L'homme possède de par décret divin la maîtrise sur toutes choses, ainsi que le rappelle la Genèse (1:26): « Dieu dit: Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance; et qu'il règne sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur la terre entière, et sur tous les reptiles qui rampent sur le sol. » Ce que Dieu arrête est intangible. Le décret divin qui assure à l'homme la maîtrise sur toutes choses ne peut donc jamais être modifié ou annulé; il est établi pour toujours.
Mrs. Eddy a bien compris que Dieu donne à l'homme spirituel la maîtrise sur toutes choses. Elle déclare dans Science et Santé (p. 516): « L'homme, fait à Sa ressemblance, possède et réfléchit la domination de Dieu sur toute la terre. L'homme et la femme en tant que coexistants et éternels avec Dieu réfléchissent à jamais, en qualité glorifiée, l'infini Père-Mère Dieu. »
Les décrets divins constituent les seules vraies lois. Les Lois établies par les hommes sont destinées à définir et à punir les crimes et les délits, à interdire ce qui s'oppose au bien commun. Elles sont nécessaires et la Science Chrétienne [Christian Science] preconise à cet égard une stricte obéissance. Mais qu'elles soient souvent amendées prouve que ce ne sont pas des lois divines absolues, lesquelles ne changent pas et gouvernent tout être véritable.
Aujourd'hui comme autrefois, la loi mosaïque est souvent transgressée et le Sermon sur la montagne prononcé par Christ Jésus ignoré. Le sens corporel enfreint toutes les lois morales pour satisfaire ses désirs. Le premier pas que requièrent la Bible et Science et Santé, lorsque les hommes prennent conscience de la loi spirituelle et de son pouvoir absolu de tout gouverner, consiste à obéir aux préceptes bibliques indiquant ce qu'il convient de faire pour bien se conduire.
Comment apprendre l'obéissance à la loi morale ? L'obéissance morale se développe de la même façon que les autres talents humains par efforts sincères et incessants, par la pratique des préceptes contenus dans le Décalogue et le Sermon sur la montagne. Comme le dit un vieux proverbe: « C'est en forgeant qu'on devient forgeron. »
L'épître de Jacques donne à ce propos un excellent conseil (1:22—24): «Mettez en pratique la Parole et ne vous contentez pas de l'écouter, en vous abusant vous-mêmes par de faux raisonnements. En effet, si quelqu'un écoute la Parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel et qui, après s'être regardé, s'en va et oublie aussitôt comment il est. »
Un simple aperçu de l'être spirituel ne suffit pas pour démontrer une maîtrise continue, durable et sans cesse accrue sur l'erreur. Cette démonstration commence bien par une révélation, mais elle continue par une vision de plus en plus spirituelle et plus claire de la maîtrise appartenant à la divinité, à mesure que se dissipent les brumes de la matérialité. Il faut s'attacher avec persistance aux arguments et à la preuve scientifique qui concordent à établir que l'homme est doué de la maîtrise, si l'on veut ne pas oublier « comment l'on est ».
Selon la Science Chrétienne [Christian Science], la maîtrise appartenant à l'homme repose sur le fait que ses sens ne sont pas matériels, mais spirituels. La matière n'a jamais de pouvoir et n'a jamais rien pu dominer, soit sous forme d'une pseudosubstance élémentaire soit sous celle d'un homme. Adam, ou l'homme mortel, correspond à un mythe ou une théorie fausse que, par une croyance universelle, l'humanité prend à tort pour l'homme créé par Dieu. Notre Leader dit de ce pseudo-homme (Science et Santé, p. 532): « La première impression que l'homme matériel eut de luimême fut une impression de nudité et de honte. Avait-il perdu le riche héritage de l'homme, la domination sur toute la terre enjointe par Dieu ? Non ! Cela n'avait jamais été accordé à Adam. »
Jamais à aucun moment l'homme créé par Dieu n'a été soumis à l'erreur, à la maladie, aux accidents, au péché, à la mort, ou à d'autres inharmonies. La maîtrise qu'exerce l'Esprit n'a jamais été conditionnée, et ne saurait l'être, par les prétentions de la matière à dominer toutes choses. Le sens matériel est erreur. Puisque l'homme exerce dès maintenant sa maîtrise, dès maintenant l'erreur est jugulée.
Christ Jésus, le maître Métaphysicien, a parlé avec autorité à toutes les formes de l'erreur. Il était conscient d'énoncer la loi divine dont il connaissait le caractère absolu. Il savait que la souveraineté éternelle appartenait déjà à l'homme réel bien avant qu'il vînt comme Sauveur, et que sa puissance inégalée sur toutes les circonstances matérielles n'était pas un pouvoir lui appartenant en propre, mais une qualité intrinsèque par réflexion de tous les enfants de Dieu. Sa promesse vaut pour tous (Jean 14:12): « Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais; il en fera même de plus grandes, parce que je vais auprès du Père. »
Cette maîtrise existe de toute éternité parce que Dieu existe de toute éternité; et dans la mesure où la conscience d'un être humain reflète la maîtrise divine, son aptitude innée à se gouverner harmonieusement devient apparente dans son existence quotidienne.
Accepter, au contraire, que la domination est un attribut mortel qui peut se perdre engendre la crainte de la perdre. A moins de vaincre cette crainte grâce à la conception — qui correspond à la vérité — selon laquelle l'homme a reçu de Dieu la domination sur toutes choses, nous sommes des mortels impuissants, ayant perdu la faculté d'exercer le contrôle de nous-mêmes et de notre existence. La Science nous en délivre en nous révélant peu à peu que tout homme possède de naissance le droit de se gouverner harmonieusement lui-même, jusqu'à ce que soient manifestes la santé, la force, l'intelligence, et par conséquent la capacité de se livrer à toutes les activités normales.
La véritable maîtrise est constante et sans fluctuations. En la développant, le Scientiste Chrétien devrait maintenir dans sa pensée les capacités infinies de l'Entendement divin, ainsi que son activité ininterrompue et harmonieuse; il devrait les faire siennes par la réflexion de la divinité. Il s'apercevra que ses tâches journalières sont accomplies plus consciencieusement, et partant avec plus d'efficacité. Son amour devient plus expansif à mesure que la colère, le ressentiment, la jalousie ou l'envie sont remplacés par la reconnaissance et l'appréciation sincères des vertus spirituelles d'autrui; il apprend ainsi à exercer sa domination sur toutes les formes de l'erreur. L'incident suivant en est une modeste illustration.
Le propriétaire d'un magasin de détail, étudiant de la Science Chrétienne [Christian Science], projetait un transfert de local. La date de l'inauguration avait reçu une bonne publicité, mais les derniers préparatifs traînaient en longueur. Trois jours avant l'inauguration, il semblait que l'on ne serait pas prêt à temps. Les ouvriers des divers métiers étaient tous de cet avis.
La pensée des conséquences fâcheuses possibles, s'il ne pouvait ouvrir son magasin à la date fixée, troublait vivement le Scientiste. Mais il avait appris grâce à la Science qu'il n'y a aucune raison pour accepter les décrets du sens matériel, que, si la loi divine du bien ne s'opposait pas à quelque chose, l'erreur ne pouvait y faire obstacle.
Priant et cherchant à être guidé par Dieu, il fut amené parler individuellement à chaque ouvrier. Chacun d'eux admit qu'il lui était possible de terminer son propre travail à temps; cepedant aucun ne jugeait utile de faire un effort, étant sûr que les autres ouvriers n'y parviendraient pas. Chacun promit de finir son travail sans s'occuper de celui des autres; chacun put tenir sa promesse. L'inauguration put avoir lieu à la date fixée.
Par la Science Chrétienne [Christian Science], il est possible d'accentuer de plus en plus notre contrôle sur tout ce qui s'oppose à Dieu, au bien, et de le dominer de haut. Grâce à elle, la compréhension spirituelle s'épanouit; la sagesse et la perception divines remplacent les conceptions et opinions matérielles, et les croyances semi-métaphysiques. Elle donne toujours une impulsion vers ce que Paul appelle « la mesure de la stature parfaite du Christ » (Éph. 4:13). L'innocence, la pureté, la douceur et une spiritualité accrue sont des qualités nécessaires pour démontrer la domination sur la terre que l'homme possède de par décret divin.
Mrs. Eddy fait allusion à cette disposition décrétée par Dieu qui est exposée dans la Genèse, assurant à l'homme la domination sur toute chose, lorsqu'elle déclare (Science et Santé, p. 517): « L'homme n'est pas fait pour labourer la terre. Son droit d'aînesse est la domination, non l'assujettissement. Il est maître de la croyance à la terre et au ciel, — lui-même est subordonné uniquement à Celui qui le fit. Telle est la Science de l'être. »