Lorsqu'on lit ce passage des Écritures se rapportant à Jésus: « Un scribe, s'étant approché, lui dit: Maître, je te suivrai partout où tu iras... Un autre des disciples lui dit: Seigneur, permets que j'aille auparavant ensevelir mon père. Mais Jésus lui dit: Suis-moi; et laisse les morts ensevelir leurs morts » (Matth. 8:19–22), les questions suivantes peuvent se présenter: « Cette exigence ne paraît-elle pas dépourvue d'amour ? Qu'un fils refuse de rendre les derniers devoirs à son père, n'est-ce pas manquer au commandement: “Honore ton père et ta mère” (Ex. 20:12) ? »
La Science Chrétienne [Christian Science] nous aide à voir que la Bible a un sens spirituel de même qu'un sens littéral, et quand nous cherchons le sens spirituel des paroles de Jésus, leur signification nous apparaît sous un jour nouveau et entièrement différent. Comme cette injonction entièrement différent. Comme cette injonction d'une importance capitale est en réalité pleine d'amour: « Laisse les morts ensevelir leurs morts » !
Il est probable que Jésus ne faisait pas allusion à un mortel ensevelissant un corps sans vie. Les morts dont il parle sont des pensées sans vie et sans valeur. Les pensées actives et constructives, pénétrées de Vie et d'Amour, nous sont indispensables si nous voulons le suivre.
A tout instant la conscience de Jésus était remplie par la Vie et l'Amour, et ses paroles et ses œuvres étaient l'expression de ses pures pensées. Il désirait l'expression de ses pures pensées. Il désirait amener ses adeptes pratiquer cette façon de penser et à l'appliquer. Il savait que tout ce qui détourne la pensée de la contemplation du réel et de l'éternel est pensée morte. Sa pensée spiritualisée rejetait toutes les croyances irréelles qui entrent de force dans la conscience humaine et, une fois admises, prétendent à la réalité et à l'existence.
Lorsque la détresse et le chagrin d'une personne se présentent à lui et que la fausse compassion et la pitié d'un tiers amplifient ces conditions, le Scientiste Chrétien, con formément au commandement de Jésus, soutiendra l'affligé par la compassion véritable. Comprenant le lien indissoluble qui unit l'homme à Dieu, le Scientiste Chrétien attirera l'attention de son ami sur son être véritable qui est la réflexion de Dieu, l'encouragera et l'aidera à se libérer de la douleur et de l'angoisse que l'on s'impose à soi-même.
L'auteur de cet article apprit par expérience à quel point de telles pensées scientifiques sont réconfortantes et encourageantes, car elles l'ont aidée à surmonter le sentiment d'une séparation. Elle reconnut aussi que la commisération et la pitié sont inutiles et même entretiennent l'affliction. La fausse pitié, qui souffre avec les autres, si cordiale et apaisante soit-elle, fait une réalité de l'erreur au lieu de la nier. Il est par conséquent essentiel de reconnaître l'erreur pour ce qu'elle est, qu'elle se présente sous les apparences de l'affliction, du manque ou de la souffrance physique, et de ne pas nous laisser accabler par elle.
Notre Leader, Mrs. Eddy, nous a montré comment le changement, par inversion, d'une croyance à l'afflication nous libère du fardeau de la tristesse. A la page 386 du livre de texte de la Science Chrétienne, Science et Santé, elle écrit: « Une dépêche envoyée par inadvertance annonçant la mort d'un ami (qui n'est pas mort) occasionne autant de chagrin qu'en causerait sa mort réelle. Vous croyez que votre angoisse est causée par votre perte. Une autre dépêche corrigeant l'erreur, guérit votre chagrin, et vous apprenez que votre souffrance n'était que la conséquence de votre croyance. Il en est de même de tout chagrin, de toute maladie et de la mort. Vous apprendrez enfin que le chagrin n'a aucune raison d'être, et alors la sagesse divine sera comprise. »
Quelques lignes plus loin elle écrit: « Ainsi lorsque nos amis nous quittent et que nous les pleurons, nos lamentations sont inutiles et sans raison d'être. Nous reconnaîtrons que cela est vrai lorsque nous croîtrons dans telligence de la Vie, et que nous saurons qu'il n'y a pas de mort. » C'est dire comme ces paroles: « Laisse les morts ensevelir leurs morts », sont pleines d'amour et réconfortantes, tout en étant vraiment scientifiques.
Dans le dix-neuvième chapitre de l'Évangile selon saint Matthieu, il est question d'un jeune homme à qui Jésus dit: « Va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel; puis, viens et suis-moi. » Le récit continue ainsi: « Mais, quand le jeune homme eut entendu cette parole, il s'en alla tout triste; car il avait de grands biens. »
Si, comme ce jeune homme, nous ne sommes pas prêts à obéir à cet appel, cela prouve que nous sommes encore attachés aux possessions matérielles et à concept personnel de joie. Tôt ou tard, nous devrons voir clairement que ce sens personnel est un obstacle à notre croissance spirituelle, et nous serons pleins de gratitude quand, par notre compréhension accrue de l'Amour divin, nous l'aurons vaincu. Quand nous aurons atteint ce point nous libérerons sans égoïsme ceux que nous aimons, qu'il s'agisse parents, de nos enfants, ou de nos amis, de l'étreinte d'une conception humaine de l'amour basé sur un faux sens de responsabilité. Nous délierons les liens de famille ou d'amitié trop étroits, et nous constaterons que nos rapports deviennent plus sincéres. Les qualités de loyauté et de constance apparaîtront et prospéreront sans être étouffées par une affection possessive et la crainte.
Laisse les morts ensevelir leurs morts » et « la liberté glorieuse des enfants de Dieu » (Rom. 8:21) après laquelle nous soupirons tous, apparaîtra. Nous obéirons avec joie à l'appel du Maître: « Suis-moi ». Notre concept purifié des liens familiaux, de l'amitié, de la loyauté, et des vraies richesses deviendra peu à peu plus spirituel, et nous guidera vers les hauteurs célestes.
