Les relations entre les sexes sont certainement une question qui soulève bien des controverses. Dans cet article nous nous proposons d'examiner un aspect de cette question qui a trait à la conduite des jeunes gens avant le mariage.
L'une des premières questions qui risquent d'être soulevées est celle-ci: comment me défendre contre l'appel des sens ? Le jeune Scientiste Chrétien fait face à cette tentation avec tout le courage moral qu'il réunirait s'il avait à se poser la question: est-ce que je peux éviter de voler, de tricher, d'enfreindre la loi, d'avoir des convoitises, de mentir, de me « prosterner devant des images taillées » ? Le jeune Scientiste se soustrait à l'influence de la croyance que l'homme est animal, mortel et fini, et que l'amour n'est pas autre chose que passion, sensualité ou curiosité. Pour cela il est indispensable d'avoir une conception spiritualisée de l'homme et de l'amour. C'est le moyen de renverser une tendance à rechercher la satisfaction de tous ses appétits, à être sans fibre morale et à se commettre avec n'importe qui.
Il ne fait pas de doute que pour résister aux modes de raisonnement modernes basés sur la physiologie, la psychologie, la psychiatrie, l'évolution actuelle des mœurs, il faut du courage, car sous les dehors de créer une morale nouvelle ils tendent à minimiser la portée de la Règle d'or et des Dix Commandements.
Notre tradition veut que les jeunes gens mènent une vie chaste avant de se marier. La raison en est simple: c'est le moyen qui s'est avéré le meilleur pour protéger les générations successives et les guider, permettant de définir des règles précises de conduite. La chasteté antérieurement au mariage est une protection pour la vie future du ménage car elle crée un climat de confiance mutuelle et de sécurité entre mari et femme.
L'infidélité conjugale est désastreuse parce qu'elle engendre les soupçons, la jalousie, la haine. Si l'on n'a pas mené une vie chaste avant de se marier, quelle garantie peut-on offrir à celui ou celle qui va être son compagnon de toute une vie qu'une conduite aussi dépourvue de discipline individuelle va changer ?
Le problème de la conduite des jeunes gens vis-à-vis de ceux de l'autre sexe ne saurait être discuté en dehors de leur culture morale et spirituelle, laquelle permet de poser plus clairement les responsabilités.
Quelles sont les idées spécifiques découlant de l'identité spirituelle de l'homme qui peuvent aider à préserver la chasteté de la pensée et de la conduite, à contrôler ce qu'on qualifie d'impulsions de la chair ?
Lorsqu'il remplace les impressions reçues des sens matériels par une compréhension plus spirituelle de la vie, le jeune métaphysicien se rend compte qu'il a affaire à des idées, plutôt que strictement à des impulsions de caractère physique. La Science Chrétienne enseigne que l'homme n'est pas doté d'un organisme matériel mais qu'il est constitué d'idées spirituelles, étant l'expression de Dieu. Celui qui étudie cette Science apprend que la tentation de croire à une pensée résidant dans le corps disparaît dans la mesure où l'Entendement infini et les idées qui émanent de lui sont reconnus comme constituant la seule création réelle. Peut-être se demanderat-on s'il ne s'agit pas là de considérations par trop abstraites. Il ne saurait en être ainsi, pour peu qu'on puisse constater les résultats dus à la compréhension de ces faits.
Lorsque nous savons que l'homme, l'enfant de Dieu, possède par réflexion toutes les idées spirituelles nécessaires pour pouvoir mener une vie pleine et satisfaisante, nous sommes libérés de la propension à croire réels la solitude, la tentation, l'impression de ne pas être complet, la nervosité, l'insatisfaction, l'égotisme, un besoin exagéré d'excitations extérieures.
L'homme, étant à l'image de Dieu, n'est jamais autrement que parfait. La conscience d'une telle harmonie constitue le royaume de Dieu au-dedans de l'homme. Toujours actuelle, elle réduit au silence toute attraction inverse. La conscience régénérée, rénovée par la grâce et l'énergie divines, s'éloigne des idoles de la sensualité et aspire à la sainteté de l'Ame.
Cet état d'âme, entretenu par la prière, nous procure la force de surmonter nos faiblesses, la maîtrise de soi capable de rejeter les assauts que l'erreur pourrait tenter contre nous. Ici encore, il se produit une transposition dans la pensée, ennoblissant notre entourage et nos conditions de vie.
Il est important pour le métaphysicien de reconnaître que l'homme à la ressemblance de l'Esprit est l'image de la paix, de l'intelligence, de la pureté, de la justice, de la beauté, de la force, de la joie, de la compréhension et autres attributs divins. Pourquoi en est-il ainsi ? parce que cela contribue à nous affirmer dans notre identité réelle et par là à nous rendre sympathiques aux yeux de tous.
Ceux que nous côtoyons sont singulièrement attirés par ce qui transparaît à travers nous, et nous fournissent l'occasion de les convier à découvrir par eux-mêmes la source de la vraie grandeur. Un salutaire échange d'idées avec ceux qui partagent nos activités est constructif; il nous aide à choisir finalement le mari ou la femme qui nous convienne réellement.
Une telle manière d'être se justifie aussi sur le plan moral et spirituel. Elle est en harmonie avec ces paroles profondes du Maître (Matth. 5:16): « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres, et qu'ils rendent gloire à votre Père qui est dans les cieux. »
Disons un mot de la conception romanesque de l'amour. Il est regrettable que ce mot soit souvent abusivement employé en littérature, dans les chansons, au théâtre. Pour apporter quelque chose de durable il faut que l'amour unissant deux êtres soit plus solide qu'un amour romanesque.
Ce genre d'amour est la plupart du temps éphémère, superficiel, inconstant, égoïste. L'amour qui est celui du Christ, c'est aussi celui de l'Amour divin, il est immuable. Il nous permet de déceler en nous-mêmes et chez autrui la présence du bien, qui réduit au silence les insinuations de la croyance mortelle selon lesquelles nous pourrions ne pas être aimés.
Les hommes aspirent ardemment à connaître l'amour spirituel. Parmi ceux qui ont entrevu son pouvoir, beaucoup le nomment la plus grande chose du monde. Jésus en a prouvé le pouvoir sur des mortels malades ou imparfaits. Cet amour donne la force de pardonner à ceux qui commettent quelque offense envers nous; l'envie devient un sentiment périmé et nous sommes délivrés du ressentiment, de la vengeance, du péché.
Qu'est-ce qui peut nous permettre de connaître cet amour plus profond ? la communion avec le Très-Haut. C'est d'accepter le fait spirituel que Dieu est Amour et que l'être réel de chacun de nous est Son reflet. Comment Sa création pourrait-elle être autre qu'aimante, aimable et digne d'être aimée ? Notre piété, notre concentration quotidienne sur les idées spirituelles, nous mettront à même de prouver qu'il en est bien ainsi.
Mrs. Eddy indique la voie pour atteindre à ce saint état de conscience lorsqu'elle écrit dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 210): « Les bonnes pensées sont une armure impénétrable; revêtus de cette armure vous êtes à l'abri des attaques de l'erreur quelle qu'en soit la nature. Et non seulement vous êtes en sécurité vous-mêmes, mais tous ceux sur qui reposent vos pensées en bénéficieront. »
La lumière se lève pour le juste, et la joie pour
ceux qui ont le cœur droit. — Psaume 97:11.
