi-même, entre l'affirmation de la personnalité et la compréhension de notre magnifique statut d'enfant de Dieu.
Je fus très heureuse de tomber un jour sur ces mots de Mrs. Eddy dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 242): « Vous ne pourrez jamais démontrer la spiritualité tant que vous n'aurez pas déclaré que vous êtes immortel et tant que vous ne l'aurez pas compris. » Et à la même page, elle dit: « Tant que vous n'avez pas pleinement compris que vous êtes l'enfant de Dieu, donc parfait, vous n'avez pas de Principe à démontrer ni de règle pour cette démonstration. Je ne veux pas dire par là que des mortels soient les enfants de Dieu — loin de là. »
Une expérience que je fis à cette époque m'aida beaucoup. Je faisais des préparatifs pour aller suivre le cours d'instruction dans un autre pays, lequel devait commencer peu de jours après, quand je ressentis très soudainement les premiers symptômes de la grippe. Alors que j'étais couchée cette nuitlà, en proie à une forte fièvre, j'essayais de trouver une pensée qui m'aiderait, et je m'aperçus que je me répétais constamment: « Je ne vais pas pouvoir partir. Je suis très malade. » Cependant, une autre pensée me vint bientôt: « Que dis-tu ? “Je ne peux pas être malade”. Il n'y a qu'un seul “moi”, et ce moi est Dieu. »
Tout d'abord, cette pensée m'effraya parce qu'elle me semblait sacrilège. Mais pourtant non, j'étais sûre qu'elle ne l'était pas. Je me souvins que Mrs. Eddy considère les termes « Je », « Ego » et « Je suis » identiques à Dieu. Un paisible sentiment de calme et de joie m'envahit et je m'endormis pour me réveiller le lendemain matin sans aucune trace de maladie. La réalisation de la présence du seul Ego m'avait guérie.
Le seul Ego, c'est l'Amour divin; et si nous sommes conscients de l'Amour divin, nous sommes conscients de notre unité avec Dieu car l'homme dans son être véritable est le reflet de l'Amour. Avoir conscience de l'Amour, c'est avoir la conscience qui guérit.
Tout être humain, de même que toute nation, doit trouver Dieu à sa manière. Quelques-uns parmi les savants les plus éminents ont fini par conclure qu'il doit y avoir dans l'univers une force ou un pouvoir supérieurs à tous les concepts humains de ce que constitue la puissance.
Ainsi la vérité sur Dieu et sur l'homme ne peut manquer de pénétrer finalement tous les pays selon la volonté divine, et tous les cœurs connaîtront Emmanuel ou « Dieu avec nous », c'est-à-dire la présence du seul Dieu qui soit. Les efforts que font les hommes pour répondre à la question millénaire: « Qu'est-ce que la Vérité ? » seront couronnés de succès, car, comme le dit Mrs. Eddy dans Science et Santé en parlant du concept erroné de Dieu (p. 576): « Ce sens humain de la Divinité cède au sens divin, de même que le sens matériel de la personnalité cède au sens incorporel de Dieu et de l'homme en tant que Principe infini et idée infinie, — que Père unique avec Sa famille universelle, réunis dans l'évangile de l'Amour. »
